Maroc-CCG: Après l’échafaudage institutionnel, le partenariat stratégique prend corps

Rabat – En effectuant une tournée dans quatre pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), en octobre 2012, SM le Roi Mohammed VI a voulu donner corps au partenariat stratégique entre le Maroc et le CCG, dont l’échafaudage institutionnel était en cours depuis quelque temps.

Le nouveau cadre relationnel entre le Royaume et les pays du Golfe n’est pas venu suppléer les liens traditionnels entre les deux pays, mais il était destiné à les propulser dans le monde du troisième millénaire en mettant au point une relation mutuellement bénéfique où les atouts et les potentialités de chacun sont au service de l’autre.

A chacune de ses étapes, successivement en Arabie saoudite, au Qatar, aux Emirats arabes unis et au Koweït, la tournée royale a été entourée d’égards et de considération de la part d’hôtes qui voient en le Maroc un pays ayant toujours affiché son loyalisme envers ses frères et constamment honoré ses engagements.

Les entretiens entre le Souverain, qui était accompagné d’une importante délégation, et les dirigeants du Golfe ont permis de tracer les nouveaux contours et les grandes lignes de cette relation marquée par une étroite collaboration dans les fora mondiaux et la convergence de vues sur les questions d’intérêt commun.

Les pays du Golfe s’étaient engagés à soutenir le Maroc dans son effort de développement en lui octroyant un don de 5 milliards de dollars, qui iront au financement de projets et programmes économiques et sociaux dans les secteurs jugés prioritaires par le Royaume.

Dans ce sillage, le Maroc a reçu, fin juin dernier, deux dons de la même valeur -soit 1,25 milliards de dollars- de la part de l’Etat des Emirats arabes unis et du Koweït. En février dernier, l’Arabie saoudite a accordé au Maroc la somme de 400 millions de dollars, première tranche du don de 1,25 milliards de dollars promis par Riyad.

La tournée royale dans les quatre pays du CCG a été l’occasion d’explorer la possibilité de faire du Maroc une plate-forme des investissements du Golfe en Afrique. Le partenariat stratégique peut offrir un gage d’avenir pour le mûrissement de cette idée. Aux yeux de ces pays, le Maroc est un partenaire de confiance.

Considérés comme faisant partie du club des plus gros investisseurs au monde, les Etats membres du CCG sont constamment à la recherche de partenariats gagnant-gagnant, tenant compte des intérêts communs et particuliers. De même pour le Maroc qui a acquis la réputation d’être un partenaire fiable.

La troisième édition du GULFINVEST, en mai dernier à Tanger, a apporté une preuve tangible de la possibilité de réalisation de cette idée. En effet, les hommes d’affaires de ces pays ont procédé à la création d’un fonds commun pour assurer la sécurité alimentaire, d’un montant de 1 milliard de dollars, qui disposera initialement de 100 millions de dollars à parts égales entre les six pays du Golfe et le Maroc destinés à l’investissement dans le Royaume.

Selon les perspectives de l’Union des chambres de commerce des pays du Golfe, le volume des investissements directs et indirects des pays du Golfe au Maroc devrait atteindre 100 milliards de dollars pour les dix prochaines années.

Autre thématique à l’ordre du jour du périple royal, l’emploi des jeunes marocains a occupé une place centrale dans les discussions entre la délégation marocaine et les partenaires du Golfe. Les deux parties ont fait un vaste tour d’horizon des perspectives qui s’offrent à la main d’ uvre nationale sur ces marchés porteurs et toujours en quête de compétences de pointe.

D’après les déclarations des uns et des autres, des lendemains meilleurs semblent se présenter devant les cadres marocains, en particulier au Qatar dont les responsables ont ouvertement exprimé le v u d’en recruter dans différents domaines.