Prises de court par la Covid-19, les professions libérales contre-attaquent avec “les bonnes manières”

Prises de court par la Covid-19, les professions libérales contre-attaquent avec “les bonnes manières”

vendredi, 7 août, 2020 à 13:20

Par: Saad Bouzrou
Rabat – Au même titre que les autres secteurs d’activité au Maroc, les professions libérales ont été prises de court par la pandémie de la Covid-19, d’autant que les trois mois de confinement ont dûment impactés leurs chiffres d’affaires, mais un “code” de bonnes manières a tout de même éclos dans la transe générale chez un bon nombre de professionnels.

Les professions libérales au Maroc (avocats, médecins, notaires..etc), aussi diverses et dissemblables soient-elles, ont subi à degrés différents la pression des effets tous azimuts de l’épidémie mais, chacune dans sa sphère, a in fine accouché d’outils désormais indispensables pour surmonter la crise.

Face à la propagation du virus, certaines mesures n’ont échappé à personne. Comme le port du masque devenu obligatoire dans l’espace public depuis belle lurette, les gels hydroalcooliques qui pullulent dans les commerces ou encore l’imposition par les autorités de la distanciation physique dans les cafés et restaurants.

Mais qu’en est-il des cabinets médicaux où les patients peuvent affluer en nombre et où la salle d’attente pouvait naguère déborder de gens? Approchée par la MAP, Imane Jermouni, chirurgienne-dentiste à la ville de Mohammedia, démêle cet écheveau et assure qu’à son niveau, la prise en charge des patients en pleine pandémie “n’est plus comme avant”.

“Aujourd’hui, avant de recevoir le patient au sein du cabinet, un petit rendez-vous s’impose pour assurer la distanciation sociale et éviter la foule à la salle d’attente”, dit-elle, expliquant que cela lui permet d’avoir plus de temps pour procéder à une désinfection de la salle des soins ainsi qu’à une bonne aération.

Arrivée l’heure du rendez-vous, le patient se présente au cabinet avec un masque protégeant entièrement son nez et sa bouche, désinfecte ses mains et ses chaussures, avant de se voir présenter par l’assistante un bac (boite en plastique) où il met ses affaires, pour finalement obtenir un kit de protection (couvre-chaussures et charlotte pour les cheveux), ajoute-elle, détaillant que le patient remplit en amont “un questionnaire Covid-19” pour rejoindre la salle des soins.

Pour sa part, Mouna Ousaoud, omnipraticienne à Khénifra souligne que la prise de température est désormais obligatoire à l’entrée de son cabinet, l’espace est géré de façon à faire respecter la distance de sécurité et les meubles décoratifs, journaux, magazines et autres ont été bannis.

“Il est formellement interdit d’accueillir les accompagnants éventuels et les enfants sauf s’ils sont concernés par la consultation”, tranche-t-elle.

Une fois accueilli dans la salle d’examen, le patient répond à un “interrogatoire” minutieux portant sur les antécédents pathologiques, l’historique de déplacement et de contact avec une personne venant récemment de l’Etranger. Ensuite, une vérification de la présence de symptômes pathognomoniques ou non spécifiques évocateurs de la Covid-19 est effectuée: fièvre, toux sèche, mal de gorge, asthénie et myalgies, diarrhée, anosmie et dysgueusie, révèle cette ancienne médecin externe au Centre hospitalier universitaire de Fès.

De leur côté, les avocats et les notaires se sont retrouvés acculés à fourbir les armes contre les contraintes du virus et n’ont pas démordu pour assurer les missions de service public qui leurs sont attribuées et ce pendant et après le confinement sanitaire.

A cet égard, Zakaria Mrini, avocat au barreau de Casablanca, confie que “l’humanité a toujours appris à s’acclimater avec les contraintes naturelles et notre métier aussi”.

“Le client aime le contact avec son avocat du fait que ce dernier est d’abord là pour rassurer avant de défendre, mais avec la Covid-19 et le confinement, tous les rendez-vous ont été programmés par téléphone, WhatsApp et zoom”, fait-il remarquer, notant que cela demande tout de même une logistique et un temps d’adaptation pour les avocats qui ne sont pas en support dématérialisé.

Toutefois, maître Mrini estime qu’il a la “chance” d’être dans un cabinet qui a investi dans un logiciel de gestion “en extra net” qui lui permet de monitorer les dossiers à distance et proposer un service minimum à ses clients.

“Nous avons aussi l’opportunité d’ouvrir certains dossier au tribunal en passant par le portail de l’avocat”, se réjouit-il du fait que cet outil “est amené à proposer plus aux justiciables via leurs avocats pour une digitalisation complète de notre profession, même si cela reste utopique”.

Quant à Abdelmajid Bargach, notaire à Rabat, il indique qu’en premier lieu que la crise liée à la Covid-19 a été marquée par trois moments phares, à savoir celui de “la panique, de la résistance et de la résilience”.

“Après un mois de fermeture est venu le moment où il fallait s’organiser devant la nouvelle situation qui annonçait une crise sanitaire inédite avec des conséquences cash, etc”, raconte-t-il, soulignant qu’étant donné que le service public suppose la continuité, “on ne pouvait pas laisser les usagers sans réponse ou sans suite”.

Passé l’instant de panique, l’étape de résistance a eu le bienfait d’accélérer le processus de digitalisation et “on a même commencé à faire le dépôt des dossiers d’inscription à la conservation en ligne. Ce qui nous a et nous permet encore d’éviter le contact avec les partenaires”.

S’agissant de l’accueil des clients pendant cette période, M. Bargach fait valoir que tout a été fait pour “l’améliorer et le rendre plus fiable et sûr pour le client”, en observation des protocoles “qu’il faut respecter pour pouvoir gérer cette situation exceptionnelle”.

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