Chichaoua : L’aménagement hydro-agricole du périmètre Assif El Mal, un projet d’envergure au service du secteur agricole

Chichaoua- Le projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre Assif El Mal, visité lundi par SM le Roi Mohammed VI, est un chantier d’envergure qui contribuera à la promotion du secteur agricole, principale activité économique dans la province de Chichaoua dans la mesure où il emploie une partie importante de la population.

A travers notamment l’augmentation de la superficie irriguée et la valorisation des eaux d’irrigation, ce projet ambitieux est de nature à donner une forte impulsion à l’activité agricole qui depuis le lancement en 2008 du Plan Maroc vert (PMV), connaît une véritable révolution qui vise à propulser ce secteur névralgique dans une nouvelle phase de modernisation et à en faire un levier central de croissance.

Mobilisant des investissements de l’ordre de 202 MDH, l’aménagement hydro-agricole du périmètre Assif El Mal qui vient conforter les différents projets agricoles entrepris dans la région, aura un impact direct sur l’amélioration des revenus des agriculteurs à Chichaoua, connue par son climat continental semi-désertique (la pluviométrie annuelle moyenne étant de l’ordre de 180 mm).

Le périmètre d’irrigation Assif El Mal est situé dans la province de Chichaoua, Cercle de Mejjat. Il chevauche trois Communes Rurales (Assif El Mal, M’zouda et Mejjat).

La population concernée par le projet est estimée à 24.566 habitants soit environ 3.984 ménages regroupés en 60 douars, dont 22 situés hors périmètre. On y recense également quelque 2.610 exploitations agricoles.

Le périmètre couvre une superficie de 16.000 ha, dont environ 400 ha irrigués de façon pérenne par un réseau collectif de seguia traditionnelle (sources), 90 ha irrigués de façon pérenne par des puits privés, alors que le reste de la superficie, soit 15.510 ha, bénéficie d’irrigations saisonnières en fonction de l’hydraulique.

Le périmètre Assif El Mal est irrigué principalement à partir de l’oued Assif El Mal, moyennant une série d’ouvrages hydro-agricoles (prises de dérivation), les prélèvements moyens des seguias au niveau de cet oued sont estimés à 14.1 Mm3 /an.

Le périmètre comprend également 5 sources principales (Issil, Tasbihte, Taourdaste, Igourramen et Sidi Abdelkrim). Les eaux souterraines dans le périmètre d’Assif El Mal sont constituées par la nappe de Mejjat, on recense 5 puits équipés de stations de pompage.

Le réseau d’irrigation du périmètre est constitué de 25 seguias traditionnelles et la mise en valeur agricole dans le périmètre est caractérisée par la prédominance des cultures céréalières dans la zone qui bénéficie d’irrigations saisonnières et par le maraîchage dans les zones où l’irrigation est pérenne.

L’aménagement hydro-agricole du périmètre Assif El Mal vient s’ajouter aux projets qui connaissent une forte dynamique avec des résultats encourageants enregistrés en termes de hausse de la production et d’amélioration de sa qualité, des performances qui ont pu être réalisées grâce aux potentialités importantes de la région, ainsi qu’aux grands efforts déployés par le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime, les agriculteurs et les autres partenaires.

Ces projets, prennent en considération les spécificités agricoles de la région caractérisée par l’insuffisance et l’irrégularité des apports pluviométriques, ce qui qui affecte sérieusement l’activité agricole et le développement économique de la province de Chichaoua (6.872 Km2 superficie ), dont la population est en grande majorité rurale. Son économie est principalement basée sur l’agriculture, l’élevage et l’artisanat.

L’agriculture irriguée s’est imposée comme composante de l’économie nationale et régionale en tant que levier de production de richesses et de création d’emplois. L’économie d’eau est désormais un axe incontournable de la nouvelle politique agricole du Maroc.

Dans ce contexte, le département de l’Agriculture a élaboré une stratégie pour l’économie d’eau et sa valorisation en agriculture irriguée qui se base sur l’amélioration du service de l’eau d’irrigation, le renforcement et l’adaptation du système de financement et d’incitation et le développement d’un conseil de proximité en matière de conception des systèmes d’irrigation économes d’eau et d’appui à l’amélioration de la productivité.

Cette stratégie s’articule autour de grands axes d’intervention, dont la modernisation de l’agriculture irriguée à travers le développement de l’irrigation localisée à grande échelle par le biais de reconversion des techniques d’irrigation existantes et à efficience limitée, notamment le gravitaire.

Ce plan aux perspectives prometteuses qu’est le PMV est de nature à favoriser la mise en place de pôles de développement agricole à forte valeur ajoutée. Cette stratégie de développement agricole adoptée par le Royaume est en train d’imprimer au secteur agricole une dynamique d’évolution harmonieuse, équilibrée et évolutive qui tienne compte de ses spécificités, exploiter les marges de progrès et valoriser au mieux les potentialités de chaque région.