Turquie : Le climat politique toujours tendu à cinq semaines des élections municipales

Turquie : Le climat politique toujours tendu à cinq semaines des élections municipales

lundi, 24 février, 2014 à 19:07

Par Mohammed Réda BRAIM

Istanbul – A cinq semaines des élections municipales en Turquie, le climat politique dans le pays est toujours tendu, exacerbé par le scandale de corruption, qui secoue le gouvernement du Parti de la Justice et de Développement (AKP), et la réaction de ce dernier à cette affaire qu’il considère montée de toute pièce par Fethullah Gulen, l’érudit turc à la tête d’une confrérie, qui revendique des millions d’adeptes et des relais influents, notamment dans la police et la justice.

Depuis le déclenchement de ce scandale politico-financier le 17 décembre dernier, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, ne cesse d’accuser ses anciens alliés du Mouvement Gulen d’être à l’origine de cette affaire et d’avoir constitué un ‘’Etat parallèle’’, notamment dans la hiérarchie policière et l’appareil judiciaire, pour manipuler l’enquête anticorruption en cours dans le but de faire tomber son gouvernement, à la veille d’échéances électorales importantes, les Municipales en mars et les Présidentielles en août de cette année.

Cet ‘’Etat parallèle’’ est allé jusqu’à mettre sur écoute le chef du gouvernement et plusieurs personnalités influentes du monde de la politique, des affaires et de la société civile, à en croire Erdogan, son équipe et les médias pro-gouvernementaux.

Des milliers de personnes ont été placées sur écoute depuis trois ans en Turquie, dans une opération d’espionnage menée par des responsables sécuritaires ou magistrats proches du Mouvement Gulen, rapportent ce lundi certaine presse réputée proche du gouvernement.

Dans ce cadre, le quotidien +Star+ avance le nombre de 7.000 personnes mises sur écoute depuis 2011, dont des personnalités influentes comme Erdogan lui-même, le chef de l’Agence de renseignement (MIT), Hakan Fidan, des ministres, plusieurs conseillers, des membres de l’opposition, des hommes d’affaires, des responsables d’ONG et des journalistes.

Ces accusations semblent justifier la réaction forte du gouvernement d’Erdogan, qui a déclaré une guerre sans merci aux adeptes du Mouvement Gulen, notamment dans les corps de la police et de la justice, déclinée en une vaste opération de purge, qui s’est soldée par le limogeage ou la mutation de plusieurs milliers de responsables sécuritaires et magistrats, dont plusieurs de rangs très élevés.

Le gouvernement AKP s’est attaqué également au volet législatif pour renforcer son emprise sur la justice, l’Internet et les services du renseignement, à travers des lois très controversées, qui ont suscité de vives inquiétudes, aussi bien en Turquie que dans plusieurs capitales étrangères, sur l’avenir démocratique du pays.

Ce climat politique pour le moins tendu persiste toujours à cinq semaines des Municipales, qui se veulent un premier test électoral crucial en Turquie, notamment pour l’AKP, depuis le large mouvement de contestation de juin dernier et les événements du 17 décembre (scandale de corruption), mais surtout avant les très attendues élections présidentielles prévues en août prochain, qui se tiendront pour la première fois au suffrage universel direct.

Les rares sondages d’opinion au sujet de ces élections municipales, publiées récemment en Turquie, donnent tous l’AKP en tête bien qu’à des degrés différents, avec des scores variant entre 36 pc et 48,5 pc, dans un contexte fortement imprégné de cette crise politique profonde, mais également de difficultés économiques importantes.

Ces difficultés économiques, marquées essentiellement par la chute de la valeur de la monnaie nationale (la livre), le resserrement du crédit international et la hausse des taux d’intérêts par la Banque centrale, pourraient peser lors des élections du 30 mars prochains, selon les analystes.

Certes, l’AKP part avec les faveurs des pronostics lors de ce scrutin, mais la présence d’enjeux locaux et de personnalités influentes, comme c’est le cas à Istanbul où le Parti républicain du peuple (CHP – gauche), principale force de l’opposition, a présenté son homme fort, Mustafa Sarigul, pour la mairie de la première mégalopole turque, pourrait aboutir à un tassement du niveau électoral de l’AKP, qui a cartonné lors des législatives de 2011 avec près de 50 pc des voix.

Plus qu’une baisse de quelques points de pourcentage, la perte d’une grande ville comme Istanbul ou Ankara serait le signe d’un échec de l’AKP, estiment les analystes.

Dans l’ensemble, la campagne électorale a déjà commencé et prend souvent des tournants agressifs où les polémiques et les incidents violents se multiplient dans un climat de tension attisé par le scandale de corruption sans précédent, qui a déjà provoqué la démission de trois ministres et précipité un remaniement ministériel d’envergure qui a concerné près de la moitié des portefeuilles, dont les plus importants sont l’Intérieur et la Justice.

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