Le phare de Cap Spartel, l’infatigable sentinelle du Détroit

Le phare de Cap Spartel, l’infatigable sentinelle du Détroit

mardi, 19 novembre, 2013 à 11:31

Par Hicham Boumehdi 

Tanger – Depuis près de 150 ans, le phare de Cap Spartel, situé à l’entrée sud-ouest du Détroit de Gibraltar, a guidé de ses lumières d’innombrables navires, contribuant à la sécurité de navigation dans ce passage maritime, l’un des plus fréquentés dans le monde.

L’histoire de ce monument devenu emblématique de la région de Cap Spartel, poumon vert de la ville de Tanger, est étroitement liée à l’histoire maritime internationale, à la position stratégique du Maroc au carrefour des grandes lignes commerciales et aux efforts de réforme et de modernisation qui ont été déployés à une époque où le pays attisait la convoitise des grandes puissances coloniales.

Le nombre élevé de sinistres dont étaient victimes les navires traversant le Détroit au large du cap, une côte rocheuse, dangereuse par ses hauts fonds et ses courants violents, a attiré l’attention sur la nécessité de construire un phare pouvant alerter les navires quant à la proximité de la côte.

Le naufrage le plus connu est sans doute celui de la frégate-école des élèves-officiers de la marine brésilienne, la Dona Isabel, qui s’est fracassé, vers 1860, contre les rochers, entraînant, selon les historiens, la mort de quelque 250 personnes.

Le Sultan Sidi Mohammed Ben Abderrahman (1859-1873), sollicité par le corps consulaire à Tanger, a décidé alors la construction du phare, qui fût réalisé avec le concours technique du gouvernement français, sous la supervision de l’ingénieur M. Jacquet, des Services des phares de Paris.

Le phare, qui se trouve à une altitude de 250 m, a été inauguré le 15 octobre 1864. L’année suivante, dix puissances de cette époque, à savoir l’Autriche, la Belgique, la France, la Grande Bretagne, l’Italie, les Pays Bas, le Portugal, l’Espagne, la Suède et les Etats-Unis, ont signé une convention avec le Maroc, s’engageant à assumer tous les frais de la direction et de l’entretien du phare, étant donné que le Maroc ne possédait pas à l’époque une flotte commerciale.

Plusieurs avancées techniques ont marqué l’histoire de cet édifice, qui a commencé par la mise en service d’un appareil optique d’une puissance de 20.000 bougies décimales pour arriver à un système lenticulaire d’une puissance de 300.000 bougies, installé en 1931. Un système sonore, utile en temps de brume, a été mis en place en 1933 et, en 1937, un radiophare a été ajouté pour permettre aux navires de déterminer leur position.

L’électricité a fait son entrée en 1952 et a permis au phare de passer d’une communication en morse activée manuellement à une communication automatique, en plus de l’agrandissement de sa capacité d’éclairage.

Outre son intérêt historique et maritime, le phare de Cap Spartel constitue l’une des attractions les plus visitées dans la région, se trouvant sur l’un des plus beaux sites du Maroc. Avec les Grottes d’Hercules, la plage d’Achakar et les forêts de Slouqia et du parc de Perdicaris, il fait partie de cet ensemble naturel et historique adossé à la ville du Détroit et qui offre à ses habitants et ses visiteurs l’un des rares espaces de loisirs et de détente encore -relativement- préservés de l’invasion du béton.

Différentes associations de la société civile locale, qui accorde de plus en plus d’intérêt aux questions de préservation du patrimoine et de la nature de la région, appellent à la protection de l’environnement et des monuments historiques de cette zone, parmi lesquels le phare de Cap Spartel occupe une place de choix.

Une importance qui se voie confortée par la représentation du phare, aux côtés du port de Tanger Med, sur les nouvelles coupures du billet de 200 DH, illustrant l’ouverture du nord du Maroc sur le bassin méditerranéen et le monde. Tout un symbole !

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