Le Maroc un pays aux perspectives “crédibles” pour devenir un Pôle de co-émergence en Afrique (Think Tank)

Le Maroc un pays aux perspectives “crédibles” pour devenir un Pôle de co-émergence en Afrique (Think Tank)

jeudi, 14 mai, 2020 à 17:05

Rabat – Le Maroc est un pays qui présente actuellement des perspectives crédibles pour devenir un Pôle de co-émergence (PCE) en Afrique, écrit M. Papa Demba Thiam, économiste, spécialiste en développement régional, dans une note de politique économique réalisée sous l’égide de l’Institut marocain d’Intelligence stratégique (IMIS).

Exposant les éléments de stratégies qui “pourraient aider à transformer le Maroc en potentiel corridor industriel”, après la contamination économique mondiale par le Covid-19, M. Thiam, qui est également expert en développement industriel basé sur les chaînes de valeurs, soutient que cette nouvelle situation générée par la crise du Covid-19, offre des opportunités au Royaume.

Intitulée “Vers des changements de structures pour une co-émergence africaine : Le rôle du Maroc comme futur hub industriel et locomotive d’intégration”, la note relève que le Maroc “pourrait abriter plusieurs centres de croissance multipolaires (CCM) capables d’identifier et de mitiger le genre de risques qui n’avaient pas été perçus dans le contexte du système actuel de globalisation”, notant que le Royaume est déjà en “très bonne position” pour jouer un rôle effectif dans la production et la fourniture de certains produits stratégiques, actuellement fabriqués dans les économies des marchés émergents.

A titre d’exemple, en l’espace de 30 jours, le Maroc a fait preuve d’une “grande flexibilité et d’une forte capacité de réorienter son tissu industriel dans l’objectif d’apporter une réponse rapide aux dommages causés par le Covid-19”, fait observer l’auteur de la note, relevant que cette réorientation comprend la production quotidienne de plus de 7 millions de masques, le développement et la production de respirateurs artificiels et la création en l’espace d’une semaine, d’une usine de gel hydro-alcoolique.

Ces réactions ont été “intelligemment prises” au même moment où de nombreux pays avancés se battaient pour être approvisionnés en produits et marchandises similaires en provenance de Chine, fait-il remarquer, ajoutant que la transformation des avantages comparatifs du Maroc en avantages compétitifs, permet de transformer le Royaume en un “Pôle de co-émergence” parmi d’autres, à construire dans le cadre d’une coopération entre pays africains, et aussi entre le continent et le reste du monde.

L’expert a toutefois indiqué que l’économie marocaine, qui était confrontée à des conditions conjoncturelles défavorables telles que la sécheresse persistante, doit faire face en 2020, à des défis nettement plus importants avec la gestion de la pandémie du Covid-19.

Par ailleurs, l’auteur relève que les cas de contamination et de décès dus au coronavirus signalés en Afrique sont relativement limités, malgré des analyses alarmistes, provenant d’une méconnaissance des systèmes et structures socioéconomiques du continent, signalant que l’une des raisons de la moindre propagation du virus en Afrique, réside dans “les connexions relativement limitées du continent aux chaînes d’approvisionnement globales” qui servent de vecteurs de propagation.

Dans les cas remarquables du Maroc et du Sénégal, l’économiste souligne que les autorités ont réagi rapidement et efficacement, en ordonnant le confinement précoce des foyers et des vecteurs de contamination, tout en recherchant, isolant et soignant les individus et les groupes potentiellement infectés.

C’est pourquoi le défi majeur de ces deux pays était devenu celui de “diriger la lutte contre la contamination dans des cadres intracommunautaires bien définis”, estime le spécialiste en développement régional, notant que le ralentissement de la contamination, “voire même réduite” au sein des formations sociales africaines est dû au niveau d’engagement africain notamment la société civile et les groupes sociaux et religieux.

Un traçage rigoureux des schémas de contamination du virus aurait aussi pu aider à faire face à la pandémie, estime l’économiste, soulignant que le recours à une telle approche pourrait encore jouer un rôle crucial pour les pays qui sont les moins touchés pour contenir, limiter et mesurer de manière adéquate la somme des valeurs ajoutées qui peuvent être perdues à cause des dommages économiques à la chaîne liés au Covid-19.

La note de politique économique réalisée sous l’égide du think tank marocain “IMIS” expose des éléments de stratégie, propose un modèle de financement du développement et un modèle d’intégration économique et spatiale pour enfin mettre en exergue les avantages comparatifs du Maroc pour jouer un rôle de locomotive et conclure avec des recommandations à court et moyen termes pour une stratégie de développement industriel intégré du Royaume au sortir de la crise du Covid-19.

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