Le 57ème anniversaire de la fondation de Brasilia éclipsé par les scandales à répétition

Le 57ème anniversaire de la fondation de Brasilia éclipsé par les scandales à répétition

samedi, 22 avril, 2017 à 12:22

 

Par Nadia El Hachimi

 

Brasilia – Le 21 avril 1960, la ville de Brasilia surgissait de terre après seulement 1.000 jours de travaux, sous la houlette de l’ancien président Juscelino Kubitschek, pour offrir aux Brésiliens une capitale qui les représente et donne une image de droiture et de justice.

Quatre ans plus tôt, Kubitschek, devenu président après avoir échappé à un coup d’Etat ourdi par les militaires, décide de construire ex-nihilo cette nouvelle capitale dans le centre du pays et d’y transférer le pouvoir politique de Rio de Janeiro.

La création d’une nouvelle capitale administrative du Brésil se voulait, ainsi, un moyen de répartir, au mieux, les richesses et la population, largement concentrées sur les côtes et de mettre fin à la rivalité entre Rio de Janeiro, capitale politique et culturelle, et Sao Paulo, capitale économique.

Pourtant, cette idée audacieuse n’aurait pas pu voir le jour sans l’apport de l’urbaniste Lucio Costa, de l’architecte Oscar Niemeyer, considéré comme l’un des pères de l’architecture moderne, et du paysagiste Burle Marx.

De l’imaginaire de ce trio brésilien est née une ville sous forme d’un avion, aux bâtiments publics tout en courbes et aux larges espaces verts mettant en valeur la végétation locale. Un concentré d’originalité et d’idées révolutionnaires qui vaudra par la suite à la ville de figurer au Patrimoine de l’humanité de l’UNESCO depuis 1987.

Avec ses deux autoroutes traversant la ville du nord au sud et de l’est à l’ouest, ses quartiers d’habitations et ses commerces regroupés en super blocs et son lac artificiel, la ville de Brasilia se voulait une incarnation de l’autosuffisance et de l’autonomie.

Ce concept, acclamé comme l’illustration du rêve brésilien, se voulait aussi de rééquilibrer la société brésilienne en réduisant les inégalités de développement de richesse et d’accès à la ressource entre les Etats du Sud et l’intérieur du pays.

Cinquante-sept ans plus tard, cette vitrine du génie architectural brésilien et de la volonté d’apporter “50 ans de développement en cinq ans”, semble s’être trompée de direction en offrant au pays un scandale de corruption d’ampleur inédite, impliquant ministres, députés et sénateurs.

Après avoir été sous les feux des projecteurs lors de la procédure de la destitution de la présidente Dilma Rousseff, Brasilia se retrouve de nouveau au cœur de la polémique avec les révélations choc sur la nature systémique de la corruption dans les sphères du pouvoir.

Difficile donc, dans ces conditions, de célébrer la création d’une capitale devenue, malgré elle, le coeur battant de la corruption, comme en témoigne le lancement, il y a quelques jours, d’une méga enquête impliquant une centaine de personnes de premier plan jouissant d’une immunité, dont huit ministres du gouvernement conservateur de Michel Temer et près de 80 parlementaires, qui ne peuvent être jugés que par le Tribunal Suprême fédéral.

De ce grand déballage médiatique alimenté par les confessions d’anciens cadres d’Odebrecht – le géant du BTP au cœur du vaste système de corruption bâti autour de la compagnie pétrolière Petrobras et dont les dividendes atterrissaient dans les caisses noires de partis politiques – l’histoire se rappellera de Brasilia comme d’une “capitale gangrénée par la corruption’, comme ne croit pas si bien dire le magazine hebdomadaire “Istoé”.

Avec les révélations choc des anciens cadres d’Odebrecht, tous les regards convergent désormais vers la “Praça dos Três Poderes” (Place des Trois Pouvoirs), où se joue aujourd’hui la plus grande bataille qui déterminera si la tentaculaire enquête “lavage rapide” sur le scandale de Petrobras permettra d’en finir avec l’impunité ambiante qui règne au sein de la classe politique et d’assainir le climat des affaires pollué par les liens incestueux entre les secteurs public et privé.

 

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