Evénements de Gdim Izik : Le retrait des accusés, une “fuite en avant” et un “jusqu’au-boutisme” incohérents avec le procès équitable en cours (Observateurs)

Rabat – Par leur décision de se retirer du procès sur les événements de Gdim Izik, les accusés versent dans une “logique de confrontation”, de “fuite en avant” et d’un “jusqu’au-boutisme aberrant et en totale incohérence” avec le procès équitable en cours, ont affirmé, mercredi à Rabat, des observateurs internationaux de ce procès, qui se poursuit devant la chambre criminelle près l’annexe de la cour d’appel à Salé.

Moralement asymétrique, ce procès regroupe, d’un côté, une Cour résolue à mener un procès équitable et en harmonie avec les procédures pénales et les normes internationales et, de l’autre, les desseins larvés des accusés de tout faire pour torpiller ce procès, a dit Charles Saint-Prot, de l’Association française pour la promotion des libertés fondamentales, lors d’un point de presse donné par des observateurs internationaux du procès de Gdim Izik sur les derniers développements dans ce dossier.

“C’est clair que les prévenus, visiblement téléguidés de l’extérieur, n’ont jamais voulu d’un procès équitable, osant un retrait qui, par son timing et sa brutale survenue, semble être orchestré d’avance, en raison de la succession des témoignages à charge et des pièces à conviction”, a-t-il souligné.

Cherchant à la fois à politiser et à saboter ce procès, les accusés et ceux qui les manipulent se moquent totalement du procès équitable, soutenus en cela “par deux avocates étrangères qu’on n’a pas vues pendant 15 jours et qui sont venus, comme par hasard, au moment du retrait pour semer la pagaille”, a-t-il fait observer.

L’une des deux avocates s’est même livrée à une indélicatesse extrême à l’égard de la présidence de la Cour, s’est indigné l’observateur international, saluant la “compétence” du président de la Cour qui a observé un respect scrupuleux des procédures pénales et des standards internationaux.

De son côté, l’avocate au barreau de Paris, Ariane de Guillain Schmitt Guignot, a souligné que “le retrait d’un procès est monnaie courant lorsque son déroulement s’avère en défaveur des accusés”.

Ce retrait dégage une intention préméditée de saboter un procès que le Cour a voulu équitable, a-t-elle dit, affirmant que “tout a été fait de manière à prémunir les principes du contradictoire et de l’égalité des armes”.

Pour sa part, l’observateur international André martin Karongozi a relevé que ce retrait constitue “une décision inconcevable dans la mesure où les accusés ont eu l’opportunité d’avoir un procès qui leur donne tous les droits et toutes les garanties, eux qui, pourtant, avaient la chance de se défendre à nouveau après le verdict rendu par le tribunal militaire”.

“J’ai évolué en Europe et en Afrique et j’ai été profondément surpris par la manière dont les procédures ont été respectées sachant qu’il s’agit d’une affaire criminelle d’une gravité extrême”, a soutenu M. Karongozi, avocat au barreau de Bruxelles, ajoutant que le mérite en revient principalement au président de la Cour qui a su mener, de main de maître, un procès extrêmement délicat.

Le représentant de l’Union des avocats arabes à ce procès, Youssef Abou Hachim, a relevé, quant à lui, que le boycott du procès, qui procède d’une volonté absurde de le saper, tiendrait au fait que les déclarations des témoins et les pièces à conviction présentées n’étaient pas en faveur des prévenus.

Il a, à son tour, déploré “l’indélicatesse et le cynisme” dont ont fait montre deux avocates des accusés, “une conduite qu’une autre Cour n’aurait jamais acceptée”, saluant dans ce sens la souplesse et la pondération du président de la Cour.

Les accusés, poursuivis dans le cadre des événements de Gdim Izik, et leurs avocats avaient décidé mardi de se retirer du procès, qui se poursuit devant une juridiction civile.