A Jakarta, la prévention pèse sur le Ramadan…Covid-19 oblige!

A Jakarta, la prévention pèse sur le Ramadan…Covid-19 oblige!

lundi, 4 mai, 2020 à 13:50

Par -Nadia EL AHMAR-

Jakarta – Entre émotion et déception, le plus grand pays musulman au monde a accueilli le mois sacré du Ramadan où la mobilité restreinte et les rituels en suspens ont considérablement réduit l’enthousiasme des Indonésiens habituellement assoiffés de virées spirituelles et cultuelles.

Loin des mosquées, les soirées et veillées religieuses ont pratiquement vite cédé la place à une atmosphère monotone jugulée par les mesures du confinement. Même les Iftars collectifs et la prière des Tarawihs relèvent désormais du passé.

Dans plusieurs provinces indonésiennes, un avant-goût de la privation pèse lourdement sur le quotidien des fidèles durant ce mois béni, reconnaissent plusieurs internautes indonésiens sur la toile, en se remémorant l’ambiance ramadanesque autrefois joyeuse et festive.

Parmi les mesures les plus rigoureuses de prévention instaurées par les autorités du pays, figurent la déclaration de l’état d’urgence sanitaire et la mise en œuvre de la distanciation sociale à grande échelle dans certaines provinces indonésiennes classées parmi les “zones rouges” pour freiner la propagation de l’épidémie du nouveau coronavirus.

“Cette année, la pandémie Covid-19 nous a privé de la majorité de nos pratiques durant le Ramadan! Qui dit prévention dit également privation!”, a confié Sony Panukma Widianto, un habitant de Jakarta, l’épicentre de l’épidémie dans le pays, dans une déclaration recueillie par téléphone par MAP-Jakarta.

Bercé par une fibre nostalgique, le jeune homme de 36 ans est revenu sur les rassemblements familiaux qui étoffaient autrefois les soirées du Ramadan en Indonésie, notant qu’actuellement toute activité durant ce mois sacré est strictement limitée au cercle restreint de la petite famille.

Toutefois, le père de Nadir (2 ans), qui refuse de voir le verre à moitié vide, a affirmé que ce mois de piété et de miséricorde gardera, quoiqu’il arrive, sa place privilégiée chez la communauté musulmane en Indonésie, qui représente plus de 87 % du total de la population.

“Après la pluie, le beau temps! Alors ne gâchons pas notre Ramadan par des crises d’angoisse!”, a rappelé le jeune indonésien, qualifiant de “festifs” les bons moments de la rupture du jeûne qu’il ne se laisse pas s’en priver, celui qui accueillait autrefois l’appel à la prière du Maghreb sur les artères de la mégapole à cause de ses bouchons interminables.

Cette vision optimiste ne semble pas être partagée par Anita, une jeune commerciale indonésienne originaire de Bukittinggi (la deuxième ville de la province de Sumatra) qui s’est installée dans la capitale indonésienne depuis plus de 5 ans.

“Je passe toute l’année loin de ma famille ici à Jakarta. J’attends impatiemment les vacances de la fin du Ramadan pour les rejoindre. Malheureusement cette année les retrouvailles n’auront pas lieu”, a-t-elle lancé, avec un profond soupir, derrière son masque de protection bleu.

Anita, qui s’est procurée déjà les billets d’avion et a procédé à l’ensemble des préparatifs pour quitter Jakarta, trouve toujours du mal à digérer l’annulation du Mudik, un exode, à l’occasion des vacances de la fin du Ramadan (Lebaran), mené chaque année par des millions d’Indonésiens qui quittent les grandes agglomérations du pays à destination de leurs villages natales pour célébrer Aid Al Fitr avec la grande famille.

Sur la base d’une enquête menée par le ministère des Transports, il a été constaté que 68% des personnes avaient décidé de ne pas participer à l’exode annuel cette année, tandis que 24% insistaient toujours à y participer, alors que 7% étaient déjà parties. La jeune indonésienne qui faisait partie, au début, de la deuxième catégorie a fini par céder, en acceptant le fait accompli.

Pour faire respecter l’interdiction du Mudik et dissuader des contrevents potentiels qui préparaient des plans secrets de déplacement vers la fin du Ramadan, l’Exécutif indonésien a mis en place une batterie de mesures et de restrictions très fermes.

Ainsi, depuis le 24 avril dernier, premier jour du mois sacré, l’ensemble des citoyens indonésiens ont été interdits de voyager. Cette restriction sur la mobilité a été accompagnée d’une suspension de toutes les liaisons ferroviaires, aériennes ou maritimes qui ne pourraient reprendre leurs activités de manière normale que vers le début de juin prochain. Toutefois, des exceptions sont prévues pour le transport de marchandises, l’acheminement du matériel médical et sanitaire ou pour tout autre trajet jugé urgent et primordial par les autorités.

En 2019, plus 30 millions de personnes se sont déplacées durant les vacances de la fin du Ramadan, ce qui a alimenté les craintes que cet exode annuel aurait déclenché, dans le contexte épidémique actuel, une explosion aussi bien des cas de contamination que ceux des décès en Indonésie.

Malgré le Ramadan, la prévention est de mise dans le quatrième pays le plus peuplé au monde avec ses 260 millions habitants. Selon des experts, cette aubaine démographique qui caractérise la société indonésienne pourrait vite tourner au drame si les infections au Covid-19 sortent du contrôle.

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