Urbanisme: La ”diplomatie des villes”, un axe prioritaire de la diplomatie marocaine en Afrique (Expert)

Salé-“La diplomatie des villes” est devenue un axe prioritaire de la diplomatie marocaine en Afrique, et ce dans le cadre de la coopération Sud-Sud, a indiqué, mardi, Monceyf Fadili, expert international en planification urbaine et ex-conseiller UN-Habitat.

Dans une déclaration à la MAP en marge d’une rencontre organisée à Salé sous le thème “Planification urbaine et mise en œuvre du nouvel agenda urbain”, M. Fadili a expliqué que le Maroc s’est engagé dans des conventions de partenariat entre villes marocaines et villes africaines dans le cadre d’une “diplomatie des villes’’ qui est devenue un axe prioritaire de la diplomatie du pays, conformément aux orientations royales.

L’année dernière, la Fédération des Agences urbaines du Maroc (MAJAL) s’était engagée lors du dernier Sommet Africités dans un ensemble de conventions de partenariat entre villes marocaines, villes africaines, CGLUA, ONU- Habitat, Holding Al Omrane, a rappelé M. Fadili.

L’expert a également mis en lumière l’expertise acquise et accumulée pendant 35 ans par le Maroc en matière de planification urbaine, relevant que le Royaume est l'”un des rares pays africains à disposer d’une couverture territoriale en agence urbaine, un instrument de la politique publique en matière de planification et de gestion urbaine et de développement territorial”.

“En engageant ces partenariats, nous invitons nos villes partenaires et sœurs africaines à s’outiller, adopter les instruments de planification et ouvrir à terme des agences urbaines similaires au modèle marocain, sachant que la planification urbaine réfléchie, pensée et légale constitue un instrument incontournable et indispensable pour disposer de villes bien gérées”, a-t-il poursuivi.

Pour sa part, Mohamed Habib Achkari Begdouri, consultant en planification urbaine, a estimé que la bonne mise en œuvre de la planification urbaine dans le cadre d’une bonne gestion exige notamment une crédibilité et un engagement auprès de l’État, une maîtrise des délais, un savoir-faire actualisé et une mise à jour évolutive des guides de bonnes pratiques en matière de gestion urbaine.

La gestion urbaine éclairée nécessite l’existence du principe de la périodicité des territoires à l’urbanisation, la participation incontournable des élus locaux en termes de délibération communale et l’enquête publique concernant l’affichage obligatoire des plans et règlements au public, a relevé M. Begdouri, soulignant l’importance d’user des apports technologiques, notamment les simulations graphiques, les chiffres-phares, le benchmarking comme des outils nécessaires pour une bonne mise en œuvre de cette gestion urbaine.

De son côté, l’experte en développement urbain du Laboratoire ONU-Habitat, Princesse Samba Makondele, a relevé que son organisme, de par les bureaux régionaux et internationaux, s’engage pleinement dans la réalisation de l’objectif 11 du développement durable (ODD), tout en proposant les outils de planification graduelle et participative pour une meilleure gestion urbaine.

Évoquant ce sujet d’une manière technique et plus détaillée, l’expert en développement urbain du même Laboratoire, Javier Toner, a mis en exergue les atouts des villes planifiées qui doivent répondre à la pression de la croissance démographique pour le logement abordable et les services de base accessibles à travers l’identification et la structuration de zones d’expansion prévues qui sont à proximité du tissu urbain existant et à une échelle adéquate.

Cet événement, organisé les 29 et le 30 octobre par MAJAL en partenariat avec ONU-habitat, a été marqué par la participation de représentants de plusieurs agences urbaines, en présence d’experts marocains et étrangers.