L’éolien : un gisement d’énergie inépuisable en plein essor (DG de l’ADEREE)

L’éolien : un gisement d’énergie inépuisable en plein essor (DG de l’ADEREE)

samedi, 27 juillet, 2013 à 15:06

Par Nadia El Ahmar

Rabat – A l’instar des autres pays, l’éolien continue de gagner de l’ampleur sur l’échelle nationale et se taille une place de choix sur le marché des énergies renouvelables, en constituant un gisement d’énergie verte inépuisable en plein essor, a indiqué, le Directeur Général de l’Agence nationale de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ADEREE), Saïd Mouline.

“L’énergie éolienne a atteint actuellement un niveau de maturité et de rentabilité qui la placent en tête des énergies renouvelables économiquement viables et même compétitifs par rapport aux énergies traditionnelles”, a relevé M. Mouline dans un entretien accordé à la MAP, notant que le potentiel national en cette énergie propre est très important.

Le Royaume, doté de 3500 km de côte et d’une vitesse de de vent variant entre 9 et 11 m/s, a placé le développement de cette énergie verte en tête des priorités énergétiques nationales, et ce, à travers notamment le lancement des travaux de construction du parc éolien de Tarfaya, le plus grand en Afrique, d’une puissance de 300 mégawatts.

“D’un coût de près de 500 millions d’euros, le parc de Tarfaya, qui s’étendra sur près de 20 km, fournira à terme 40 pc de la capacité de production d’électricité éolienne du Maroc, a précisé M. Mouline, ajoutant que l’électricité produite par le site fera l’objet d’un contrat d’achat sur 20 ans conclu avec l’ONEE.

Outre le Parc de Tarfaya, le DG de l’Agence a souligné la production par l’ADEREE d’un atlas numérique des énergies renouvelables, y compris l’énergie éolienne, précisant que cet outil interactif d’aide à la décision est destiné aux décideurs, développeurs de projets, sociétés privées, investisseurs et chercheurs, pour évaluer la ressource énergétique solaire et éolienne sur l’ensemble du territoire national, d’une manière interactive.

“L’Atlas numérique présente aussi de façon claire et précise les ressources éoliennes, solaires et de la biomasse pour permettre aux professionnels d’identifier les zones propices pour l’implantation de futurs parcs de production d’énergies renouvelables”, a-t-il dit.

En ce sens, M. Mouline n’a pas manqué de souligner le lancement par l’ONEE d’un appel d’offres pour un lot de 850 MW de parcs éoliens.

“Ce projet qui fait partie du programme éolien intégré de 1 000 MW, est composé de cinq parcs éoliens répartis dans les régions sud et nord du pays qui disposent d’un potentiel éolien important, notamment Tanger II, Boujdour, Tiskrad (Laâyoune), Midelt et Jbel Hdid (Essaouira) avec celui de Taza (150 MW en phase I)”, a-t-il fait savoir, estimant que d’ici 2020, les 2.000 MW seront dépassés, avec la multiplication des projets éoliens entrepris par des sociétés pour leur propres consommation, comme les cimentiers, les industries de la sidérurgie, des mines, etc.

Le Directeur de l’Agence s’est, par la même occasion, félicité du grand succès des stations éoliennes auprès du secteur privé, précisant que deux entreprises ont déjà pu installer et développer leurs propres parcs éoliens, tandis que plusieurs autres sont en cours de validation des données pour la construction de leurs nouveaux parcs.

“Plus de 287 MW sont actuellement en service dans différentes régions du Nord et dans la région d’Essaouira”, a-t-il ajouté.

En matière de financement, le DG de l’Agence a confirmé que le secteur draine une offre importante d’investissement, que ce soit à travers des financements concessionnels environnementaux comme le Fonds de technologie propre ou à travers les financements classiques des différents bailleurs de fonds (Banque Mondiale, BAD, BEI, AfD, KfW, ).

” Il faut aussi ajouter les investissements du secteur privé dans la production des composants des éoliennes, ainsi que les investissements faits par l’Etat et les sociétés privées pour le montage de parcs éoliens”, a-t-il insisté, évoquant, à titre d’exemple, l’inauguration en juin dernier d’une nouvelle usine près de Casablanca pour la production de mâts d’éoliennes, une première du genre, qui a mobilisé un investissement de 195 millions de dirhams et a créé 450 emplois directs.

Pour ce qui est des défis auxquels le secteur fait face, M. Mouline a relevé l’impératif de mener plus de réflexion sur les volets “Recherche et Développement”, ainsi que sur l’intégration industrielle des programmes, qui constituent selon lui des points centraux peu développés.

Il a, dans le même cadre, souligné la mise en place de plusieurs mesures incitatives en vue de garantir un essor important de la filière au Maroc, contribuant in fine à garantir un marché national créateur d’emploi et un positionnement international, au-delà de l’aspect fondamental de production d’énergie électrique.

Selon le DG de l’ADEREE, le Maroc, qui est actuellement leader sur l’échelle africaine en matière des énergies renouvelables, avec une très grande dépendance énergétique estimée à plus de 95 pc, devrait atteindre ses objectifs sur le long-terme pour réduire sa dépendance énergétique qui pèse lourdement sur la facture énergétique (plus de 100 milliards de DH l’an dernier) et ébranle la caisse de compensation.

“Le pays s’est fixé pour objectif d’atteindre 42 pc de la puissance électrique installée à base d’énergie renouvelable en 2020. En plus de la production d’électricité, plusieurs objectifs sont attendus du programme, comme la promotion d’une industrie éolienne nationale pour les composants, le développement d’une expertise marocaine dans ce domaine, et le renforcement de la recherche-développement”, a relevé M. Mouline.

Par ailleurs, le Directeur de l’Agence, qui a fait état d’un grand développement de la production éolienne d’électricité sur l’échelle mondiale, a fait observer que plus de 300 000 MW sont installés aujourd’hui dans le monde et que la croissance de ce secteur continue de progresser au jour le jour.

“Les électriciens arrivent de mieux en mieux à gérer ce type d’énergie intermittente et l’on voit des régions où l’éolien dépasse les 30 pc de la production alors qu’il y a quelques années on disait que le maximum qu’un réseau pouvait supporter était de 10 pc”, a-t-il indiqué.

A noter que le prix de revient d’une éolienne a fortement diminué depuis deux ans suite aux économies d’échelle qui ont été réalisées sur leur fabrication. Néanmoins, elle reste une énergie intermittente, qui dépend beaucoup de la topographie, de la météo et de l’environnement.

“Si on la compare au solaire, elle reste économiquement plus rentable dans des sites ventés mais nécessite des campagnes de mesures entre une et deux années pour pouvoir valider la productibilité du site”, constate M. Mouline.

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