Essaouira, un havre de paix pour le tourisme sportif

Essaouira, un havre de paix pour le tourisme sportif

jeudi, 20 novembre, 2014 à 11:27

Par : Ali Refouh

Essaouira – Des cerfs-volants géants pointant à l’horizon, des silhouettes sveltes se déplaçant en toute confiance et grâce, des combinaisons, des planches et autre matériel multiformes et multicolores étalés ici et là, la plage d’Essaouira, après la frénésie estivale et son ambiance festive et joviale, prolonge sa saison touristique avec une nouvelle offre, pour des visiteurs d’un tout autre genre.

En effet, prisée pour ses conditions idéales propices à la pratique des sports nautiques, notamment le kite surf et le windsurf, la baie d’Essaouira, qui se caractérise par son eau peu agitée, son courant faible et ses belles brises thermiques, offre tout au long de ses 5km de plage un spot polyvalent et des vagues de 1 à 2 mètres, idéales pour les sports de glisse, sans oublier sa configuration qui permet, à la fois aux débutants de s’initier en toute sécurité et aux chevronnés et fous de l’extrême de se déchaîner sans obstacles.

“La baie d’Essaouira est un endroit idéal pour les sports nautiques, naturellement sécurisé, sans rochers, sans obstacles et assez spacieux”, indique dans ce sens Soufiane Hamaini, kitesurfer professionnel dans une déclaration à la MAP.

“Nous disposons de conditions naturelles adéquates pour la pratique de ce sport et de plus en plus de gens viennent des quatre coins du monde pour pratiquer leur passion ici. D’ailleurs, depuis mon enfance, je me souviens que des étrangers venaient pratiquer la planche à voile, avant même l’apparition du kitesurf”, souligne ce natif d’Essaouira, qui compte dans son compteur dix ans de voyages dans différentes régions du monde pour l’apprentissage et le perfectionnement de ses connaissances en kitsurf. En bon connaisseur de la région, il affirme que les plages avoisinantes regorgent, elles aussi, de sites propices pour les sports de glisse, dont certains jouissent d’une réputation qui dépasse les frontières.

“On a de très bons spots dans toute la région, comme la baie de Diabet, qui allège la grande affluence sur la plage d’Essaouira, Moulay Bouzerktoun avec ses vagues et vents magnifiques, à conseiller plutôt aux pros en raison de la présence de rochers, Sidi Kaouki, qui voit la naissance de multiples structures et demeure plus animé qu’avant et Cap Sim et ses vagues qui comptent parmi les meilleurs au Maroc, voire même au monde et qui attire des professionnels des quatre coins du monde”, précise-t-il.

Hamaini, qui a lancé un projet touristique axé sur les sports nautiques à Dakhla, a initié une autre expérience dans ce domaine dans sa ville natale et pour cause, il croit dur comme fer aux atouts dont dispose Essaouira et pouvant en faire une destination phare pour le développement de ce créneau prometteur.

“Essaouira était une des premières destinations mondiales du kitesurf, qui a fait son apparition ici depuis la fin des années 1990. A l’époque, ce sport n’existait même pas en Espagne, sachant qu’aujourd’hui, une petite ville comme Tarifa s’est transformée subitement d’un simple village de pêcheurs sans aucune valeur touristique, en une capitale mondiale du kitesurf”, observe ce globe-trotteur des sports nautiques, ajoutant qu'”entre 2001 et 2006, 46 écoles de kitesurf ont été créées à Tarifa et forment, en moyenne par jour, entre 20 et 40 stagiaires, qui occupent des chambres d’hôtels et mangent dans les restaurants de la ville, engendrant une véritable richesse touristique pour cette ville”.

C’est justement le profil du consommateur de ce type de tourisme qui crée la différence, dans la mesure où il représente une force d’achat non négligeable pour l’ensemble des maillons de la chaîne touristique et adopte des habitudes de consommation qui contrastent avec le tourisme de masse et fait du tourisme sportif un créneau à forte valeur ajoutée.

“L’image qu’avaient les gens du surfeur est celle du touriste qui débarque en autosuffisance, à bord d’un camping-car, avec son matos et des boites de conserve en guise de provision, sans dépenser le moindre sou dans la ville. Cette image fait partie du passé, car déjà la prolifération de ce type de touristes à Essaouira était due, à l’époque, au manque de structures touristiques et sportives adéquates”, assure Soufiane Hamaini dans ce sens.

“Actuellement cela a changé. Un pratiquant ou amateur de ces sports présente le profil type d’une personne âgée de 30 à 50 ans, qui a un travail et touche un bon salaire, voyage en famille et, forcément, partage sa passion avec ses enfants et son conjoint, héberge en hôtel, mange dans des restaurants et se déplace via des moyens de transport locaux”, argumente Hamaini, ajoutant qu'”il s’agit, également, de bons-vivants qui aiment l’aventure et la découverte. Alors, en plus des sports nautiques, ils sont souvent tentés par une escapade en quad ou à cheval, ou par une partie de golf, ou même une sortie en Médina.

Bref, ce sont des touristes qui ont les moyens financiers et qui contribuent à l’économie de la ville”. Pour ce sportif chevronné, le tourisme sportif présente d’autres avantages en termes des durées de séjour et de la cadence de l’activité touristique durant l’année.

“C’est un tourisme sûr”, lance-t-il, expliquant que “la moyenne de séjours à Essaouira en août est de trois jours, selon l’état du vent qui prédomine durant ce mois. Mais avec les sports nautiques, le vent qui peut être perçu comme un handicap pour le tourisme, est transformé en atout qu’il faut mettre à profit en titillant une clientèle en quête du spot idéal et dont les séjours peuvent aller de deux semaines à un mois”. En plus, c’est une activité qui dure tout au long de l’année.

“Concernant la planche à voile et le kitesurf, qui exigent du vent, la période allant de mars à fin août est idéale, alors qu’entre septembre et février, il y a de bonnes vagues qui privilégient la pratique du surf”, a fait savoir Soufiane Hamaini.

“Dans des villes comme Essaouira, Agadir ou Dakhla, nous disposons d’un microclimat où il n’existe pas trop de différence entre les saisons. En plus, l’infrastructure touristique s’est nettement développée, car, aujourd’hui, il y a plus d’hôtels et de routes et cela privilégie davantage l’investissement dans ce domaine. Le soleil en mois de janvier et à trois heures de vols, ça fait rêver en Europe.
Il faut juste communiquer”, insiste-t-il.

Dans ce sens, il plaide pour une “promotion ciblée, notamment à travers la participation dans des salons internationaux dédiés aux sports nautiques et l’organisation de compétitions de sports nautiques à Essaouira”, la “multiplication des liaisons aériennes, à des prix compétitifs” et le “développement des sports nautiques au niveau local, en formant des moniteurs marocains, en facilitant l’accès au matériel et en organisant des actions permettant aux profanes de découvrir ce sport et aidant les jeunes à perfectionner leurs connaissances et mener une carrière professionnelle dans ce domaine, qui offre des opportunités d’emploi avec, parfois, des salaires intéressants”.

Pour faire une bonne promotion pour le Maroc comme destination des sports nautiques et bien vendre ce produit à l’international, “il faut s’armer d’arguments pour convaincre un amateur de ce sport de faire le voyage depuis l’Australie, les Etats-Unis ou l’Europe pour pratiquer son loisir chez nous”, a-t-il affirmé, précisant qu’il s’agit d’une clientèle exigeante du point de vue infrastructure.
“Avant de venir, ils se renseignent souvent sur l’état des hôpitaux, car il s’agit d’un sport risqué et sur la qualité de l’hébergement et des services, qui sont en train de se développer actuellement à Essaouira”, a-t-il conclu.

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