Les dirigeants du polisario rattrapés par le Printemps arabe (académicien argentin)

Les dirigeants du polisario rattrapés par le Printemps arabe (académicien argentin)

mercredi, 19 février, 2014 à 11:58

Buenos Aires – Les incidents survenus récemment dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest algérien, où des milliers de Sahraouis marocains sont séquestrés, montrent que le vent du “Printemps arabe” commence à souffler sur ces camps et à rattraper les dirigeants du polisario, a indiqué l’académicien argentin, Adalberto Carlos Agozino.

Les populations des camps de Tindouf ont compris que la persistance des dirigeants des séparatistes dans leur refus d’ouvrir des discussions avec le Maroc sur la base du Plan d’autonomie pour la région du Sahara, proposé par le Royaume en 2007, entrave toute possibilité d’alléger leurs souffrances et de mettre fin à leurs conditions de vie déplorables, a ajouté l’académicien argentin dans un article publié sur son blog et repris par plusieurs médias locaux.

Encouragées par les changements intervenus dans plusieurs pays d’Afrique du Nord dans le sillage du Printemps arabe, les populations séquestrées de Tindouf ont commencé à “donner de la voix et à faire entendre leur mécontentement, en dépit de la féroce répression qu’elles subissent de la part non seulement des milices du Polisario mais aussi du DRS, le terrible service de renseignement algérien”, a souligné Carlos Agozino, professeur à l’Université John F. Kennedy de Buenos Aires.

Selon l’auteur de “Géopolitique du Sahara et du Sahel”, l’Algérie craint que le mécontentement grandissant à Tindouf n’atteigne d’autres régions du pays, à l’approche des élections présidentielles.

Le mouvement de protestation dans les camps de Tindouf a débuté en mars 2011 lorsqu’une organisation baptisée “Jeunesse de la Révolution sahraouie” est descendue dans les rues pour dénoncer “la corruption, le népotisme et le clientélisme” des dirigeants du polisario, a rappelé le chercheur argentin, ajoutant qu’en dépit de la répression “brutale” et du démantèlement rapide du mouvement qui s’est soldé par l’arrestation de ses dirigeants, le mécontentement des populations s’est poursuivi et de nouveaux dirigeants ont repris le flambeau de la lutte.

La venue dans la région de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, Christopher Ross, a offert l’occasion aux populations de réaffirmer leur rejet du front polisario, a encore souligné le professeur Carlos Agozino, rappelant que quelque 400 personnes, en majorité des membres de la tribu de Rguibat-Souaed, dont est issu le secrétaire général du polisario, Mohamed Abdelaziz, ont organisé, les 23 et 24 janvier dernier, des manifestations de protestation au cours desquelles la foule a investi les locaux de la sécurité du camps dit Smara.

En dépit de sa brutalité, la répression n’a pas réussi à étouffer les protestations et les incidents se sont succédés entrainant une flambée de violence, a-t-il ajouté, précisant que le mouvement de protestation a éclaté suite à l’interpellation par des éléments de la gendarmerie algérienne de deux jeunes de la tribu de Rguibat-Souaed, Khatri Ould Hammadha Ould Khandoud et Mohamed Ould Aliyenne.

En réaction à ces arrestations, un groupe de manifestants a tenté d’organiser un sit-in devant le bureau du Haut-commissariat des Nations unies pour les refugies (HCR) à Rabouni, en observant une grève de la faim, a ajouté le chercheur argentin, notant que les manifestants ont été violemment réprimées par les forces du polisario, soutenues par des éléments de la sécurité algérienne.

Selon le professeur Carlos Agozino, en dépit des violations des droits de l’Homme commises par les sbires du polisario avec l’aide des forces de sécurité algériennes, les représentants du HCR ont gardé le silence tout en refusant de recevoir les meneurs de la protestation, alors que le climat de tension perdure dans les camps de Tindouf, mettant ainsi à nu le vrai visage du polisario, une “entité fantoche”.

Les conditions de vie sont tellement déplorables dans les camps de Tindouf que le nombre des populations décroit au fil des ans, a noté par ailleurs le chercheur argentin, ajoutant que le HCR et le Programme alimentaire mondial (PAM) estiment que les deux tiers des femmes souffrent d’anémie et un tiers des enfants de malnutrition chronique.

Pour sa part, la célèbre écrivaine espagnole Reyes Monforte, qui a effectué des visites dans les camps pour s’enquérir des conditions de vie des populations avant de publier “Besos de Arena” (Baisers de sables), souligne que l’eau consommée dans ces camps est dangereusement polluée par “des particules fécales” en raison de la proximité des points d’eau des fosses septiques, a rapporté Carlos Agozino.

Les populations des camps souffrent constamment de diarrhées, de déshydratation, de maladies digestives et de cécité, a-t-il indiqué, précisant qu’en dépit de cette situation sanitaire déplorable, le polisario est soucieux de surveiller étroitement les séquestrés de Tindouf pour les empêcher de regagner leur patrie, le Maroc, ou pour se rendre tout simplement à l’étranger.

Même les déplacements entre les camps sont sévèrement restreints, a-t-il constaté, ajoutant que toutes les promesses formulées par les séparatistes se sont effondrées face à la réalité et au manque de perspectives.

Le polisario peut toujours organiser des “festivals de cinéma” et inviter des coopérants, désireux de découvrir les paysages du désert, mais cela ne changera rien à la réalité. Les camps de Tindouf demeurent le théâtre de violations constantes des droits de l’Homme où perdurent encore les pratiques d’esclavage dont sont victimes les populations de race noire ainsi que les séquestrations pour empêcher les gens de fuir ces camps, écrit encore le chercheur argentin.

Les dirigeants du polisario ont intérêt à maintenir les populations en état de séquestration pour la survie de leur entité fantoche et pour continuer à recevoir l’aide internationale, détournée à des fins d’enrichissement personnel, avec le soutien de l’Algérie, qui cherche par tous les moyens à mettre des bâtons dans les roues du Maroc, a conclu Carlos Agozino.

Lire aussi

Genève : M. Zniber plaide pour la prise en considération des droits des migrants en transit dans la gestion des frontières

jeudi, 16 mai, 2024 à 12:34

Le président du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (CDH), Omar Zniber, a appelé, mercredi à Genève, à une gestion des frontières qui prend en considération les droits des migrants en transit.

SIEL : Le parcours de l’écrivaine Zakya Daoud sous les projecteurs

jeudi, 16 mai, 2024 à 11:53

Une rencontre organisée mercredi, dans le cadre de la 29ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL), a jeté la lumière sur les étapes phares du parcours littéraire de l’écrivaine et journaliste Zakya Daoud.

3ème édition du Forum International de l’Industrie Halieutique au Maroc : trois entreprises primées

jeudi, 16 mai, 2024 à 11:08

Trois entreprises ont été récompensées, mercredi à Casablanca, lors de la cérémonie de remise des trophées de la 3ème édition du Forum International de l’Industrie Halieutique au Maroc, organisée par la Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche (FENIP), en partenariat avec le Swiss Import Promotion Program (SIPPO) et la Commission Générale de la Pêche en Méditerranée (CGPM).