Karima Zoubir, une jeune derrière la caméra pour franchir le monde virile

Karima Zoubir, une jeune derrière la caméra pour franchir le monde virile

mercredi, 7 mars, 2018 à 22:45

 Par Abdelatif Abilkassem

Dakar – Karima Zoubir, une jeune réalisatrice marocaine, obnubilée par le 7ème art, particulièrement par les films-documentaires, s’est lancée, il y a quelques années, dans une aventure cinématographique, faisant de la caméra son unique apanage en vue de franchir et transpercer un monde virile qui consacre désormais une vision dévalorisante de la femme.

Etudiante en droit privé à la faculté de Casablanca d’où elle a été diplômée en 2002, Karima se rendit chaque semaine à un atelier dédié à la réalisation et au scénario, supervisé par le réalisateur, Ali Safi, à l’école des beaux-arts de la capitale économique du Royaume.

Pourtant, elle ne s’est jamais rendu compte qu’elle défrichait et balisait son chemin vers l’univers du grand écran dans lequel la caméra deviendra désormais son unique compagnon de route, son bâton de pèlerin et un moyen des plus judicieux lui permettant, au fil du temps, de défier et décrier de vive voix certains comportements sociaux dégradants et clichés et stéréotypes dévalorisants de la gent féminine.

A l’âge de la fleur, Karima s’est engouffré dans le monde de la lecture, en lisant des romans surtout de Ihssan Abdelkouddous et Najib Mahfoud, deux auteurs ayant réussi à la propulser dans le monde de l’imaginaire cinématographique qui lui a permis ultérieurement de décrocher, en 2005, une licence dans les travaux pratiques, spécialité audiovisuelle, de la faculté Ben M’sik de Casablanca.

Approchée par la MAP, en marge du Festival des femmes africaines à Dakar, Karima a fait part de son engouement pour les films-documentaires, dans la mesure où elle a toujours été consciente que ce genre de productions cinématographiques à propos du Maroc devra être le créneau de Marocains et non celui d’étrangers.

L’aventure cinématographique de Karima ne se limite guère à ce stade, lorsqu’elle s’est vu sélectionnée pour poursuivre son cursus «Master Class», sous la houlette du réalisateur américain, Martin Scorsese et le producteur iranien, Abbas Kiarostami.

Depuis son premier film-vidéo “femme et caméra”, il s’est avéré que la jeune Karima s’est adonnée à une guerre sans répit contre les clichés et stéréotypes véhiculés par une culture misogyne portant préjudice à la gent féminine. D’autant que ce film, ayant participé à de nombreux Festivals, a eu un franc succès et s’est vu décerner plusieurs prix en raison de sa capacité de démontrer les souffrances de la femme.

Parmi les distinctions attribuées à ce film, celle du Festival du cinéma ethnographique (Paris – novembre 2014), du meilleur documentaire au festival Ciné-Med (France -novembre 2013), des droits de l’Homme (Agadir -2013) et du meilleur projet de film-vidéo arabe (Damas -2011).

D’une fierté inégalée, Karima évoque son film avec autant d’enthousiasme, en raison de sa capacité de mettre en exergue son œuvre faisant éclater au grand jour les souffrances quotidiennes des femmes en vue de faire valoir leurs droits légitimes. En outre, ce film a été projeté sur la deuxième chaîne de télévision “2M”, la chaîne “Al Jazeera-english” et l’Italienne “Rai”.

Sa deuxième œuvre “derrière le mur” (2016) avait également pour thématique centrale la Femme. A cet égard, elle a exprimé sa satisfaction et sa fierté de voir ses œuvres se consacrer aux questions de la femme.

Ce court-métrage a pu remporter un encouragement spécial de la Commission du Festival d’Al-Ismaïlia en 2017, en Egypte.

Toutefois, Karima n’a pas manqué d’évoquer certaines entraves qui émaillent son parcours cinématographique, en particulier, le déficit, voire l’insuffisance des ressources destinées à financer ses œuvres.

“Je frappe à toutes les portes en vue de glaner des ressources financières. Lorsque je réussi à transcender, un tant soit peu, ce soutien financier s’avère, dans la plupart des cas, insuffisant”, a-t-elle dit avec amertume.

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