L’Afrique du Sud reconnaît ses difficultés économiques, s’approche d’une nouvelle dégradation périlleuse de sa note souveraine

L’Afrique du Sud reconnaît ses difficultés économiques, s’approche d’une nouvelle dégradation périlleuse de sa note souveraine

jeudi, 26 octobre, 2017 à 11:56

 .-Par Abdelghani AOUIFIA-.

Johannesburg – Le gouvernement sud-africain a pour la première fois reconnu mercredi par la voix de son ministre des Finances, que le pays fait face à une crise économique, une reconnaissance qui semble, selon les analystes, accroitre les risques d’une nouvelle dégradation périlleuse de la note souveraine du pays.
   A la surprise des analystes et de la communauté d’affaires, le ministre des Finances Malusi Gigaba a souligné devant le parlement au Cap que l’économie «val mal» et que l’Etat est appelé à trouver les fonds nécessaires pour sauver les entreprises publiques plongées dans une grave crise de gouvernance, dans un contexte de recul grave des revenus.
   Gigaba, qui présentait le budget de son gouvernement, a annoncé une série de mauvaises nouvelles, dont une croissance ne devant pas dépasser 0,7 pc, un taux officiel qui s’aligne, pour la première fois, sur les prévisions d’institutions internationales, dont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.
   Visiblement irrités, les députés du parti de l’opposition de l’Economic Freedom Fighters ont quitté l’hémicycle du parlement pour protester contre ce qu’ils ont qualifié de pillage des ressources de l’Etat par le président Jacob Zuma et sa cohorte.
   Selon les analystes, l’argentier sud-africain a brossé un tableau sombre mais réaliste de la situation économique du pays. Cependant, ils estiment que les solutions proposées par le responsable ne seront pas suffisantes pour faire sortir le pays de la crise.
   En effet, les solutions étalées par Gigaba devant les représentants de la nation arc-en-ciel sont puisées du Plan National de Développement, une stratégique de décollage économique et social qui a prouvé ses limites.
   Ce plan, dont la mise en œuvre a commencé en 2012, se propose notamment de réduire la pauvreté et le chômage d’ici à 2030, en portant la croissance économique à 5 pc annuellement.
   Cependant, le chômage continue d’augmenter d’une manière alarmante, affectant 27,7 pc de la population active, selon les chiffres officiels, au moment où la pauvreté plombe près de 50 pc de la population.
   «L’échec de la mise en œuvre du Plan de Développement National est palpable, cinq ans après son entrée en vigueur», estiment les analystes
   «Cinq ans après l’adoption de la vision 2030, l’objectif d’une croissance rapide, condition sine qua non pour réduire le chômage, la pauvreté et les disparités sociales, demeure lointain», a dit le ministre des Finances. 
   Les analystes soulignent que l’échec de l’argentier sud-africain d’avancer des solutions convaincantes dans le cadre de son diagnostique réaliste des problèmes du pays, n’aidera en rien le pays dans sa quête d’une croissance soutenue et durable. 

          La sortie du ministre pourrait même s’avérer «hasardeuse» à l’approche de la nouvelle révision de la note souveraine sud-africaine par les principales agences de notation. Cette révision est prévue en novembre prochain.
   Ces agences, qui insistent depuis des mois sur la nécessité pour l’Afrique du Sud de simuler la croissance économique, pourraient abaisser cette note dans la catégorie spéculative plus tôt que prévu, estiment les analystes de la place financière de Johannesburg.
   «Le discours du ministre des Finances était certes honnête. Mais il n’a prévu aucun plan concret de sortie de crise», indique Nazmeera Moola, analyste au sein d’Investec Asset Management. «C’est une sortie hasardeuse», souligne-t-il.
   Les agences de notation vont sans doute faire une évaluation négative du discours du ministre des Finances, indique pour sa part Jeff Schultz, économiste au sein de BNP Paribas, soulignant que ce discours n’a pas proposé de mesures à même de renforcer la confiance des investisseurs, qui se trouve actuellement à son niveau le plus bas depuis plus de 30 ans.
   Certains analystes, dont Johann Els, du groupe Old Mutual Investment, se sont dits «choqués» par le contenu du discours du ministre des Finances au parlement.
   «Le ministre devait tracer un chemin pour régler les problèmes financiers du pays», a-t-il dit, ajoutant que le discours du responsable n’a donné aucune indication aux agences de notation et aux investisseurs que les perspectives du pays vont s’améliorer.
   «Je suis convaincu que les agences Standard & Poor’s et Moody’s vont nous dégrader avant la fin de 2017», ajoute l’analyste, ajoutant que d’autres abaissements de la note sud-africaine devront suivre durant les 6 à 12 mois qui viennent.
   Dans ce contexte de crise, les analystes s’accordent que le salut du pays passe par le règlement des problèmes qui affectent le parti de l’ANC, au pouvoir, en particulier le problème de la succession du président Zuma.
   Ils estiment que l’ANC est appelé à assurer une succession sans problème pour dissiper l’incertitude qui brouille la trajectoire du pays.
   Le parti de Nelson Mandela devra élire en décembre prochain un nouveau patron pour remplacer Zuma.
   La question est à l’origine de profondes divisions au sein du parti entre le camp des traditionnalistes qui soutient la candidature de Nkosazana Dlamini-Zuma, ex-épouse du président Zuma, et celui des réformateurs appuyant la candidature du vice-président Cyril Ramaphosa pour prendre en main l’ANC et le pays. 

Lire aussi

Kigali: le Maroc, sous la Conduite éclairée de SM le Roi, a choisi de passer à la vitesse supérieure dans le domaine des énergies renouvelables (M. Mezzour)

jeudi, 16 mai, 2024 à 21:57

Sous la Conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, le Maroc a choisi de passer à la vitesse supérieure dans le domaine des énergies renouvelables, afin d’assurer la transition vers une économie verte et globale, a affirmé, jeudi à Kigali, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour.

Fès-Meknès: célébration du 68ème anniversaire de la DGSN

jeudi, 16 mai, 2024 à 21:23

La famille de la sûreté nationale a fêté jeudi dans les différentes provinces et préfectures de Fès-Meknès le 68ème anniversaire de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), une occasion de célébrer une institution nationale qui a toujours fait preuve de vigilance et d’un grand professionnalisme pour maintenir la stabilité du pays et assurer la sécurité des citoyens.

Kigali: Ouverture des travaux de l’Africa CEO Forum avec la participation du Maroc

jeudi, 16 mai, 2024 à 21:14

Les travaux de l’édition 2024 de l’Africa CEO Forum se sont ouverts, jeudi à Kigali, avec la participation de près de 2.000 chefs d’entreprise et décideurs politiques de plusieurs pays africains, dont le Maroc.