Mobilité durable en Autriche: En finir avec les énergies fossiles !

Mobilité durable en Autriche: En finir avec les énergies fossiles !

samedi, 11 août, 2018 à 11:25

RACHID SAMI

 

Vienne – En Autriche, ces dernières années et malgré le retard accusé dans le segment des voitures électriques, les autorités redoublent d’efforts pour relever le challenge d’une mobilité durable, seule alternative pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre.

L’Autriche occupe, en effet, le 7ème rang avec plus de 4.000 nouveaux véhicules électriques en 2017, loin derrière la Norvège qui se positionne en haut du classement avec 33.791 nouvelles unités immatriculées, soit 17,2% des ventes totales. En Europe, la barre des 500.000 véhicules électriques (VE) en circulation a été franchie en 2017, une année record avec 149.086 nouveaux modèles immatriculés. Le marché européen de l’électrique fait ainsi un bond de + 43,9% par rapport à 2016.

 

Que de véhicules électriques en 2050

Pour rattraper ce retard et rejoindre les bons élèves dans l’Union européenne, l’agence autrichienne de l’environnement a proposé au gouvernement autrichien un plan visant à cesser dès 2020 la commercialisation de véhicules diesel et essence avec l’ambition de faire en sorte que le parc automobile autrichien ne soit constitué en 2050 que de véhicules électriques et à hydrogène.

“Renoncer aux combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) en Autriche est tout à fait possible”, assure dans une déclaration à la presse le directeur de cette agence, Jürgen Schneider, qui estime “nécessaire de se fixer des objectifs ambitieux”.

Afin d’honorer les engagements de l’Autriche inscrits dans l’accord de Paris (COP 21), l’agence autrichienne de l’environnement souhaite interdire la vente de véhicules thermiques (essence et diesel) dès 2020 puis de bannir définitivement leur existence du parc automobile à l’horizon 2050. Pour atteindre cet ambitieux objectif, une taxe destinée à “punir’’ les propriétaires de modèles thermiques devrait faire son apparition dès 2020.

 

10.000 voitures électriques en circulation

L’Autriche cherche ainsi à emboîter le pas à la Norvège, les Pays-Bas ou encore l’Inde qui ambitionnent de réduire drastiquement, voire d’interdire la vente de véhicules diesel et essence en 2030 au plus tard. Ces restrictions de circulation profiteront aux modèles 100% électriques et électriques dopés à l’hydrogène (pile à combustible).

Dans les grandes agglomérations, l’agence préconise également le remplacement des bus diesel ou hybride par des bus électriques ou à hydrogène.

Mais déjà en 2006, le ministère autrichien du transport, de l’innovation et des technologies avait mis en place l’association autrichienne des systèmes de propulsion avancés, et ce, dans l’objectif d’assurer une meilleure gestion de l’innovation dans le domaine des systèmes de propulsion avancés et des sources énergétiques. Ce même ministère finance également le développement de technologies pour véhicules à basse consommation avec comme priorité le développement de systèmes de productions alternatifs, les carburants alternatifs, les systèmes électroniques innovants et les matériaux légers, dans le cadre d’un vaste programme national de recherche sur la mobilité. De plus, le Fonds autrichien pour le climat et l’énergie finance les technologies émergentes de l’e-mobilité.

Cependant, les véhicules avec des systèmes de propulsions alternatifs (pile à combustible, véhicules hybrides ou véhicules électriques) sont encore assez rares en Autriche. Environ 10.000 voitures électriques en circulation en Autriche sur un parc automobile de plus de 6 millions et demi de véhicules, contrairement au marché du vélo et scooters électriques qui est en train d’exploser.

Mais l’avenir est prometteur comme le montre une enquête réalisée par la faculté de l’économie de Vienne en collaboration avec Wien Energie (le fournisseur viennois de l’énergie) et le cabinet d’audit et de conseil Deloitte, qui a révélé que 49% des autrichiens envisagent d’acquérir une voiture électrique.

Concernant les raisons derrière cet engouement pour les voitures électriques, les répondants citent, entre autres, le souci de préserver l’environnement avec moins de pollution ainsi que les avantages liés à l’assurance. Quant aux facteurs qui n’incitent pas à l’acquisition d’une voiture électrique, l’enquête relève notamment le prix élevé et la rareté des stations spécialisées dans l’alimentation en électricité des voitures.

Plaidant pour une réelle réduction des émissions polluantes, le journal autrichien “Salzburger Nachrichten’’ estimait dans l’une des ses éditions, que la politique doit maintenant surtout investir dans les infrastructures, notant qu’à moyen et long terme, l’avènement des véhicules électriques est inévitable.

“La politique doit apporter son concours et changer de stratégie pour que l’e-mobilité ne reste pas un vœu pieux. Il faut en finir avec les subventions, ouvertes ou déguisées, destinées aux véhicules à carburant, aux primes à la casse et aux énergies propres’’, soulignait le journal avant de noter qu’au lieu d’orienter les achats des particuliers avec l’argent du contribuable, la politique ferait mieux d’affecter des fonds aux infrastructures.

 

Vers des ‘‘Bike City’’

En attendant la généralisation des voitures électriques dans ce petit pays alpin (8,7 millions d’habitants), la capitale autrichienne, Vienne, soucieuse de lutter contre la congestion de la circulation, explore une nouvelle manière d’appréhender les transports, avec un projet d’habitation centré sur les besoins des cyclistes, baptisé “Bike City’’.

Le bâtiment possède de grands ascenseurs, un garage à vélo sécurisé et un atelier de réparation. Et ses concepteurs ont réussi à se débarrasser de la norme suivante : une place de parking obligatoire par habitant. Cela a permis d’économiser à la fois de l’espace coûteux et de l’argent, qui a été investi dans des équipements de confort comme des saunas, des lieux de relaxation et des espaces verts qui occupent plus de la moitié de la surface de la ville.

Les 280 parcs et jardins impériaux complètent le tableau. Les lieux de villégiatures proches comme le Prater, la forêt viennoise ou la Lobau invitent à la balade et randonnées à pied ou à vélo.

Vienne compte plus de 2.000 espaces verts. Le premier jalon de cet immense poumon vert de 19.000 hectares, qui, de nos jours, entoure presque entièrement la ville, a été posé il y a plus de 100 ans.

Selon enfin une récente étude de l’Université de technologie de Vienne, l’Autriche pourrait répondre à 100% d’ici à 2030 aux besoins en électricité domestique grâce seulement aux énergies renouvelables, et ce, sans que cette opération ne nécessite des coûts supplémentaires importants.

Selon la même étude, l’exploitation des énergies renouvelables pourrait permettre la création de 33.900 emplois d’ici à 2030 pour une valeur ajoutée estimée à 3,1 milliards d’euros, notant aussi que la promotion de la mobilité propre réduirait la pollution de l’air et aussi les coûts de santé dans le pays.

 

 

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