Chirurgie du rachis et de la moelle épinière: La quasi-totalité des techniques mondiales est utilisée au Maroc (neurochirurgienne)

– Entretien réalisé par Zineb JANATI –                                              

Rabat- La chirurgie du rachis et de la moelle épinière a connu un essor considérable grâce aux avancées en la matière et la quasi-totalité de ces techniques mondiales est utilisée au Maroc, a indiqué Pr. Najia El Abbadi, médecin spécialiste en Neurochirurgie. 

Dans un entretien accordé à la MAP en marge du 4-ème congrès de la Middle East Spine Society organisé du 10 au 13 mai à Skhirat, Pr. El Abbadi a relevé que plusieurs produits et techniques ont été mis en place ces dernières années, à la fois compatibles avec les examens cliniques notamment l’IRM (imagerie par résonance magnétique) et “dynamiques” à même de faciliter la mobilité des patients après les opérations.

L’endoscopie reste la plus récente des avancées en la matière et permet de remédier à cette pathologie sans passer par une chirurgie ouverte, a-t-elle fait observer.

“Les stimulateurs médullaires” ont donné également de bons résultats chez les patients ayant une paraplégie (paralysie plus ou moins complète des deux membres inférieurs et de la partie basse du tronc) ou une tétraplégie (paralysie des quatre membres), a affirmé la neurochirurgienne, qui note que cette technique aide ces malades à récupérer un peu la fonction de la marche.

Parmi les méthodes utilisées également dans la chirurgie du rachis et de la moelle épinière, il y a lieu de citer la prothèse discale, qui permet des mouvements en rotation dans les trois plans de l’espace, pour reproduire au plus près la mobilité d’un disque normal, a fait savoir Pr. El Abbadi.

L’ostéosynthèse percutanée est une méthode fiable également pour réaliser des synthèses postérieures du rachis dorsolombaire, peu douloureuse à même d’assurer une reprise d’activité plus précoce, a-t-elle précisé, faisant savoir qu’en matière de traitement de certaines douleurs chroniques, notamment celles liées à l’échec de chirurgie du dos, la “neurostimulation” peu également donner des résultats satisfaisants.

 Pr. El Abbadi a, à cette occasion, rappelé que le 4-ème congrès de la Middle East Spine Society, organisé sous le thème de “Going Further Together” (Allons plus loin ensemble) a permis aux participants (neurochirurgiens marocains et étrangers) de s’informer des nouvelles technologies en matière de diagnostic et de traitement des maladies du rachis et du système nerveux.

Au programme de ce symposium international figuraient des ateliers et des works shops portant sur des thèmes précis à savoir les techniques de “l’ostéosynthèse percutanée”,  de “la stimulation de la moelle” et de “la spasticité”, avec démonstration sur mannequins

Ces ateliers, destinés essentiellement aux jeunes neurologistes, avaient pour but de les initier aux nouvelles techniques, a noté Pr. El Abbadi, relevant qu’à cette occasion une trentaine de Scholarships (bourses) ont été distribués à des jeunes neurochirurgiens africains formés au Maroc.

Le congrès a été couronné par de nombreuses recommandations notamment celle relative à la pratique de la technique de l’endoscopie.

En matière d’hernie discale, la spécialiste a fait observer que l’opération chirurgicale n’est pas une solution pour certains malades, puisque les douleurs peuvent persister malgré l’opération, d’où l’importance des techniques de la neurostimulation.

Pour les cas de scoliose, il faut opérer du cou jusqu’au bassin et il est également recommandé de recourir à des « systèmes dynamiques », au lieu d’opérer à l’aide de vices ou de clous, qui rendait la colonne vertébrale rigide, a conclu la chirurgienne.