Campagne électorale en Belgique : A quand le débat d’idées ?

Campagne électorale en Belgique : A quand le débat d’idées ?

mercredi, 16 avril, 2014 à 9:59

Par Morad Khanchouli

Bruxelles – A un peu plus d’un mois des élections régionales, fédérales et européennes en Belgique, les partis politiques semblent toujours botter en touche. L’impression générale qui se dégage de la campagne électorale est que les acteurs politiques ne font qu’esquiver, tourner autour des gros enjeux, éviter de trancher, redouter le moindre faux-pas qui pourrait apporter de l’eau au moulin des adversaires directs.
A défaut de pouvoir comparer les programmes, les choix idéologiques, les visions pour la Belgique de l’après 25 mai, l’électeur se contente d’assister à un show d’escarmouches, d’échanges de piques, de combats marginaux, de querelles médiatiques entre ceux qui forment encore la majorité gouvernementale.
Au moins deux exemples reflètent ce climat peu mobilisateur. Il y a d’abord ce “spectacle” presque surréaliste des pandas qui ont créé la zizanie au sein de la classe politique. Dans la partie nord du pays (Flandre), fief du puissant parti nationaliste flamand de la N-VA (Alliance néo-flamande), on accuse le Premier ministre socialiste Elio Di Rupo, leur farouche opposant, de favoriser un parc animalier francophone situé dans le sud du pays, en pesant de tout son poids diplomatique auprès des autorités chinoises pour le prêt de deux pandas. Le président de la N-VA, Bart De Wever, adulé au nord et très redouté au sud, s’en est saisi en se présentant à une émission télévisée déguisé en panda.
L’objectif, pour nombre d’observateurs, était d’abord de discréditer le concurrent direct (NDRL : le Parti socialiste) et d’occuper ensuite la sphère médiatique, au risque même de tomber dans le ridicule.
Le second exemple concerne un sujet ‘’très local’’, celui du bruit créé autour du plan de dispersion des vols au départ de l’aéroport de Bruxelles à cause des nuisances sonores causées à la population d’une partie de la capitale. Là aussi, la classe politique en a fait toute une polémique. Entre les socialistes qui accusent les partis flamands de bloquer la recherche d’une solution, les libéraux du Mouvement réformateur (MR-majorité) qui dénoncent le caractère unilatéral des décisions du secrétaire d’Etat à la mobilité (centre démocrate humaniste-CDH) et les Verts qui crient au scandale, la campagne électorale se perd dans des débats mineurs, sans enjeu majeur.
Et même quand un sujet ‘’très sérieux’’, comme la réforme fiscale, est mis sur la table, les principaux acteurs politiques -le PS et le MR dans ce cas de figure- ne donnent que peu de détails sur sa mise en œuvre effective, se laissant entrainer dans un échange médiatique peu constructif sur l’estimation du coût de ce projet.
Pourtant, ce ne sont pas les sujets majeurs qui manquent : L’amélioration de la compétitivité, la relance d’une industrie en berne, la promotion de l’emploi, le renforcement de la sécurité, le gel ou non des dépenses publiques et de l’indexation des salaires, la viabilité de la politique économique actuelle, la mise en oeuvre de la 6-ème réforme de l’Etat ou encore l’avenir de l’Etat fédéral.
D’aucuns voient toutefois que ce n’est que partie remise. Tous ces sujets et bien d’autres finiront par s’inviter au débat au fur et à mesure que la date du 25 mai se rapproche. En attendant, c’est de la communication politique pure et simple dont il s’agit en premier : Bien choisir son langage politique, remplir le champ médiatique, viser une cible électorale, déstabiliser l’adversaire en lui collant une étiquette politique (parti des pauvres contre celui des riches), jouer sur les effets d’annonces, choisir le timing pour passer à l’offensive, tout en évitant de lasser un public déjà peu favorable aux discours politiques.
Il y a, de l’avis de certains, un autre point qu’il convient de prendre en considération. Il s’agit de la complexité du système politique belge, avec ses six niveaux de pouvoir (communal, provincial, régional, communautaire, fédéral et européen) qui fait que la prudence dans le positionnement électoral doit toujours rester de mise.
Autrement dit : Il faut toujours laisser la porte entrouverte, car l’adversaire d’aujourd’hui peut être l’allié de demain. Et puis, aucun parti n’a suffisamment de poids politique pour se suffire de ses seuls électeurs et arriver à imposer son propre programme.
Dans ce ballet de calculs politiques, ce sont en fin de compte les grands débats d’idées qui en sont les perdants. Au moins pour le moment !.

 

Lire aussi

Futsal/Amical: victoire de la sélection féminine marocaine face au Groenland (7-5)

dimanche, 16 juin, 2024 à 17:23

L’équipe nationale féminine de futsal “A” s’est imposée dimanche face à son homologue du Groenland sur le score de 7 buts à 5, en match de classement pour la 5ème place à la « futsal week women’s summer cup » disputé à Poreč en Croatie.

Port de Mehdia: baisse de 33% des débarquements de la pêche côtière et artisanale à fin mai (ONP)

dimanche, 16 juin, 2024 à 16:25

Les débarquements des produits de la pêche côtière et artisanale au niveau du port de Mehdia ont connu une baisse de 33% à fin mai dernier pour se chiffrer à 5.047 tonnes (T), contre 7.519 T à la même période de 2023, selon l’Office National des Pêches (ONP).

Sur les traces des ancêtres, le globe-trotter marocain Ayad El Mouftahi se rend à la Mecque à vélo

dimanche, 16 juin, 2024 à 11:21

Dans une expérience unique rappelant les récits de voyages des Marocains pour accomplir les rites du pèlerinage à dos de chameaux ou à pied, le jeune globe-trotter marocain Ayad El Mouftahi a fait le long déplacement du Maroc à La Mecque à bord de vélo.