Délais de paiement: 3 questions à Amine Hassouni, directeur Arbitrage chez Coface

Délais de paiement: 3 questions à Amine Hassouni, directeur Arbitrage chez Coface

mercredi, 10 mars, 2021 à 11:58

Propos recueillis par Hasnaa ELAKKANI
Casablanca – Amine Hassouni, Directeur Arbitrage chez Coface Maroc, spécialiste de l’assurance-crédit, explique dans une interview à la MAP, son point de vue sur l’évolution des délais de paiement au Maroc dans le sillage de la crise du Covid-19.

L’expert relève que la mise en place de sanctions pécuniaires pour dissuader les mauvais payeurs portera encore plus ses fruits si tous les acteurs de l’informel et le phénomène de la sous déclaration du chiffre d’affaires se réduisent significativement.

Il estime par ailleurs que la reprise économique dépend non seulement des résultats de la campagne de vaccination, mais aussi de l’endiguement de la pandémie au niveau des pays partenaires du Maroc (Europe et CEDEAO) …

1- A quel point la crise sanitaire a-t-elle affecté les délais de paiement au Maroc ?

Suite au démarrage du soutien du gouvernement marocain par des lignes bancaires adossées à des garanties étatiques et compte tenu de notre recul analytique depuis le début de la crise, nous n’avons pas enregistré une détérioration de la sinistralité en comparaison à l’avant-Covid. Selon notre expérience, nous constatons une stabilisation des délais de paiement chez nos assurés depuis avril 2020.

Aujourd’hui, il est difficile d’évaluer la réelle capacité des entreprises à honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs fournisseurs, car cette performance est le reflet des mesures de soutien du gouvernement.

Cependant, selon une vision indépendante de notre portefeuille, la crise sanitaire a largement contribué à la détérioration des délais de paiement inter-entreprises, sachant qu’ils sont passés, selon la CGEM, de 408 milliards de dirhams (MMDH) en 2018 à 421 MMDH en 2019.

Aussi, les entreprises ayant été impactées par la baisse du niveau d’activité en 2020, leur trésorerie s’en trouve affectée avec une répercussion directe sur la chaîne de valeur et donc sur leurs fournisseurs. La 3ème édition du Baromètre de la CGEM indique d’ailleurs une hausse du délai supplémentaire moyen de 53 jours.

Cependant, s’agissant des délais de paiement de l’État, nous constatons une amélioration continue (passage de 60 à 40 jours en moyenne).

2- Est-ce que la situation est appelée à s’aggraver cette année ou peut-on s’attendre à une amélioration au fur et à mesure que la campagne de vaccination se poursuit ?

Il est important de préciser que l’économie marocaine est fortement dépendante de la conjoncture économique mondiale et notamment européenne. Ainsi, la reprise économique dépend non seulement des résultats de la campagne de vaccination mais aussi de l’endiguement de la pandémie au niveau des pays partenaires du Maroc (Europe et CEDEAO).

L’amélioration des délais de paiement n’est pas exclusivement tributaire de la réussite de la campagne de vaccination, mais aussi des mesures de relance actuelles et prévues par le gouvernement. Celles-ci auront un impact positif sur la confiance des investisseurs vis-à-vis du climat des affaires.

3- L’Observatoire des délais de paiement a validé lors de sa dernière réunion un amendement visant à instaurer des sanctions pécuniaires à l’encontre des mauvais payeurs. Cette mesure est-elle suffisante pour endiguer cette problématique des retards de paiement ?

Cette mesure portera encore plus ses fruits si tous les acteurs de l’informel et le phénomène de la sous déclaration du chiffre d’affaires se réduisent significativement. Dans le cas contraire, beaucoup d’entreprises de taille moyenne ou modestes (PME & PMI) ou des structures plus importantes avec un endettement structurel, subiront cette mesure qui deviendra une contrainte malgré les efforts de l’État pour améliorer ses propres délais de paiement.

On risque de mettre en difficulté un certain nombre de sociétés qui devront en plus de payer leurs fournisseurs, trouver des moyens pour financer les sanctions pécuniaires.

Les banques et assureurs-crédit pourront aussi penser à créer une base commune d’entreprises défaillantes afin de soutenir cette loi et conseiller les entreprises dans le développement sain de leur chiffre d’affaires.

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