La réalisation de la justice climatique déterminera le sort des générations futures (universitaire)

Par Abdellatif JAAFARI

Casablanca – La réalisation de la justice climatique déterminera sans doute le sort des générations futures, selon la professeure à l’Université Panthéon Sorbonne de Paris, Catherine Larrère.

“Lutter maintenant pour la réalisation de la justice climatique constitue un devoir de taille et une lourde responsabilité vis-à-vis des générations actuelles et futures”, a insisté Mme Larrère dans un entretien à la MAP, en marge d’un colloque scientifique sur les “défis environnementaux: écosystèmes et changements climatiques”, tenu récemment à Casablanca à l’initiative de la Fondation Roi Abdul Aziz Al Saoud pour les études islamiques.

La question de la justice climatique intergénérationnelle est étroitement liée aux inégalités actuelles, en particulier les inégalités sociales, a-t-elle dit, déplorant le fait que les peuples soient actuellement préoccupés par les questions d’ordre politique et économique laissant au second plan la problématique environnementale.

Elle a fait remarquer que l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles menace la vie humaine, notant dans ce sens que les activités industrielles nuisent gravement à l’environnement.

Evoquant les risques écologiques qui menacent la planète Terre, Mme Larrère a expliqué que les pays en voie de développement ne sont pas responsables des changements climatiques, relevant que les pays les plus riches sont appelés à accompagner ces pays à surmonter les défis liés à l’environnement et au développement durable.

“La pire Terre qu’on puisse transmettre aux générations futures c’est une Terre d’inégalité sociale”, a-t-elle soutenu, relevant que le développement durable peut être réalisé sans compromettre le droit à une vie normale pour les générations actuelles et futures.

Elle a souligné que la responsabilité des générations actuelles consiste à trouver des solutions à toutes les activités qui nuisent à l’environnement et de garantir les conditions à même d’assurer un développement durable, ajoutant que la reconnaissance du développement durable comme un des droits de l’Homme est la réalisation la plus importante enregistrée dans ce domaine.

S’agissant de la 22ème conférence de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22), prévue du 7 au 18 novembre à Marrakech, elle a fait valoir que la tenue de cet évènement historique en terre africaine consacre le principe d’alternance et de responsabilité.

Faisant observer que l’impact des changements climatiques diffère entre le Nord et le Sud, l’universitaire a estimé que le choix du Maroc comme pays hôte de la COP22 revêt une importance capitale en raison de la place de choix qu’accordent les Africains aux questions climatiques et environnementales.

Et de conclure que l’aggravation des risques qui menacent l’écosystème environnemental pose des défis majeurs nécessitant la mise en place d’une approche multidimensionnelle et transdisciplinaire afin de parvenir à un développement durable sans compromettre l’environnement des générations futures.