Rajaa Azaroual, la représentation féminine des arts plastiques marocains en Espagne

Ahmed Abdelouahab REDDAM

Madrid- Rajaa Azaroual, artiste résidant en Espagne, est l’une de ces jeunes talents marocains qui s’imposent de plus en plus grâce à sa persévérance sur la scène culturelle et artistique espagnole.
Admiratrice inconditionnelle des grandes figures de la peinture espagnole tels que Goya, Miro, Dali et Picasso, Rajaa Azaroual puise son inspiration dans les différents musées et galeries de la capitale espagnole Madrid et de la ville voisine de Tolède, où la peintre a élu domicile.
Depuis son enfance, cette artiste native de Rabat a montré un intérêt tout particulier pour les différentes expressions artistiques, particulièrement les arts plastiques, ce qui a conduit sa famille à l’encourager en décidant de l’inscrire dans des centres académiques spécialisés.
Son parcours, elle l’entame à Rabat, avant de faire escale dans la très réputée école des Beaux-arts de Tétouan, pour atteindre finalement l’apogée au sein de l’académie de San Fernando, créée en 1752 dans la capitale espagnole Madrid.
La ferveur artistique de Rajaa l’a conduit à monter sa première exposition dès l’âge de 15 ans à l’occasion du festival du printemps dans l’espace historique des Oudayas dans la capitale marocaine Rabat. Une exposition suivie par tant d’autres à Marrakech, Tanger et Casablanca.
L’ambition de Rajaa Azaroual de faire connaitre sa vision du monde à travers les couleurs qui reflètent son état d’âme, va l’amener à exposer ses œuvres en dehors du Maroc, quand elle a pris part à un symposium dans la ville andalouse de Grenade. Ce passage va marquer le point de départ de sa carrière artistique dans le pays ibérique, confie-t-elle à la MAP.
Elle reconnait que le fait de monter des expositions à Madrid, Barcelone, Grenade et Almunecar ainsi que son séjour dans un pays européen lui ont ouvert de vastes horizons dans le vieux continent, notamment dans les grands berceaux des arts plastiques mondiaux que sont la France et l’Italie où elle a eu l’opportunité d’y exposer ses œuvres.
Pour cette professionnelle des beaux-arts, qui prépare actuellement une exposition à Tolède pour le mois d’avril, la présence féminine est chaque fois plus prédominante sur la scène artistique marocaine, déplorant toutefois que la contribution de la femme marocaine dans le domaine des arts plastiques “demeure limitée et insuffisante”.
Parlant des thématiques illustrées dans ses œuvres, Rajaa, qui avoue attacher un intérêt particulier aux préoccupations quotidiennes de la femme en général et de la femme marocaine en particulier, avoue être consciente de “l’influence” de la culture espagnole sur sa vision artistique qui reste marquée par de grands noms comme les classiques Vel?zquez, El Greco, Pacheco, Goya et les plus modernes tels que Dali, Miro ou Picasso.
L’artiste marocaine, qui avait organisé la première rencontre des Arts visuels à San Marcos à Grenade en Andalousie, n’hésite pas à pointer du doigt les défaillances qui caractérisent la scène artistique au Maroc, dues aux manques de galeries et d’espaces d’exposition et à l’encouragement de la société et des autorités de tutelle à ce secteur.