Turquie : Après onze années à la tête du gouvernement, Erdogan convoite la magistrature suprême

Turquie : Après onze années à la tête du gouvernement, Erdogan convoite la magistrature suprême

mercredi, 2 juillet, 2014 à 11:43

Par Mohammed Réda BRAIM

Istanbul – Le Parti de la justice et de développement (AKP), au pouvoir en Turquie, a désigné mardi sans surprise aucune son candidat pour les élections présidentielles des 10 et 24 août prochain, en la personne du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, qui cherche ainsi à se maintenir au pouvoir, après 11 années passées à la tête du gouvernement.

La course vers le Cankaya (palais présidentiel) est désormais lancée après que l’AKP (issu de la mouvance islamiste) a déclaré son candidat, pour rejoindre le candidat pro-kurde du Parti démocratique du peuple (HDP), Selahattin Demirtas, et surtout le candidat commun des deux principales forces de l’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP – gauche) et le Mouvement national (MHP – droite nationaliste), l’ancien secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu.
Rattrapé par une loi interne de son parti, qui limite à trois le nombre des mandats à la tête du gouvernement, Erdogan (60 ans) compte ainsi marquer encore longtemps la vie politique turque, cette fois-ci en tant que président de l’Etat, un poste honorifique, qui a pris de l’importance au fil des années. La Turquie étant une république parlementaire, où le Premier ministre dispose de beaucoup plus de pouvoir et de compétences.
Homme fort de la Turquie, le charismatique Erdogan part avec les faveurs des sondages qui le donnent vainqueur dès le premier tour avec plus de 55 pc des intentions de vote, pour présider à la destinée de la Turquie pour au moins cinq années et devenir ainsi le dirigeant turc qui a régné le plus longtemps sur le pays, depuis le fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Ataturk.
Les ambitions du Chef du gouvernement pour la magistrature suprême de la Turquie n’étaient un secret pour personne surtout après la victoire écrasante de son Parti de la Justice et de développement lors des élections municipales du 30 mars dernier, et ce malgré les vagues de contestations qui ont fortement secoué son régime depuis l’été dernier.
Il a été taxé par ses détracteurs de “dictateur” lors du large mouvement de contestation populaire de juin 2013, puis de “voleur” après sa mise en cause dans un scandale politico-financier sans précédent, qui a touché des personnalités influentes du monde des affaires et de la politique qui agissent dans son entourage, mais sa popularité et sa base électorale sont restées intactes, sinon renforcées, en témoigne le score de 45 pc avec lequel son parti a remporté les Municipales de mars dernier en plein scandale de corruption.
Les élections présidentielles prendront cette année une importance particulière en Turquie dans la mesure où elles se tiendront pour la première fois au suffrage universel direct. Le président de l’Etat turc était élu jusque-là par les députés à la Grande Assemblée nationale (parlement).
Erdogan lui semble ne pas vouloir se contenter d’un poste de président modéré et apaisé, comme c’était le cas avec le président sortant, Abdullah Gul, mais entend instaurer un modèle de présidence très politique et engagée.
“Etre élu par le peuple donne à la fonction (de président) une légitimité démocratique”, a-t-il déclaré ce mardi lors d’un meeting de son Parti où a été annoncée sa candidature, ajoutant que “l’élection du président au suffrage universel, et non pas par le Parlement, n’est pas une simple réforme ou le changement d’un mode de gouvernance. Elle doit être perçue comme la fin de l’ère de la tutelle”.
Erdogan, qui se voit déjà dans son rôle de président, a dit : “après mon élection, nous allons poursuivre les consultations et marcher ensemble pour construire la nouvelle Turquie”.
Les ambitions grandioses d’Erdogan inquiètent plusieurs observateurs, qui redoutent une présidence tendue et plus partisane qui conduira, selon eux, à une sérieuse crise de régime en Turquie.

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