Khadija Mahri : la sage-femme aux multiples records

Khadija Mahri : la sage-femme aux multiples records

samedi, 7 mars, 2020 à 14:47

Par Abdelilah EDGHOUGUI

Rabat – Quand il s’agit de la maternité, il vient à l’esprit ces respectueuses dames, qui se dépêchent pour venir en aide aux femmes enceintes en vue de les accompagner en matière de suivi et de planification familiale, mais aussi pour les assister jusqu’au moment ultime de donner la vie. Ce sont les sage-femmes.

En effet, elles sont omniprésentes et surtout indispensables dans les maisons d’accouchement rurales, les centres de santé urbains et dans les maternités implantées au niveau des centres hospitaliers locaux, régionaux ou universitaires.

Savoir soigner est un devoir, mais savoir aider à accoucher est un pari inatteignable pour certaines. Mais pour Khadija Mahri, l’expérience de la maternité a forgé sa personnalité et son savoir-faire, des atouts ayant servi lors de ses multiples expériences professionnelles et de bénévolats.

“Quand les signes d’accouchement approchent, on invite la femme à se mettre à la table d’accouchement, on l’examine et on fait sortir le bébé dans la joie et la bonne humeur, le tout accompagné des youyous. Certes la douleur est ressentie chez la femme, mais quand le cordon ombilical est coupé et elle voit les yeux de son bébé elle oublie ses maux”, a déclaré Mme Mahri à la MAP.

“Je me souviens d’un accouchement où j’ai demandé à une femme préparée, qui allait accoucher pour la première fois, de pousser très fort pour qu’on sorte le bébé à l’aide d’une ventouse d’accouchement, mais en vain”, a-t-elle raconté.

“Je me suis permise de monter sur la table d’accouchement en restant debout et je tirais avec ma ventouse mais il était impossible de le faire sortir.. Finalement, à l’aide de l’épisiotomie qu’on utilise rarement, on a remporté la bataille et le bébé a vu le jour: c’était un garçon qui pesait 5,5 kilogrammes”, a-t-elle raconté avec fierté.

A travers ses multiples déplacements et bénévolats au Maroc et même dans les zones les plus reculées du Royaume, Khadija s’est constituée une belle personnalité et a accumuléune expérience très importante et sans équivoque, car elle a travaillé dans le rural comme dans l’urbain.

Cette lauréate de l’Institut de formation aux carrières de santé de Rabat (IFCS) depuis 2002 ne se décourage jamais même devant les grossesses à haut risques qui nécessitent une intervention de haut niveau et la disponibilité d’un gynécologue.

“J’ai pu réaliser 20 accouchements toute seule et en une seule permanence. C’était dans la maison d’accouchement de Sidi Allal Tazi près de Kénitra”, s’est-elle réjouie, ajoutant que “c’est le record jusqu’à présent de ma carrière, alors que maintenant je réalise entre 5 et 10, voire 15 accouchements par garde”.

“Il n’est pas de mes habitudes de transférer des femmes enceintes vers d’autres unités médicales, mais il m’arrive parfois de les orienter vers des hôpitaux mieux équipés pour éviter les risques”, a-t-elle dit.

Avec son sourire suave et ses gestes accueillants, elle traduit le souhait de bienvenue avec un ton descendant et intrinsèque qui trahit ses origines soussies.

A 37 ans aujourd’hui et mère de trois enfants, son idée de devenir infirmière a vu le jour dans un hôpital à Rabat où elle accompagnait son père qui était hospitalisé.

Après le décès de son père, cette aînée de la famille décida, après avoir décroché son baccalauréat en sciences expérimentales, de passer un concours des infirmiers où elle a réussi de devenir sage-femme.

Après trois ans de formation au sein de l’IFCS de Rabat et des stages pratiques au Centre hospitalier universitaire (CHU) et d’autres unités d’accouchement rurales et urbaines, elle a été affectée à Kénitra en 2005 où son aventure avec le monde de la maternité débuta.

Encouragée par l’adoption du gouvernement du projet de décret n° 2.19.794 portant application de la loi n° 44.13 relative à l’exercice de la profession de sage-femme, cette professionnelle de longue haleine aspire, en outre, à réaliser des actions indépendantes pour booster sa carrière, notamment ouvrir une unité d’accouchement pour son propre compte.

Ses initiatives dans les domaines de l’enfance et de la santé de la femme ne sont plus à démontrer. Sillonnant la région du Gharb et la région de Béni Mellal et Azilal, passant par la province de Khémisset, elle est consciente qu’il ne faut pas se limiter au rôle consultatif, que le travail sur le terrain est primordial et que le métier de sage-femme est un devoir au service de l’humanité.

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