Kenza Aqrtit, ou la marocaine consacrée à l’accompagnement des partis et des institutions politiques au Népal

Par: Saad Aboudihaj

New Delhi – Kenza Aqrtit, experte marocaine dans le domaine politique et démocratique, est l’une des compétences internationales rares et distinguées qui portent haut le flambeau de la promotion et du développement des piliers institutionnels au Népal, en guidant les efforts dédiés à l’accompagnement des partis et des organismes politiques dans ce pays asiatique.

Mme Aqrtit, qui dirige le bureau de l’Institut National Démocratique pour les Affaires Internationales (NDI) au Népal, fournit des divers services pour le soutien technique, la supervision et l’orientation stratégique des entités politiques, garantissant une communication avec les partis politiques, le Parlement fédéral et le gouvernement, en particulier le département du Premier ministre et l’autorité nationale pour la reconstruction.

Dans un entretien accordé à la MAP, l’experte marocaine a fait savoir qu’elle a consacré une grande partie de son parcours professionnel à l’accompagnement et au soutien des acteurs et des institutions politiques et administratives de plusieurs pays, ce qui lui a permis de s’ouvrir sur des expériences internationales aussi riches que diversifiées.

Titulaire d’une licence en littérature anglaise à l’Université Mohammed V de Rabat, Mme Aqrtit a décroché en 1995 la bourse américaine Fulbright pour un master en affaires publiques et internationales, avec comme spécialité “Politique étrangère et sécuritaire américaine”.

Deux ans plus tard, elle a obtenu son diplôme de l’Université de Pittsburgh à Pennsylvanie après avoir entamé également des études au niveau de l’université américaine à Washington.

L’experte marocaine, qui a obtenu la bourse de l’université de Stanford en 2006, a précisé qu’elle compte à son actif une série de stages au sein de plusieurs organismes internationaux, notamment l’Institut International du développement du management à Pennsylvanie, le Groupe de la politique étrangère des femmes (WFPG) à Washington et l’Institut National Démocratique pour les Affaires Internationales à Washington.

“J’ai entamé mon parcours professionnel avec le NDI au Maroc, puis au Koweït, en Jordanie, au Liberia et au Népal. Je me suis chargée également de missions de courte et moyenne durées pour le NDI notamment en Algérie, en Mauritanie, au Liban, en Egypte et en Iraq”, s’est-elle rappelée, évoquant son passage au niveau de l’organisation canadienne “Droits et Démocratie” à Montréal en 2011-2012, en tant de directrice adjointe pour la région de l’Amérique Latine et de l’Asie.

Et de préciser qu’elle a pu, grâce à ces différents déplacements, regrouper quelque 18 expériences professionnelles réussies au sein du NDI, une organisation américaine présidée par Madelaine Albright.

Mme Aqrtit devient ainsi la seule femme arabe, maghrébine, marocaine et musulmane qui occupe un haut poste de responsabilité au sein du NDI, notamment en tant que représentante du NDI au Népal depuis 2013, et membre du Haut comité stratégique du NDI, qui évalue et trace les directives stratégiques de l’organisation internationale qui compte 60 bureaux à travers le monde.

L’experte marocaine est revenue sur certains détails relatifs à son expérience exceptionnelle après le tremblement de terre dévastateur qui a secoué le Népal en 2015, se remémorant avec fierté les actions d’intervention prises dans le cadre de sa mission au niveau des provinces les plus touchées par le phénomène naturel.

Mme Aqrtit n’a pas manqué de préciser que les différentes réussites qui ont couronné son parcours professionnel ne sont pas hasardeuses, mais traduisent un effort considérable et continu conjugué à une ferme volonté.

Elle a de même exprimé sa reconnaissance à ses parents qui l’ont toujours soutenu durant les moments les plus difficiles, ainsi qu’à ses encadrants et professeurs, en l’occurrence son regretté professeur Ahmed Aboutaleb.

Mme Aqrtit a, dans ce cadre, révélé, que son père constitue sa plus grande source d’inspiration depuis son plus jeune âge, précisant que son idole qui est originaire d’un petit village dans les montagnes du Moyen Atlas, ne commença ses études primaires qu’à l’âge de 12 ans.

“Mon père avait décidé de quitter sa famille pour se présenter aux portes d’une école-internat dirigée par des français à l’époque avec comme ultime rêve d’apprendre à lire et à écrire”, a-t-elle rappelé, précisant qu’il a, par la suite, fait carrière à Rabat au sein de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).

En parallèle avec sa carrière professionnelle, Mme Aqrtit a précisé qu’elle veille à remplir, avec la même abnégation, ses devoirs vis-à-vis de sa famille, notamment envers son fils de 13 ans qui poursuit ses études au sein de la capitale Katmandou.

Il est nécessaire de garantir un certain équilibre entre les vies professionnelle et personnelle, de manière à gérer au mieux les différentes situations quotidiennes, aussi bien dans le travail qu’à la maison, a-t-elle insisté.

A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, Mme Aqrtit a appelé à poursuivre les efforts consentis pour la valorisation de la femme en général et la femme marocaine en particulier, en renforçant son rôle au sein de la société ainsi qu’au niveau des différents secteurs d’activité.

Elle a à cet effet, révélé que son rêve le plus cher et de pouvoir rentrer un de ces jours de manière définitive au Maroc pour faire partie des compétences nationales et des efforts qui contribuent à faire avancer le Maroc sur la voie du développement et de la croissance.

Mme Aqrtit avait contribué à l’édition du livre “Femmes Marocaines, Activistes, et la Politique Genre: Une Analyse Institutionnelle” publié en 2014 aux Etats Unis.