Le Roi et le peuple, une relation directe

Le Roi et le peuple, une relation directe

lundi, 19 août, 2013 à 18:23

Par Khalil Hachimi Idrissi

Rabat – Traditionnellement, la faiblesse structurelle des relais de médiation sociale et politique au Maroc a fait que la relation entre le Roi et le peuple, et c’est dans la nature d’un régime monarchique, est une relation forte et directe.

Elle est, en quelque sorte, au sens littéral, peu “médiatisée” ou du moins, pour être plus précis, elle ne fait l’objet que d’une intermédiation à faible intensité.

Cette relation directe, légitime, dans laquelle la singularité marocaine puise sa profonde signification est historiquement datée et constitue aujourd’hui une chance pour le pays.

Sur le plan formel, la cérémonie de l’allégeance est l’expression la plus visible ou, pour certains, la plus spectaculaire de cette relation.

Son fondement religieux ne fait que renforcer, incontestablement, et dans la durée, la légitimité du Roi et exprime cette responsabilité partagée, unique dans les systèmes politiques de notre région, entre le Souverain, le Chef de l’Etat, et son peuple.

L’un étant redevable vis-à-vis de l’autre et inversement dans des domaines divers : la stabilité du pays, son vivre-ensemble, son intégrité et son unité territoriales, sa diversité culturelle, sa cohérence religieuse, son obligation impérieuse de solidarité, son souci des plus faibles etc.

Sur un autre plan, cette relation est vérifiable à travers un des plus constituants de l’Histoire contemporaine du Maroc, le plus typé et que l’anniversaire du 20 août 1953 fête admirablement.

La révolution du Roi et du peuple montre que la substance de cette relation directe, cette intimité pourrait-on dire, a eu un temps de gloire indélébile quand tout un peuple s’est opposé à la déportation de son Sultan.

Ce peuple, face à l’oppresseur, a mis une condition unique, définitive et irrévocable à son accomplissement: le retour de son Roi. Ce peuple a dit en clair et sans détour,  je ne serai libre que si mon Roi l’est également.

Et je ne saurai être indépendant que si mon Roi est de retour dans la mère patrie  et que s’il retrouve ses pouvoirs légitimes et le Trône de ses glorieux ancêtres.

Il est évident qu’à cette époque très troublée où les candidats à l’imposture étaient fort nombreux et où les ” Iznogoud”de circonstance étaient à la manoeuvre manipulés comme des marionnettes par des forces obscures, la main du colonisateur était ferme contre les légitimistes et neutralisaient toutes les volontés d’émancipation.

Vu l’état du rapport de force qui n’était nullement en faveur des opprimés on aurait pu, et c’était possible, offrir à un peuple écrasé un semblant de liberté contre l’abandon de son Sultan aux affres de l’exil. En clair offrir une indépendance contre un abandon de la monarchie. Une indépendance au rabais, donc. Les Marocains sont un des rares peuples au monde à avoir dit non à ce type de marchandage sordide.

Ce refus est la marque indubitable de cette épopée prodigieuse, entre un Roi et son peuple. La sublimation d’un Sultan, juste et vertueux,  a porté tous les espoirs de la Nation et a finalement conduit à la libération du peuple.

Il faut dire, sans  hésiter, que la médiation patriotique du mouvement national, animé par des jeunes militants épris de liberté et d’amour de la Nation, a été un levier puissant pour que ce miracle se produise.

C’est ce miracle qui, à ce jour, fonde le Contrat social marocain. De fait, entre le mouvement national dont sont dérivés, peu ou prou, tous les partis politiques et les organisations sociales qui constituent, aujourd’hui encore, les forces vives de la Nation.

SM le Roi Mohammed VI porte, aujourd’hui, naturellement cet héritage. Et dans son esprit comme dans ses actes, l’on voit que le Roi est déterminé par cette accumulation historique et par les valeurs qu’elle distille.

Le 9 mars 2011, par exemple, cette relation directe s’est exprimée avec courage, détermination et force. On peut en dire autant pour d’autres étapes marquantes du règne de Mohammed VI. L’esprit de l’IER, celui de l’INDH, celui de la Constitution de 2011, celui d’Ajdir etc.

On trouve ce souffle, cette intimité avec le peuple, cette relation directe,  également, et pour satisfaire à l’actualité, dans la gestion de la calamiteuse Affaire Galvan.

Sans médiation intéressée, sans intermédiaires plus ou moins honnêtes, sans relais plus ou moins autorisés, le Roi, naturellement, selon ses valeurs personnelles et ses convictions, a réparé la faute, soigné les blessures, comblé les frustrations, rasséréné les esprits et remis, de la manière la plus humaine qui soit, les choses dans leur propre dimension.

Bien sûr, et le Maroc en est coutumier, les plus rapides à la détente n’ont pas été les relais les plus légitimes ou les médiateurs les plus constructifs. Ce sont les   chevillards   de la démocratie qui sont entrés dans la danse.

Ne sont en cause, ici, ni les jeunes du 20 février qui cherchent légitimement à  jouer une troisième mi-temps pour donner rétrospectivement une substance à leur cause.

Ni les partis politiques et les organisations aussi radicales que minoritaires qui ont légalement pignon sur rue et qui constituent, de ce fait, le sel de la démocratie marocaine comme Annahj, le PSU ou l’AMDH.

Même si l’on peut, au sujet de ces derniers, regretter leur propension à la mise en scène  amplifiée par des médias sociaux où l’anonymat sert de courage politique et leur goût de la martyrisation favorisé, objectivement, par des dépassements sécuritaires parfois aussi incompréhensibles qu’incongrus.

Ce qui sont en cause sont plus pernicieux et plus sournois. Ils se cachent derrière de faux discours académiques pour saboter le projet politique d’un pays   singulier   qui refuse de sombrer dans la destruction généralisée promise par un printemps arabe illisible et chaotique.

Ils kidnappent le noble métier de journalistes pour des opérations d’escroquerie et de mercenariat rémunérées servant à faire douter la Nation.
Ils s’allient aux pires ennemis du pays pour étancher leur soif de revanche nihiliste.

Ils se parent, concomitamment et successivement, d’habits de princes marginaux, d’intellectuels  approximatifs et d’hommes d’affaires très avisés pour donner davantage de ridicule à leur imposture dynastique.

Ce sont ces traiteurs du nihilisme, ces faux-démocrates, ces faux chercheurs qui ont, aujourd’hui, une mission particulière : saboter la transition marocaine et délégitimer tous les processus en cours, animés par de nobles et honnêtes démocrates, pouvant conduire à l’émergence d’une démocratie marocaine mature, résiliente et  endogène.

Il est vrai que tout le défi de la consolidation de la démocratie au Maroc, aujourd’hui, est dans la construction d’une médiation politique et sociale, authentique et légitime, crédible et compétente, qui viendrait porter résolument avec la monarchie le projet de la modernité et du progrès dans ce pays.

La relation directe du Souverain avec le peuple a sauvé le Maroc de plusieurs crises. Elle a fait passer le gué au pays plusieurs fois. Et c’est sur le crédit personnel du Roi que souvent nous réussissons à dépasser les zones de turbulences.

Ce ne sont ni les cris d’orfraies des imposteurs, ni les galimatias  des   Iznogoud   de tout acabit, ni la haine épaisse des mercenaires internationaux qui pourront changer le cours de l’Histoire de ce pays.

Tant que le peuple continue à murmurer à l’oreille de son Roi. Et tant que le Roi continue à écouter intimement son peuple. Et tant que la médiation patriotique et démocratique continue à se développer à travers un pacte constitutionnel clair en s’immunisant contre les aventuriers de toute espèce, ce pays aura un avenir.

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