Boston, le berceau de l’Amérique qui évoque la profondeur des liens historiques avec le Maroc

Boston, le berceau de l’Amérique qui évoque la profondeur des liens historiques avec le Maroc

mercredi, 26 juin, 2019 à 12:44

Par Omar ACHY

Boston- La nouvelle desserte aérienne directe Casablanca-Boston que la RAM vient d’ouvrir est certainement une aubaine pour des milliers de Marocains installés dans cette vibrante capitale de l’Etat du Massachusetts (nord-est). Plus besoin en effet pour se rendre au Maroc de passer par les aéroports bondés de la métropole voisine de New York ni de faire des détours par l’Europe avec des escales souvent longues et contraignantes.

Ville du savoir réputée pour ses prestigieuses universités, dont Harvard et MIT (Massachusetts Institute of Technology), une solide industrie liée à la technologie et à l’innovation et de nombreux centres de recherche, «l’Athènes de l’Amérique» attire aussi des étudiants et chercheurs de partout dans le monde, dont de plus en plus viennent aussi du Royaume et du reste de l’Afrique. Ces derniers transitent par le hub de Casablanca, devenu un passage incontournable pour arriver le plus rapidement à destination dans le continent américain.

Mais au vu du rôle déterminant de Boston dans la révolution américaine qui a conduit à l’indépendance, la liaison aérienne de la compagnie nationale évoque aussi un pan important de l’histoire liant les Etats-Unis au Maroc, un épisode marquant qui renseigne sur un précieux héritage commun.

En tant que berceau de l’Amérique, une visite à Boston offre en effet l’occasion de se rappeler combien les liens entre les deux pays sont anciens. Le Royaume est la première nation à reconnaître en 1777 l’indépendance des Etats-Unis, pays avec lesquels il est lié par un traité, le plus ancien jamais conclu de toute l’histoire des Etats-Unis.

Quel autre endroit qu’à Boston pour comprendre et apprécier toute la signification de ce grand acte de paix et d’amitié de la part du Royaume et des liens forts et durables qui s’en suivent depuis.

En parcourant, au cœur de la capitale du Massachusetts, le Freedom Trail, circuit pédestre de quelques kilomètres sur une ligne rouge peinte au sol, à la découverte des principaux monuments et hauts-lieux de la lutte pour l’indépendance américaine, le visiteur marocain ne peut s’empêcher d’avoir à l’esprit ce fait historique majeur.

L’envie est grande aussi de partager cette vérité marquante avec les habitants de la ville et avec tous ces guides touristiques qui expliquent, ça et là, en cette journée ensoleillée de juin, les détails de cette période historique, aux visiteurs venus de partout.

Au terme des 16 sites historiques de la cité fondée en 1630, où se déroulèrent des événements importants qui renseignent sur les prémices de la guerre d’indépendance, un rappel du fait que le Maroc est la première nation à reconnaître le nouveau pays libre ne serait qu’un complément naturel qui couronne un tel récit.

Du Boston Common, plus vieux parc public des États-Unis, à la statue de Benjamin Franklin et site de la première école publique du pays, en passant par le site du massacre de Boston, pour terminer au monument de la bataille du Bunker Hill, c’est en effet une page de résistance et de lutte vers l’émancipation qui a été écrite par les Bostoniens.

Flashback. Plus grande ville de l’État du Massachusetts et de la région de la Nouvelle-Angleterre, Boston avait une tradition d’émeutes et de manifestations populaires pour défendre les intérêts locaux face au colonisateur britannique.

Pendant l’été de 1765, toute la colonie britannique du Massachusetts étaient aux prises avec la récession de l’après-guerre.

Confrontée à une crise de trésorerie, le Royaume britannique sous George III imposa une nouvelle taxe commerciale dite « taxe du timbre», exacerbant la colère des habitants.

Non représentées au parlement de Westminster, les treize colonies américaines, dont la province de la baie du Massachussetts, invoquaient la nécessité de respecter le principe selon lequel un territoire non représenté ne pouvait pas être taxé.

Nouveau rebondissement en mars 1770. Le parlement britannique supprima ces taxes, à l’exception symbolique de celle sur le thé (le Tea Act) qui autorisait la Compagnie anglaise des Indes orientales à vendre du thé aux colonies sans payer les taxes. Cette mesure donne un avantage à la compagnie en lui permettant de vendre le thé moins cher entraînant la faillite des marchands indépendants et la colère des colons anglais d’Amérique.

Les relations ont continué à se détériorer et la résistance américaine est devenue plus forte.

Dans la nuit du 16 décembre 1773, une célèbre révolte politique, la «Boston Tea Party», a été organisée. Des manifestants bostoniens (les fils de la liberté) ont déchargé dans l’océan une cargaison de thé. En conséquence, le Parlement a adopté une série de mesures punitives et le Massachusetts a été placé sous un régime militaire en 1774.

Ce fut l’un des événements symboliques de la révolution américaine qui précipite la guerre d’indépendance.

En effet, les hostilités armées ont éclaté l’année suivante entre les colons britanniques et américains. En 1776, l’indépendance a été proclamée. Aussitôt, le Maroc reconnait le nouveau pays.

Ce n’est pourtant qu’en 1783, à la suite d’une guerre prolongée et sanglante, que la Grande-Bretagne fut contrainte de reconnaître l’indépendance des États-Unis.

Aujourd’hui, c’est en plein centre-ville, au milieu des rues bondées et des gratte-ciels modernes, que se situe l’un des bâtiments historiques les plus importants de tout le pays: la Old State House, l’ancien tribunal où fut proclamée l’indépendance des États-Unis le 4 juillet 1776, vis-à-vis de la Grande-Bretagne.

Cette date marque depuis la fête nationale américaine. Dans le contexte des relations entre Washington et Rabat, la date sert pour commémorer les valeurs et les idéaux partagés pour la défense de la liberté et les vertus de la modération, la promotion de la paix et de la sécurité.

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