Enseignement à distance: Cinq questions à Aziz Sair, Directeur de l’ENCG de Dakhla

Enseignement à distance: Cinq questions à Aziz Sair, Directeur de l’ENCG de Dakhla

vendredi, 29 mai, 2020 à 13:16

Propos recueillis par Imad Dliâ

Dakhla – Le directeur de l’Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Dakhla, Aziz Sair, revient dans un entretien avec la MAP sur l’expérience de l’enseignement à distance durant la période du confinement sanitaire et sur les dispositions prises par son établissement pour assurer la continuité pédagogique durant cette conjoncture délicate marquée par le combat contre le nouveau Coronavirus.

1. Quelles sont les actions menées par l’ENCG de Dakhla pour assurer la continuité de l’activité pédagogique durant le confinement sanitaire ?

Dès que le système éducatif au Maroc a passé du présentiel à l’enseignement à distance, suite à la décision du ministère de tutelle, l’ENCG Dakhla a mobilisé ses équipes pédagogiques pour mettre en place un plan d’action visant à opter, sans délai, pour des mesures de formation à distance, basées sur des systèmes d’information et de réseaux sécurisés.

Face à cette situation exceptionnelle, les universités se sont ainsi trouvées, d’une façon inédite et brusque, forcées à innover et à s’organiser pour garantir à leurs étudiants une continuité des cours. Nous avons, bien évidemment, mis en valeur nos ressources et moyens pour être au rendez-vous le 16 mars. L’objectif, in fine, était de continuer les cours sans interruption aucune, via la plateforme de l’ENCG, ayant servi d’atout pour que nous puissions accompagner les étudiants dans leurs cours à domicile.

Il faut également rappeler que l’équipe pédagogique de l’ENCG de Dakhla a déjà pu honorer avant le confinement un volume des cours en présentiel, avec une moyenne exceptionnelle allant de 50% à 70% pour chaque module.

2. Comment l’établissement accompagne-t-il les étudiants dans ce contexte difficile ?
Nous avons privilégié la plateforme de l’école qui constitue une ressource sécurisée et fiable, mais aussi celle de l’Université Ibn Zohr qui n’a épargné, de son côté, aucun effort pour héberger les contenus pédagogiques.

La nature de quelques modules impose l’interaction entre l’enseignant et les étudiants et l’ENCG en tant qu’un établissement à accès limité permet d’assurer une telle interactivité en temps réel, via le recours aux différentes applications, en l’occurrence Zoom Meeting, Google Classroom et Skype.

Vu le contexte de confinement et pour remédier à la question de l’accessibilité des étudiants aux ressources bibliographiques, l’établissement a fourni des liens des bibliothèques en ligne de la présidence de l’Université Ibn Zohr et du Centre national pour la recherche scientifique et technique, en plus des liens d’accès aux différentes bibliothèques désormais gratuites dans le cadre de la solidarité universelle.

3. Comment évaluez-vous l’expérience de l’enseignement à distance après plus de deux mois de son adoption ?

A mon avis, les deux mois d’adoption de cette nouvelle expérience d’enseignement ont témoigné un enrichissement “extraordinaire” du cursus des étudiants, étant donné que les cours numérisés sont disponibles sur les différentes ressources numériques et facilement récupérables, permettant ainsi aux étudiants de les visionner à tout moment.

Le contrôle continu a été organisé à distance et a servi de “baromètre” pour déceler les défaillances, s’ils existent au niveau de l’apprentissage, considéré comme étape importante pour assurer la continuité pédagogique.

Vu cette conjoncture, les stages pratiques ne sont pas tenus et je souligne leur rôle majeur dans le cursus de chaque étudiant pour qu’il puisse mettre en exergue les connaissances cumulées durant les séances de cours et acquérir de nouvelles compétences professionnelles. Certes, un étudiant n’ayant aucune expérience professionnelle aurait beaucoup de difficultés à développer ses acquis, sans présence physique dans les lieux du stage.

4- Peut-on appliquer en temps normal la digitalisation des cours et quelle perspective pour l’enseignement à distance pour la période post-confinement ?
A vrai dire que l’enseignement en mode présentiel a toujours été qualifié d’irremplaçable. Mais je pourrais bien dire que cette hypothèse est beaucoup plus valable dans le passé !

Pour l’étudiant, l’école reste le cadre naturel, de point de vue pédagogique et sociologique, mais l’énorme potentiel que la technologie nous offre aujourd’hui interpelle notre sens de modernité, de clairvoyance et d’objectivité.

Concernant la période post-confinement, une réflexion est déjà lancée, à notre niveau, d’adopter le mode hybride d’enseignement et d’assurer quelques modules à distance par des intervenants et experts nationaux et internationaux, à condition que cela rapportera une valeur ajoutée aux étudiants qui, en fin de compte, sont placés au cœur de toute décision.

Nous avons également examiné la possibilité de concevoir des projets de formation délivrés 100 % à distance pour répondre aux besoins des apprenants souhaitant poursuivre des formations spécifiques et pointues.

Par ailleurs, d’autres volets de partenariat avancent merveilleusement. Je cite à titre d’exemple des établissements universitaires partenaires en France, avec lesquels se sont réunis dernièrement sur Zoom, les étudiants envisageant une éventuelle inscription dans le cadre du programme d’échange permettant une double diplomation.

5.Quelle est la situation au niveau de l’ENCG de Dakhla en termes de digitalisation et des cours à distance et du suivi par les étudiants de ces cours ?
L’équipe pédagogique de l’ENCG Dakhla s’est mise en ordre de bataille pour réussir cette expérience créative de l’enseignement à distance, en assurant la production de plus de 200 supports (PDF, Excel, Word, vidéos et diaporama), auxquels s’ajoutent diverses initiatives du corps professoral ayant présenté d’autres alternatives, à savoir des cours sur chaines YouTube, groupes WhatsApp et email, entre autres.

De même, des séances interactives à distance via “Zoom meeting” sont programmés du 26 mai au 15 juin pour tous les niveaux et modules portant sur des questions relatives au contenu pédagogique et sur la préparation à l’examen final qui aura lieu en mois de septembre. Concernant les soutenances des projets de recherche, ils seront programmées à distance du 5 au 20 juillet.

Bien que l’ENCG de Dakhla vit, au même titre que l’ensemble des établissements relevant des Universités du Royaume, une situation exceptionnelle subite, à laquelle personne n’était préparé, ses étudiants ont fait preuve d’un sens d’engagement et d’énormément de maturité, en adhérant parfaitement à cette nouvelle approche d’apprentissage et d’études à distance.

In fine, de mon point de vue optimiste, cette situation exceptionnelle, bien que difficile, a donné naissance à une nouvelle expérience didactique au Maroc devant être renforcée davantage par de nouveaux concepts et outils nécessaires. Les crises ne sont pas faites pour en tirer des leçons seulement, mais aussi pour innover et donner le meilleur de nous-même.

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