Etats-Unis: L’esclavage, un chapitre sombre encore présent dans les mémoires

Etats-Unis: L’esclavage, un chapitre sombre encore présent dans les mémoires

mardi, 27 août, 2019 à 11:45

Omar ACHY.

 

Washington – C’est en 1619 que les premiers hommes, femmes et enfants ont été arrachés à l’Afrique pour être vendus par les colons européens comme esclaves aux Etats-Unis. S’en suit une longue période d’exploitation abjecte, de ségrégation et de racisme qui a marqué profondément l’histoire américaine. En ce mois d’août, le pays marque le 400ème anniversaire de ce chapitre douloureux qui reste encore gravé dans les mémoires.

Entassés dans des bateaux, les premiers esclaves sont débarqués sur le sol américain pour travailler de force dans les plantations en Virginie (sud-est), peu après l’installation des premiers colons britanniques.

Au terme d’un long et terrifiant périple à travers l’Atlantique, le premier navire, arrivé en provenance des Royaume de Ndongo, aujourd’hui l’Angola, marque le début de plus de 200 ans d’esclavage.

Pour les historiens, l’accostage de ce bateau dans la baie de Chesapeake, devenue le berceau de l’esclavage aux Etats-Unis, est considéré comme un tournant dans l’histoire américaine, ouvrant la voie à un système d’esclavage fondé sur la race qui continue de hanter le pays.

La Journée du souvenir de la traite négrière et de son abolition a été marquée en fin de semaine écoulée de la Virginie à l’Alabama et du Mississippi jusqu’en Californie.

Retour vers le passé. A partir du milieu du 17è siècle, la “traite des noirs” se développe aux Etats-Unis. Beaucoup de ces captifs africains meurent pendant la traversée de l’Atlantique, tellement les conditions sur ses bateaux négriers étaient inhumaines.

La Déclaration d’Indépendance des États-Unis signée en 1776 évoque la suppression de l’esclavage. Mais sur le terrain, le système de ségrégation perdure.

Si en 1780, l’on recensait 600.000 Noirs, soit un cinquième de la population US, il y en avait deux millions en 1830. D’après le recensement de 1860, le nombre est passé à quatre millions d’esclaves juste avant le début de la guerre de Sécession une année après.

Ces hommes et femmes étaient vendus comme marchandises pour être exploités dans l’agriculture, comme domestiques ou dans les mines, la construction et l’industrie.

La “traite des noirs” est interdite aux États-Unis à partir de 1808. Mais encore une fois, le phénomène persiste.

Dans les années 1820, un mouvement anti-esclavagiste, minoritaire mais très actif, voit le jour dans le Nord. Le sujet de l’esclavage devient même l’un des enjeux principaux du débat politique. La polarisation fut croissante autour de cette question, entraînant le déclenchement de la guerre de Sécession en 1861.

Le conflit se termine avec la proclamation d’émancipation du 1er janvier 1863 par le président Abraham Lincoln suivie par l’adoption du XIII ème amendement de la Constitution fédérale le 6 décembre 1865.

“Ni esclavage, ni servitude involontaire, n’existeront aux États-Unis, ni dans aucun lieu soumis à leur juridiction”, stipule cet amendement qui entendait abolir l’esclavage en étendant à l’ensemble du territoire américain les effets de la proclamation d’émancipation.

Cette avancée est majeure pour le pays. Mais, elle n’a pas permis de favoriser l’émancipation ni l’intégration au sein du tissu social des Afro-Américains, aussi bien les descendants des esclaves que les immigrés noirs arrivés après l’abolition.

Des législations comme les Black Codes qui limitaient les droits fondamentaux et les droits civiques des Noirs, les Lois Jim Crow qui légalisaient la ségrégation raciale dans le sud, ou plus tard la poussée du mouvement raciste Ku Klux Klan, attestent des grandes heures du système de ségrégation raciale qui a résisté dans le pays de l’Oncle Sam jusqu’aux années 1960 avec l’émergence du mouvement des droits civiques. Des figures emblématiques, comme Martin Luther King ont milité au prix de leur vie, pour l’égalité dans les droits dans la loi et dans les faits.

Aujourd’hui, la question raciale reste encore sensible aux Etats-Unis. La communauté noire qui constitue presque 13% de la population totale, se trouve plus exposée au racisme, à la discrimination et aux violences.

Les tensions raciales et les protestations reviennent souvent aux devants de la scène lors des violences policières, au regard des disparités socio-économiques, à la réalité carcérale ou encore face à la montée de l’idéologie d’extrême droite. La méfiance, la crispation et la haine au sein de la société se traduisent aussi à travers des incidents relayés par les réseaux sociaux et les média. Une réalité qui traduit, selon des analystes, le racisme ancré dans l’histoire ségrégationniste du pays.

La société américaine se retrouve ainsi aux prises avec un débat souvent vif et qui prend une proportion encore plus forte dans la sphère politique et médiatique notamment aujourd’hui avec la montée des discours haineux qui ciblent les minorités et les immigrés.

Pour honorer la mémoire des victimes de la tragédie de la traite négrière, le Congrès américain a adopté en 2017 une loi portant création d’une Commission sur 400 ans d’histoire afro-américaine (400 Years of African-American History Commission Act).

Cette loi stipule notamment la mise en place des activités marquant cet événement censé jeter la lumière sur 246 années d’esclavage et rappeler les dangers des dérives humaines qui ont généré un long et douloureux chapitre qui a changé le visage de l’Amérique.

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