Mawazine 2018: A Rabat, on parle aussi porteño

                                            -.Par Idriss TEKKI.-

Rabat – Dans le cadre de sa vocation de capitale culturelle du Royaume, la ville de Rabat a parlé porteño (espagnol de Buenos Aires) à l’occasion d’un grand show de Tango livré avec brio, lundi soir, au théâtre national Mohammed V par le fameux guitariste argentin Fernando Pablo Egozcue et sa bande.

Le virtuose guitariste argentin, qui était à sa première participation au festival Mawazine-Rythmes du monde (22-30 juin), s’est investi à fond pour délecter le public d’un spectacle où Tango classique, Milonga et autres expressions musicales modernes ont fusionné à merveille.

Et comme tout spectacle de Tango n’est parfait qu’en présence de la danse, l’assistance a eu droit à une performance des plus inoubliables exécutée par un couple de jeunes danseurs, qui a ébloui le public par son énergie débordante, une fraîcheur nullement ternie par l’effort et une synchronisation millimétrique.

A travers leur participation à Mawazine, grand-messe artistique par excellence, les quatre artistes ont tenu à rendre hommage aux grandes figures du Tango argentin; le compositeur Astor Piazzolla avec ses compositions “otoño porteño” et “Libertango” et l’incontournable et l’irrépétible interprète Carlos Gardel avec sa chanson “volver”, avant de chambouler vers les rythmes joyeux de la Milonga, pour le grand bonheur des festivaliers, parmi lesquels des expatriés argentins et beaucoup de férus de cet art sublime inscrit quelques années auparavant par l’UNESCO au patrimoine culturel de l’Humanité, à l’initiative conjointe de l’Argentine et son voisin l’Uruguay.

Batterie, contrebasse, bandonéon et guitare ont contribué, chacun à sa manière, à cette grande fête argentine, riche en sonorités et en sensations.

Pour ne se borner qu’aux classiques, Fernando Pablo Egozcue a interprété un florilège de ses meilleurs compositions notamment “situaciones”, “Alfonsina y el mar”, “Cerdos” “Fantasias ibericas”, “Lágrimas de cera”, “Viejos aires” pour clôturer le bal avec “Brazil”, célébrant le pays carioca.

Vers la fin de cette soirée et à la surprise de tout le monde, le foot s’est frayé une place dans le spectacle lorsque les Lions de l’Atlas ont marqué leur deuxième but contre la Roja espagnole, après quoi le fameux guitariste à sauter de sa chaise pour danser de joie en communion avec le public qui croyait que le match allait s’achever sur une victoire marocaine.

Né à Buenos Aires en 1959, Fernando Pablo Egozcue a contribué à la création de plusieurs groupes musicaux en Argentine. Tout au long de sa carrière artistique, il a donné naissance à une série de compositions qui connaîtront un énorme succès auprès du public. Combinant un backround classique avec des influences issues du jazz et de la musique contemporaine, ce grand guitariste est devenu le compositeur d’un nouveau genre musical à la fois spécial et exclusif.

La musique de Fernando Egozcue retentit sur les cinq continents. L’artiste a effectué plusieurs tournées en jouant dans plusieurs concerts organisés à travers le monde.