Tahanaout: Al-Maqam, un havre d’arts perdu au milieu des oliviers

Tahanaout: Al-Maqam, un havre d’arts perdu au milieu des oliviers

lundi, 11 mai, 2020 à 12:22

Par  -Samir LOTFY-

Tahanaout (province d’Al Haouz) – A l’entrée de la ville de Tahanaout, à une trentaine de kilomètres de Marrakech, la résidence artistique “Al-Maqam” se dresse comme un havre de la beauté et de la magnificence, qui se fond parfaitement au milieu des oliviers paisibles et généreux d’Al Haouz.

Lieu de méditation et de détente prisé par des artistes, des hommes de lettres et des intellectuels de diverses nationalités, “Al-Maqam” a cette particularité de garantir confort, convivialité et bien-être. Le visiteur peut plonger sereinement dans un véritable palindrome permettant un retour aux origines et à la simplicité de la vie.

En serpentant une courte piste entre de vieux oliviers qui résistent aux aléas du temps, le temps de s’engouffrer dans un silence inouï et des plus rares, mêlé à une odeur printanière dégagée par des fleurs sauvages, on arrive devant une vieille porte mi-ouverte, celle d’Al-Maqam. Premier signe d’hospitalité du maître des lieux.

On entre sans frapper à la porte. Dès le départ, le visiteur est mis dans l’ambiance, une sorte d’invitation pour une immersion au coeur de la simplicité de l’espace et de la générosité de la nature. On s’allège des lourdeurs et des codes de la vie citadine pour un retour à la simplicité, à l’authentique et à la verdure.

Un périple inédit dans cet espace à l’apparence en désordre, mais qui demeure savamment entretenu et orné de sculptures, de pierres et de cactus, soigneusement posés de manière à garantir aux hôtes de belles balades entre des arbres fruitiers, des rosiers et des fleurs sauvages aux senteurs printanières.

La balade à Al-Maqam, c’est aussi errer entre les ateliers de peinture, les espaces d’expositions, les bungalows réservés aux artistes et hôtes, les jardins potagers, une piscine au coeur de l’oliveraie, et les enclos d’un espace équestre soigneusement aménagé et entretenu par le fondateur et propriétaire, l’artiste-peintre Mohamed El Mourabiti.

Au fil des années, ce havre de villégiature a réussi à gagner en notoriété, du moins chez une élite d’artistes-peintres de renommée, de penseurs, d’intellectuels, de musiciens, d’écrivains, de poètes et de philosophes, à l’instar de Feu Edmond Amran El Malleh, de Michel Butor, d’Adonis ou encore, plus récemment, de la star américaine Will Smith, entre autres.

Au coeur de cette forteresse, El Mourabiti veille scrupuleusement à ne jamais transgresser les paysages sublimes qu’offre gracieusement «mère nature», qui prend tous ses droits dans cet endroit, où la notion “écologie” n’est pas un slogan creux, mais un mode de vie et de pensée.

La culture “écolo” est la règle de conduite à Al-Maqam. On se trouve à chaque moment près de la terre, de l’air pur et de la source de la vie, l’eau. Le choix de la simplicité se vérifie aussi dans les menus proposés aux visiteurs, à commencer par le pain complet fait maison, les bonnes théières à la menthe, en arrivant aux tajines végétariens et couscous à base d’orge, aux plats de poulets Beldi aux olives préparés à partir des potages d’Al-Maqam.

Et c’est à partir de cet endroit magique qu’un événement culturel et artistique de toute beauté a pu voir le jour à savoir : le Festival Annuel d’Al Haouz qui a, en peu de temps, gagné en notoriété, en réussissant à attirer à Tahanaout de grosses icônes du monde de l’art, de la culture et de la pensée du Maroc comme de l’étranger, le temps de pouvoir découvrir et goûter à la singularité des traditions et us, au charme et à la splendeur du patrimoine ancestral et des richesses de cette partie du territoire national.

“Visiter Al-Maqam, c’est pouvoir se ressourcer de manière renouvelée et stimuler chez soi une énergie inépuisable”, a confié à la MAP Mohamed El Mourabiti, qui n’a pas trop tergiversé pour prendre la décision de se lancer dans cette aventure.

“L’idée est venue en toute spontanéité au moment où j’ai décidé de venir m’installer à Tahanaout. J’avais l’habitude d’y passer les vacances en famille, quand j’étais enfant. J’avais la possibilité, à l’époque, de peindre, mélanger les couleurs, dessiner au sol. C’est là où j’ai stimulé mon esprit créatif en toute liberté”, a-t-il raconté.

A son retour à Tahanaout, El Mourabiti, artiste autodidacte, a ouvert un atelier basé autour d’un concept simple: éviter toutes les barrières, cultiver l’esprit de liberté et d’ouverture, et offrir à tous un cadre décontracté et convivial pour la création artistique. «Cet ensemble de principes a constitué la genèse d’Al-Maqam».

“Pour conférer à Al-Maqam toute sa magie et sa singularité, je me suis inspiré de l’esprit des Zaouias, en veillant à garantir à cet espace toute sa convivialité, et en ouvrant ses portes aux gens issus de différents horizons : diplomates, journalistes, intellectuels, écrivains, poètes, artistes-peintres…etc”, a-t-il dit.

“Al-Maqam est une résidence où on peut loger tranquillement, apprécier la simplicité et la beauté de la nature, travailler, travailler sur soi, affiner ses goûts, se former, échanger, discuter et débattre différemment de notre monde actuel”, a-t-il poursuivi.

Dès le départ, l’aménagement de cet endroit a été fait de manière à bannir toutes les frustrations, à s’attacher à la simplicité et à l’authenticité, et à offrir aux hôtes un cadre convivial.

Esquivant de trop parler du succès rencontré par ce concept original, El Mourabiti, en homme pudique et humble, n’a pas oublié d’associer plusieurs de ses amis, artistes et peintres, au mûrissement final du projet. “Nous avons tous regardé ce bébé naître et grandir”, s’est-il félicité, relevant que “cette soif collective de disposer d’un endroit un peu spécial, où la culture et les arts règnent sans partage, a poussé tous mes amis à adhérer à ce projet dès le départ”.

“Dans la gestion d’Al-Maqam, j’ai veillé à rester indépendant en s’adonnant pleinement à la promotion de tous les arts et de la culture, tout en veillant à rester attaché à la réalité de notre société”, a-t-il ajouté.

Dans la foulée, il a fait savoir que “le domaine des arts et de la culture n’est pas synonyme de luxe ou réservé à une élite. Il suffit d’y initier les jeunes et de les encourager pour devenir des créateurs en partant de choses simples offertes directement par la nature”.

In fine, Al-Maqam, de par son originalité et ses charmes insoupçonnés, dispose de tous les atouts pour continuer à assurer cette noble mission: celle de rendre un incandescent hommage à tous ceux et celles qui ont voué leurs vies au rayonnement et à la promotion de la culture et des arts.

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