Abdelkebir Rabi au Forum Culturel de la MAP : La quête de l’ombre dans la création artistique, un acte de dessiner dans sa substance fondamentale

Abdelkebir Rabi au Forum Culturel de la MAP : La quête de l’ombre dans la création artistique, un acte de dessiner dans sa substance fondamentale

vendredi, 22 janvier, 2016 à 0:30

Rabat – La quête de l’ombre chez l’artiste-peintre Abdelkebir Rabi comme moyen de s’approcher de la lumière constitue pour ce plasticien marocain hors-pair l’acte de dessiner dans sa substance fondamentale.

“La question de l’ombre, c’est aussi celle de l’acte de dessiner dans sa substance fondamentale”, a indiqué Rabi qui donnait jeudi une conférence à l’occasion du premier Forum culturel de la MAP placé sous le signe “L’ombre dans la peinture”.

De prime abord, il a fait savoir que son expérience dans la quête de la part de l’ombre dans la création artistique est un moyen de s’approcher de la lumière.

Pour Rabi, le dessin apparaît, naturellement, comme l’expression tracée de l’ombre et à travers elle, la lumière se manifeste dans une corrélation parfaite de contrastes, offrant ainsi à l’œil une illusion d’espace pour que la forme se manifeste dans toute sa plénitude.

L’artiste, qui a entamé sa carrière en tant qu’enseignant, a évoqué la question de l’ombre dans plusieurs domaines artistiques, notamment en sculpture, photographie et théâtre, mais le “pivot” de sa réflexion est la trace de l’ombre en peinture.

“A l’origine de la peinture, nous dit la légende grecque, fut l’ombre. L’histoire de l’ombre commence, en effet, avec les Egyptiens et bien avant les Grecs, qui l’auraient instaurée à partir des effets d’ombre. Dans ces temps anciens, celle-ci fut d’abord tenue comme étant l’âme même, pour être considérée par la suite comme son double”, a-t-il fait relaté.

A cet égard, M. Rabi a cité les œuvres de grands maîtres du classicisme des temps passés à savoir, les œuvres du Caravage et de Rembrandt qui demeurent une référence majeure dans l’histoire de l’art et qui “constituent un éloge éclatant et une célébration solennelle de l’ombre et de ses mystères”.

Il suffit, en outre, poursuit M. Rabi, de penser aux œuvres romantiques de Goya, à celle de Gorot ou encore de Victor Hugo pour connaître la place de l’ombre et l’attirance des énigmes qui l’entourent.

C’est en interrogeant les mystères de l’ombre, que l’imaginaire s’ouvre, pleinement, à une pensée créatrice fertile, a-il-dit.

La démarche de ce natif de Boulemane au Moyen Atlas en 1944, est d’avancer dans les dédales obscurs de l’ombre où tant de présomptions germent en attendant une lumière, l’ombre ayant besoin de lumière pour exister.

Il a, en outre, relevé que lorsqu’on contemple une oeuvre d’art, habituellement, on ne se pose pas de questions sur le cheminement de son élaboration mais on l’aborde comme une évidence, comme une finalité qui occulte totalement son commencement qui est, a-t-il poursuivi, une sorte d’aboutissement dont on ne cherche pas à savoir comment cet aboutissement advient.

Pour l’artiste-plasticien et critique d’art, Benyounes Amirouche, Rabi a une présence et un style qui lui confèrent une place à part, style fondé sur une gestualité, une certaine graphie et une monochromie avec de grands traits noirs sur un fond blanc trahissant toujours comme un refus de la couleur, notant que Rabi s’est, très tôt, engagé dans l’expérience de l’ombre, à l’instar des peuples de l’Extrême Orient.

De son côté, l’artiste-peintre Lahbib Lemseffer est revenu sur le parcours de Rabi, qui avait étudié à Fès et en France, avant d’exercer en tant qu’enseignant universitaire et créa avec le professeur en esthétiques Moulim Laaroussi la licence appliquée en arts, en partenariat avec la faculté Ben Msik de Casablanca et celle d’Aix-En Provence en France.

L’Agence marocaine de presse (MAP) a entamé à partir de ce jeudi, un nouveau cycle de rencontres à caractère culturel pour participer à l’animation de la scène culturelle, qui enregistre depuis quelques années un foisonnement impressionnant.

Institution médiatique nationale investie d’une mission de service public, la MAP se propose d’organiser périodiquement ces rencontres avec l’espoir de faire entendre au grand public les voix des artistes qui optent, pour une bonne partie d’entre eux, pour l’expression à travers leur art.

Il s’agit aussi pour la MAP d’offrir un espace de débats et d’échanges de bonne facture entre des artistes, des critiques d’art et, éventuellement le public intéressé sur des questions culturelles et artistiques, qui reflètent la grande ouverture et le dialogue tous azimuts que connaît le Maroc depuis plus de 15 ans.

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