Bill de Blasio, le maire progressiste de New York impose son nouveau style

-Par Bouchra BENYOUSSEF-.

New York – Propulsé 109è maire de New York, Bill de Blasio, un Démocrate progressiste, ancien conseiller municipal de Brooklyn, qui a prêté serment début janvier promettant de rendre New York plus humaine et égalitaire, impose d’ores et déjà son nouveau style dans Big Apple.

Dès son investiture, il fait “impression” avec sa famille affichant un look, ni progressiste, ni conservateur, ni quartier huppé, ni banlieusard, un brin attractif de gens travailleurs comme l’on en rencontre souvent à New York , écrit le New York Times.

Un style qui détonne cependant avec l’ancien maire richissime, Michaël Bloomberg, 20è fortune mondiale, qui aurait déboursé quelque 650 millions de dollars de ses propres deniers lors de son règne de douze ans sans partage à la tête de la ville monde.

Bill de Blasio, celui qui a remporté sans surprise en novembre dernier les élections municipales, après une large victoire sur son rival républicain Joe Lhota, cultive une image de simplicité.

Il “incarne la classe moyenne” et continue de vivre avec sa famille dans une modeste maison dans les faubourgs de Brooklyn où il n’hésite pas à déblayer la neige devant sa porte comme des millions d’Américains au lendemain de la tempête qui a paralysé la City cette semaine.

Premier test de son mandat, Bill de Blasio, s’en est plutôt bien sorti, assure la présidente de la circonscription de Manhattan, Gale Brewer.

Avec de Bill de Blasio qui a fait des inégalités son cheval de bataille, le parti démocrate revient aux commandes de la ville de plus de 8 millions d’habitants, après plus de 20 ans d’absence.

Le nouveau maire endossé par le New York Times, qui a largement remporté les élections sur son concurrent, le républicain Joe Lhota, accusé de bâtir sa campagne autour du +tout sécuritaire+, le credo du maire sortant, a séduit la classe moyenne.

En se présentant comme le candidat progressiste, ayant à cœur de s’attaquer aux inégalités criantes de la Grande Pomme et se plaçant d’emblée du côté des “99 pc, la devise chère à “Occupy Wall Street”, mouvement dénonçant la corruption politique et le capitalisme financier, il a su parler aux minorités, soulignent les médias US.

De fait, en mettant en avant sa famille multiraciale, Bill de Blasio, 52 ans, époux d’une Afro-américaine et père de deux enfants métis qui fréquentent l’école publique, a touché la corde sensible dans une ville à grande diversité ethnique, composée de 33,3 pc de blancs, 25,5 pc de noirs, 28,6 pc d’hispaniques et 12,7 pc d’origine asiatique.

Pourtant, ce candidat atypique, fils d’un militaire et d’une mère d’origine italienne, a mis du temps à émerger comme favori démocrate face à la présidente du Conseil municipal Christine Quinn, qui menait pourtant largement dans les sondages et Anthony Weiner, ancien élu à la Chambre des Représentants, éclaboussé par de nombreux scandales de moeurs.

Le quotidien en ligne Politico, dans un trait d’humour sous le titre “La Grande Pomme devient petite” agrémenté d’une affiche colorée, revenait récemment sur les dernières primaires pour la course à la mairie de New York.

S’interrogeant sur le point de savoir “Qui est Bill” de Blasio, le favori démocrate, décrit comme “un libéral, conventionnel, issu de la vieille école et travailleur”. Le profil d’un candidat normal, selon lui, qui s’il venait à remporter les élections de novembre, serait le maire le “plus grand de taille” (1m95) qu’ait connu New York depuis bien longtemps avec le profil le “plus ordinaire”.

Pour le New York Times, de Blasio qui est depuis trois ans le médiateur de la ville, a su “donner une voix aux pauvres et mettre en évidence, une New York hors de portée” dont le dynamisme est pourtant au “plus haut et la criminalité au plus bas”, après douze ans de règne de Bloomberg, mais qui semble avoir pâti sur le plan social.

A ses futurs administrés, il a promis notamment l’instauration de deux jours de congés scolaires lors des fêtes musulmanes, la construction de logements sociaux et la réforme de la très controversée loi “stop and frisk” (fouille au hasard des passants) par la police de New York et dont font les frais, selon lui, les minorités.

A ceux qui lui reprochent son manque d’expérience aux postes de responsabilité et assurent que son élection risque de se traduire par une hausse de la délinquance, ses anciens collaborateurs opposent l’expérience politique, de cet ancien directeur de la campagne victorieuse de Hillary Clinton en 2000 lorsqu’elle briguait un mandat de sénatrice de l’Etat de New York.

Il est loin d’être “un Blanc ennuyeux”, mais quelqu’un qui a “vraiment à coeur chacun dans la cité, riche ou pauvre, blanc ou noir”, résume sa fille, Chiara, 18 ans, dans un des nombreux spots de campagne où de Blasio met en avant sa famille. Mais, conclut Politico, pour les deux camps, une chose est sûre : “c’est qu’une nouvelle ère est arrivée!”.