Le Palais El Badii à Marrakech, un joyau architectural chargé d’histoire témoignant de la richesse du patrimoine séculaire du Maroc

Le Palais El Badii à Marrakech, un joyau architectural chargé d’histoire témoignant de la richesse du patrimoine séculaire du Maroc

mercredi, 22 mai, 2019 à 11:29

-Par Abdenbi Essibi-.

Marrakech – Figurant parmi les monuments et sites historiques les plus majestueux et les plus prisés de la ville de Marrakech, le Palais El Badii demeure le grand témoin d’un riche patrimoine varié et séculaire aussi bien architectural qu’urbanistique où s’entremêlent, avec magnificence et somptuosité, les différentes spécificités et diverses facettes des grandes civilisations ayant marqué l’Histoire millénaire du Maroc.

Espace hautement chargé d’histoire, le Palais El Badii est une étape incontournable dans les circuits touristiques à vocation culturelle de la cité ocre et de ce fait, connaît, tout au long de l’année, une grande affluence de la part des touristes nationaux comme ceux venus d’autres cieux.

Grâce à cette richesse et à cette diversité, ce joyau d’une beauté sublime et incomparable, qui fut édifié en 1578 par le sultan saadien Ahmed Al-Mansour Addahbi, pour célébrer la victoire sur l’armée portugaise dans la “Bataille des Trois Rois”, continue de contribuer au rayonnement de la cité ocre, première destination touristique du Royaume, et de se dresser malgré les aléas du temps et de l’humain en un haut lieu architectural authentique de cette ville impériale.

En effet, ce gigantesque site historique, dont la construction a été influencée par l’architecture andalouse, notamment l’Alhambra de Grenade (Espagne), ne cesse de contribuer à l’attractivité de la ville de Marrakech, déclarée par l’UNESCO ville du patrimoine mondial de l’humanité en 1985, ce qui reflète, si besoin est, le rôle prépondérant joué par cette cité tout au long des siècles écoulés en tant que capitale du Royaume sous le règne de plusieurs Dynasties et carrefour de premier plan pour les caravanes commerciales en provenance d’Afrique subsaharienne.

Dans une déclaration à la MAP, la conservatrice régionale du patrimoine culturel à Marrakech-Safi, Hasna El Haddaoui, a, dans ce sens, indiqué que le Palais El Badii, dont les travaux de construction ont duré près de 25 ans, arrive en troisième position après le Palais El Bahia et les tombeaux saadiens en termes de nombre de visiteurs des monuments historiques relevant du ministère de la Culture et de la Communication.

Et de souligner que le Palais El Badii est devenu l’un des plus importants sites qui abritent actuellement un nombre conséquent d’événements et de manifestations culturels et artistiques de grande envergure à même de contribuer à mieux faire connaître cet impressionnant monument historique et conférer plus d’éclat à la cité ocre, notamment le “Festival du Rire de Marrakech” et le “Festival National des Arts Populaires”.

S’agissant des multiples travaux de restauration de ce site, Mme El Haddaoui a fait savoir que la plus ancienne opération remontait à l’époque coloniale, alors que d’autres ont eu lieu en 1986 et 2002, ajoutant que ce monument historique a fait l’objet d’une série de travaux de restauration en vue d’assurer sa préservation et sa réhabilitation.

Le Palais El Badii abrite une multitude de musées artistiques et patrimoniaux offrant à voir et à apprécier un ensemble d’oeuvres précieuses en provenance d’autres sites archéologiques de la ville de Marrakech et de ses environs, a-t-elle expliqué, notant que le visiteur, toujours impressionné et subjugué par la splendeur et la magie de ce site historique, entame son périple par la visite des galeries souterraines situées dans la partie Nord, où il est invité à découvrir et à apprécier une exposition de plusieurs photographies du quartier El Mellah, construit au XIème siècle et jouxtant ledit Palais.

Ces photographies, a-t-elle poursuivi, présentent aux visiteurs curieux et avides de découverte, comme aux passionnés d’histoire, une collection inédite de bijoux et d’habits vestimentaires propres aux Juifs datant, dans leur majorité, du XIXème siècle et du début du XXème siècle, et qui reflètent le vécu quotidien des habitants du Mellah durant les années 40.

Outre ces objets exposés, le visiteur continue sa tournée à travers un autre pavillon qui est réservé, cette fois-ci, aux monuments historiques de la cité ocre, avant qu’il ne se dirige vers un autre espace embelli par d’anciennes photographies de la “Halqa” et des auteurs de ce spectacle séculaire de la mythique Place Jamaâ El Fna, qui constitue un riche et authentique patrimoine immatériel.

La visite du Palais El Badii se poursuivra par la découverte d’un autre pavillon, d’une importance historique et ethnologique indéniable, où est retracée l’évolution du tissu architectural de la ville depuis sa fondation jusqu’à 1956 et ce, à travers une série d’anciens plans, de cartes et de textes historiques.

Situées dans la partie Nord, ces galeries souterraines offrent au visiteur l’opportunité de voir une collection d’objets archéologiques extraits de plusieurs sites de la ville de Marrakech et de ses environs dans les années 40 du siècle passé (Site d’Aghmat, Al Koutoubia, bibliothèques de Sidi Bouathmane, le Palais El Badii et autres). Ces objets sont exposés à travers des présentoirs en verre en respectant un ordre chronologique : époque des Almoravides, des Almohades et des Saadiens.

Au cours de cette visite guidée, a précisé Mme El Haddaoui, tout visiteur ou touriste aura la chance de se rendre également dans une salle où est présenté un film-documentaire mettant en lumière l’architecture première du Palais El Badii lors de sa construction, faisant remarquer que la réalisation de cette production s’est basée, dans sa perception, sur l’architecture des tombeaux saadiens et de la Medersa d’Ibn Youssef, ainsi que sur d’autres sources et un certain nombre de dessins architecturaux du site dudit Palais avant qu’il ne soit détruit.

Le Palais El Badii abrite aussi une galerie qui contient des spécimen d’inscriptions arabes qui remontent aux époques des Almoravides, des Almohades, des Saadiens et des Alaouites, a expliqué la conservatrice régionale, indiquant que l’ensemble de ces musées comptent également une collection d’oeuvres précieuses datant de l’époque des Saadiens, issues du Palais El Badii, dont des piliers en marbre et des portes en bois sculpté, ainsi que des morceaux de chaînes et des photographies d’anciennes prisons.

Le visiteur termine sa découverte de cet impressionnant monument par la visite de la salle où est exposé le fameux “Minbar de la mosquée Al-Koutoubia”, considéré comme un chef-d’œuvre très rare et unique du genre remontant à l’époque des Almoravides, après avoir fait l’objet d’une opération de restauration, menée avec professionnalisme et maestria, par des experts marocains et étrangers, a souligné Mme El Haddaoui.

En somme, le somptueux Palais El Badii ainsi que les autres monuments historiques de la cité ocre constituent une partie d’une valeur inestimable de la mémoire collective de la ville de Marrakech, en particulier, et du Maroc, en général, vu le rôle fondamental qu’ils jouent dans l’animation et la promotion de la chose culturelle ainsi que dans la dynamisation de l’activité économique et commerciale de toute la région.

Lire aussi

Journée internationale du Jazz 2024: Tanger brille de mille feux avec un concert historique mondial

vendredi, 3 mai, 2024 à 14:04

La 13è Journée internationale du Jazz s’est achevée par un concert historique mondial, tenu mardi soir au Palais des arts et de la culture de Tanger.

M. Bourita s’entretient à Banjul avec son homologue mauritanien

vendredi, 3 mai, 2024 à 13:06

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a eu, jeudi 2 mai à Banjul en Gambie, un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’étranger de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Salem Ould Merzoug.

Les chantiers de développement de Casablanca sur de bons rails, l’horizon 2030 un catalyseur (Conférence-débat)

vendredi, 3 mai, 2024 à 10:39

Les chantiers de développement en cours à Casablanca prennent de l’ampleur, avancent à grands pas et l’horizon 2030 joue à ce titre le rôle de catalyseur, se sont accordés à souligner les participants à une conférence-débat organisée jeudi soir à Casablanca.