La recrudescence de la violence provoque des milliers de déplacés au Nigeria

La recrudescence de la violence provoque des milliers de déplacés au Nigeria

mercredi, 12 février, 2014 à 12:16

Par Mostafa NAZIH, correspondant de la MAP à Abuja

Abuja – La recrudescence de la violence, de tout genre, au Nigéria en ce début 2014 fait davantage de déplacés aussi bien à l’intérieur du pays que vers les pays voisins, dans un Continent qui continue d’enregistrer le plus grand nombre de personnes déplacées dans le monde.

L’Agence nationale de Gestion des situations d’Urgence (NEMA) au Nigeria, a fait dernièrement état de 2000 déplacés internes, dans l’Etat de Borno (nord-est), à la suite d’une attaque meurtrière perpétrée le 26 janvier 2014 par des membres présumés du groupe armé Boko Haram contre la localité de Kawuri, relevant de la région de Konduga, dans cet Etat, où l’état d’urgence est décrété depuis le 14 mai dernier ainsi que dans les Etats de Yobe et d’Adamawa (nord-est), et est prorogé pour six mois supplémentaires depuis novembre dernier.

Ladite attaque contre Kawuri, à 37 Km de Maiduguri, capitale de Borno, avait fait au moins 85 morts et affecté 4000 personnes, dont les 2000 déplacées, du fait que les assaillants avaient incendié des maisons et des véhicules avant de prendre la fuite, selon les médias locaux qui indiquent que ces personnes campent dans un collège et une école primaire du district de Konduga et reçoivent de l’aide humanitaire, comme de la nourriture, des lits et des besoins de base afin d’atténuer les effets du déplacement.

Fuyant, au-delà des frontières, les violences qui sévissent dans les Etats du nord-est du pays, des dizaines de milliers de personnes sont également assistées par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui qualifie la situation dans cette région de très précaire.

Durant les derniers mois, la violence, l’insécurité et le climat d’inquiétude croissant ont poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir, devait déclarer à la presse le chef de la délégation du CICR au Nigéria, précisant que des milliers de personnes ont, en outre, été blessées et des centaines d’autres tuées.

Le CICR, en coopération avec la Croix-Rouge du Nigéria, a fourni une assistance à quelque 40.000 déplacés et autres personnes vulnérables.

Les personnes déplacées dans l’Etat de Borno ont cherché refuge ailleurs dans le pays, ou encore au Niger, au Cameroun ou au Tchad.

Selon la délégation du CICR au Nigéria, la pénurie d’abris, de nourriture, d’eau, de vêtements et de services de santé s’est aggravée, surtout à cause de la flambée des prix des aliments et leur raréfaction, en particulier dans les zones limitrophes des pays voisins.

Outre les Etats du Nord du pays, la recrudescence des violences, causée par des problèmes de terres et d’autres ressources, n’a pas épargné des Etats du Centre, dont Kaduna, Plateau, Nassarawa et Benue, qui deviennent de plus en plus le théâtre de violences religieuses et intercommunautaires ayant fait des milliers de personnes déplacées et des centaines d’autres blessées ou tuées.

Face à l’inquiétude des populations, notamment dans le nord majoritairement musulman où Boko Haram mène une insurrection depuis 2009 dans l’objectif de créer un Etat islamique, le président nigérian Goodluck Jonathan a opéré en janvier 2014 des changements radicaux dans la hiérarchie militaire en nommant trois nouveaux chefs d’état-major des corps de l’armée, jusqu’ici en charge de mener la lutte contre l’insurrection de Boko Haram, ainsi qu’un autre chef d’état-major de la Défense, en l’occurrence le maréchal Alex Sabundu Badeh (57 ans), élevé, dernièrement, au grade de général de corps d’armée aérienne.

Ce dernier a déclaré le 20 janvier 2014 que la situation sécuritaire dans le nord-est “doit être complètement réglée d’ici à avril 2014”.

Mais les attaques et les attentats ont, depuis, repris de plus belle, à commencer par une attaque, attribuée à Boko Haram, ayant fait au moins 26 morts dans une église le 26 janvier, dans l’Etat d’Adamawa (nord-est) d’où il est originaire, ce qui l’a poussé à se rétracter le 4 février 2014 par la voix du porte-parole de l’armée, le général Chris Olukolade, qui a estimé que cette date butoir fixée par le chef d’état-major de la Défense pour en finir avec Boko Haram ayant suscité débat, interprétation et réaction, en particulier de la part des médias, a été “prise trop littéralement”.

Dans la foulée, l’inspecteur général de la police de la République fédérale du Nigeria, Mohammed Abubakar, a organisé une rencontre avec les hauts responsables de la police pour passer en revue la situation politique et sécuritaire dans le pays, et examiner les moyens de sa gestion par l’adoption de stratégies adéquates.

Le président nigérian a enfoncé le clou en recommandant aux responsables de la hiérarchie militaire de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre un terme à l’insurrection dans le pays.

M. Jonathan a insisté, le 5 février, sur le fait que les services de sécurité ne peuvent pas aller se reposer tant que les Nigérians de l’Etat de Borno et d’autres régions ne peuvent pas vivre en paix, et a martelé que la guerre contre le terrorisme dans le pays doit être gagnée, en citant, même, le général Alex Badeh.

De ce fait, la déclaration du président met plus de pression aussi bien sur le général Badeh que sur les autres chefs des armées, estiment certains observateurs à Abuja.

Eu égard à ces déclarations officielles de mettre fin à Boko Haram, nom populaire qui signifie en Hausa (l’une des trois langues du pays) “l’enseignement occidental est un pêché” et dont la dénomination officielle est “Jama’atu Ahl as-Sunnah li-Da’awati wal-Jihad”, ainsi que celles des Etats-Unis qui a mis, le 9 novembre 2013, la Jama’a sur la liste des organisations terroristes, la brèche du dialogue ouverte par la création, en mai 2013, du Comité présidentiel sur le dialogue et la résolution pacifique des défis de sécurité dans le Nord, est-elle définitivement fermée?.

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