Les Kenyans toujours hantés par le spectre du terrorisme

Les Kenyans toujours hantés par le spectre du terrorisme

mercredi, 9 avril, 2014 à 10:21

Par Hamid AQERROUT

 

Nairobi- Le Kenya a été secoué, ces derniers jours, par plusieurs attaques et attentats à la grenade ou à la bombe, faisant à nouveau planer le spectre du terrorisme sur tout le pays, dont les citoyens et les services de sécurité ne peuvent anticiper les menaces terroristes du groupe extrémiste somalien Al-Chabab.

Situé à côté de la Somalie, l’un des pays les plus instables au monde et un terrain fertile pour la nouvelle génération de menaces extrémistes, le Kenya se trouve malencontreusement dans la ligne de mire des terroristes pour son ferme engagement au rétablissement de la paix et la stabilité en Somalie, au Sud-Soudan et dans toute la région, et son implication dans la lutte contre la piraterie dans l’océan indien.

Après plusieurs menaces, sur fond de l’offensive menée par des soldats kenyans contres ses bastions en Somalie, Al-Chabab a ainsi joint les actes à la parole et perpétré des attentats meurtriers contre d’importantes cibles au Kenya, dont le centre commercial Westgate de Nairobi, faisant des centaines de morts et de blessés et semant la panique parmi la population et les touristes qui se font de plus en plus rares ces derniers temps.

Les attaques les plus récentes ont eu lieu la semaine dernière dans le quartier Eastleigh de la capitale kenyane, où six personnes ont été tuées dans trois explosions simultanées, alors que dans la ville côtière de Mombasa, six personnes ont trouvé la mort lors d’un attentat contre une église.

La recrudescence des actes terroristes a ainsi amené les experts à mettre en garde les autorités kenyanes contre tout laxisme sécuritaire ou fléchissement du niveau de vigilance, arguant que les menaces terroristes sont bien réelles et que l’ennemi est redoutable.

Pour preuve, plus de 50 attaques à la grenade et aux armes à feu ont eu lieu ces deux dernières années dans les villes de Mombasa, Nairobi, Garissa et Mandera, coûtant la vie à de nombreuses personnes innocentes et affectant sérieusement l’un des principaux secteurs pourvoyeurs de devises, le tourisme.

Ces nouveaux attentats viennent aussi rappeler aux Kenyans les douloureux souvenirs des attaques terroristes perpétrées le 7 août 1998 contre l’ambassade américaine à Nairobi, tuant environ 224 personnes et blessant des centaines d’autres.

La recrudescence de la violence, douloureusement ressentie par les Kenyans, a ainsi conduit les analystes à dire que contrairement à l’objectif tracé par les forces kenyanes de défense d’affaiblir Al-Chabab en les chassant du port stratégique somalien de Kismayo, l’une de leurs principales sources de revenus et de piraterie, les insurgés somaliens semblent avoir changé de tactique en transférant une partie de leurs opérations sur le sol kenyan.

Sans s’en rendre compte, les autorités kenyanes auraient ainsi ouvert une boîte de pandore dans laquelle le groupe extrémiste tente de s’établir et de s’imposer comme une force capable de riposter à travers la guérilla, a indiqué à la MAP Simiyu Werunga, directeur du Centre africain pour la sécurité et les études stratégiques.

Pour lui, le Kenya doit s’attendre au pire, car il fait face à un ennemi déguisé et redoutable et qui est toujours disposé à frapper sa cible, comme le prouvent d’ailleurs les nombreux attentats commis un peu partout dans le pays. Le chercheur n’a pas dissimulé ses craintes qu’au moment où l’ONU enquête actuellement sur les produits chimiques utilisés pour tuer des gens en Syrie et que compte tenu des frontières poreuses du Kenya, certaines de ces armes pourraient tomber entre de mauvaises mains .

Dans la foulée de ces attentats, qui laissent perplexes et les autorités et les citoyens kenyans, le président Uhuru Kenyatta a donné, vendredi dernier, un ultimatum de deux semaines à tous ceux qui portent des armes illégales pour les remettre à la police.

“Pour ceux qui ont des armes illégales, aujourd’hui, nous leur donnons deux semaines pour rendre ces armes et nous leur pardonnerons, faute de quoi, ils doivent faire face à la force de la loi”, a déclaré Kenyatta.

De surcroît, il a souligné que le Kenya n’a pas l’intention de retirer ses forces de défense de la Somalie et compte, au contraire, renforcer les opérations de lutte contre les terroristes. Le Kenya ne retirera ses troupes que lorsque la Somalie est stable, a dit le chef de l’Etat. Une position d’ailleurs saluée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et les l’Australie, à travers leurs ambassadeurs à Nairobi. Tous ces pays et bien d’autres ont exprimé leur solidarité avec le Kenya dans sa lutte permanente contre le terrorisme dans toute la région de l’Afrique de l’Est.

C’est que la lutte contre ce fléau exige de la part de la communauté internationale des efforts de longue haleine, une vigilance accrue et une approche sécuritaire qui soit à la mesure des nombreux défis posés par les terroristes.

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