Accord post-Brexit: Après un divorce houleux, Bruxelles et Londres jettent les bases d’un partenariat “amical”

Accord post-Brexit: Après un divorce houleux, Bruxelles et Londres jettent les bases d’un partenariat “amical”

vendredi, 25 décembre, 2020 à 11:30

-Par : Afaf Razouki-

Bruxelles – “Nous serons vos amis, vos partenaires, vos alliés et votre premier marché”, a déclaré tout soulagé, le premier ministre britannique Boris Johnson à l’adresse de l’Union européenne quelques minutes après l’annonce de l’accord post-Brexit entre Londres et Bruxelles.

En effet, après des tractations longues et laborieuses étalées sur plusieurs mois, Européens et Britanniques ont fini par trouver un terrain d’entente pour boucler un accord inespéré sur leur relation future.

Embarqués dans le processus de négociation avec bon espoir de parvenir rapidement à un compromis sur les modalités de leur partenariat futur, les deux camps ont rapidement constaté la difficulté de concilier leurs positions, et la pandémie de Covid-19 est venue compliquer davantage leur tâche.

Le virus a, en effet, lourdement pesé sur les pourparlers après la contamination des négociateurs européen et britannique et une interruption des discussions pendant plusieurs semaines, rendant incertaine la perspective d’un accord, d’autant plus que le calendrier serré n’arrangeait pas les choses.

Le refus de Londres de prolonger la période de transition de 11 mois au-delà du 31 décembre censée permettre à l’UE et au Royaume-Uni de fixer les termes de leur relation future a fait planer le risque d’un échec des négociations, alors que le fossé entre les deux parties n’a cessé de se creuser au fil des cycles de pourparlers qui se suivaient sans que des progrès tangibles puissent être réalisés.

Au fur et à mesure que la période de transition approchait de sa fin sans avancée majeure, les responsables européens et britanniques estimaient que le scénario du “no deal” était le plus probable en raison de divergences persistantes.

Et il a fallu attendre le sprint final pour surmonter les points de divergence, en particulier sur trois questions: les règles de concurrence équitable, la gouvernance du futur partenariat UE-GB et la pêche.

Si sur les deux premiers points, l’horizon s’est éclairci ces derniers jours, la question de l’accès aux eaux britanniques pour les pêcheurs européens est restée la dernière pierre d’achoppement sur la voie d’un accord.

Les négociateurs européens et britanniques ont longtemps buté sur les modalités du partage des quelque 650 millions d’euros de produits pêchés chaque année par l’UE dans les eaux britanniques très poissonneuses et la durée de la période d’adaptation pour les pêcheurs européens.

Finalement, au bout d’un ultime effort et à moins d’une semaine de la date butoir du 31 décembre, les deux camps ont réussi à mettre fin au blocage, parvenant à un arrangement en vertu duquel l’UE transférera au Royaume-Uni 25% de la valeur des produits pêchés dans les eaux britanniques par les flottes européennes, à l’issue d’une période de transition de cinq ans et demi. A partir de juin 2026, l’accès des pêcheurs européens sera renégocié annuellement.

Outre le sujet de la pêche, Européens et Britanniques se sont accordés sur un accord de libre-échange qui se base sur le principe de “zéro tarifs, zéro quotas”. Il couvre le commerce des biens et des services, ainsi que plusieurs autres domaines, tels que les investissements, la concurrence, les aides d’État, la transparence fiscale, les transports aériens et routiers, l’énergie et la durabilité, la pêche, la protection des données et la coordination en matière de sécurité sociale.

Les deux parties se sont également engagées à garantir des conditions de concurrence “solides”, ainsi qu’une connectivité aérienne, routière, ferroviaire et maritime continue et durable.

En matière d’énergie, l’accord post-Brexit prévoit un modèle innovant de commerce et d’interconnectivité. Il établit, par ailleurs, un nouveau cadre pour la coopération judiciaire en matière pénale et civile, tout en insistant sur la nécessité d’une coopération sécuritaire accrue, en particulier pour lutter contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme.

Avec cet accord conclu aux forceps, Bruxelles et Londres évitent de justesse le scénario du pire qui aurait eu des conséquences économiques désastreuses pour les deux camps dans une conjoncture difficile marquée par la crise liée à la pandémie de Covid-19.

Après l’épilogue d’un processus de divorce houleux de 4 ans et demi, jalonné de rebondissements, d’incertitudes et d’inquiétudes, les deux parties veulent désormais tourner cette page et commencer leur nouveau partenariat sur de bonnes bases, comme l’a affirmé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Soulagée d’en avoir fini avec ce feuilleton interminable, la présidente de l’exécutif européen s’est félicitée que l’accord avec le Royaume-Uni « pose les fondations solides d’un nouveau départ avec un ami de longue date”, reconnaissant que “cela valait la peine de se battre pour cet accord juste et équilibré”.

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