Partir ou non en vacances durant le Ramadan: le grand dilemme des Marocains!

Partir ou non en vacances durant le Ramadan: le grand dilemme des Marocains!

mardi, 16 juillet, 2013 à 11:19

PAR Jalila AJAJA

Rabat- Cette année encore, le mois du Ramadan, mois de piété et du jeûne, coïncide avec les vacances d’été. Si cela est agréablement accueilli par certains, d’autres estiment que leurs projets s’en trouvent chamboulés ou carrément reportés.

Partir en congé avant ou après le Ramadan ? La question n’arrête pas de tarauder l’esprit des Marocains, notamment ceux qui ont pris l’habitude de voyager durant la période estivale. Cette année, le mois du jeûne arrive en plein pic des vacances d’été (10 juillet-10 août) et l’on se doit de prendre la bonne décision.

Il y a ceux qui ont déjà tranché, surtout les célibataires ou les couples sans enfants. Partir en vacances en juin, l’on est à coup sûr assurés de bénéficier de vacances tranquilles loin du stress et de l’embouteillage. De plus les prix s’y prêtent à merveille. Des destinations de rêve à l’intérieur du Maroc comme à l’étranger à des prix cassés sont proposés par les agences de voyage.

Pour Habiba A, mariée sans enfants, la décision n’a pas été difficile à prendre. Avec son mari, elle a passé une dizaine de jours de rêve dans le Nord du Royaume dans un hôtel 4* à un prix imbattable.

“Nous avons réservé sur Internet. En Juin, considéré comme un mois de basse saison, les prix étaient très corrects. Ils le restent également durant le Ramadan. Mais la semaine qui suit la fin du mois sacré, les prix ne sont pas multipliés par deux mais triplés”, nous confie-t-elle, l’air heureux d’avoir fait une bonne affaire.

Cette même constatation est partagée par M. CH, fonctionnaire. “Je voulais réserver une semaine pour ma famille dans la station balnéaire de Saadia. Quelle a été grande ma surprise de découvrir que les prix augmentent de façon vertigineuse dès la fin du Ramadan”.

Tout le monde se rue sur cette période-là. Au sein des administrations, les responsables se retrouvent face à un casse-tête terrible pour assurer une répartition équitable tout en veillant à assurer un service correct.

Selon des données publiées récemment par une agence marocaine de voyage en ligne, deux périodes importantes sont très demandées par les vacanciers: avant Ramadan, de fin mai à début juillet, et après Ramadan, à partir de la deuxième semaine d’août et jusqu’à début septembre.

Cette agence de voyage affirme avoir détecté une hausse de 80 pc des départs en vacances prévus pour juin par rapport à la même période l’année dernière. Le mois de juin est très prisé pour les jeunes et les couples sans enfants. Quant aux familles, elles préfèrent partir en vacances après Ramadan.

Ce constat rejoint celui dressé par une étude récente du Haut-commissariat au plan (HCP) sur “les effets de Ramadan et leurs interactions avec ceux de la saison”. Selon cette étude, “l’industrie du tourisme et du voyage représente l’un des secteurs les plus touchés par le mois de Ramadan, en raison particulièrement des arbitrages effectués par les citoyens quant à la programmation de leurs congés annuels et au phénomène de concentration qui caractérise le secteur, avec un quart des nuitées globales et un tiers de celles des résidents qui sont en moyenne réalisés pendant ces deux mois seulement”.

Ramadan coïncidant avec la période des vacances constitue une aubaine pour d’autres. Il y a ceux qui ne voient aucun mal d’aller se reposer en plein Ramadan pour se consacrer pleinement à la piété que suppose ce mois sacré. Les plus chanceux et nantis parmi eux, vont se rendre à la Mecque pour pratiquer la Omra (Petit pèlerinage) faute de grand pèlerinage difficile d’atteindre en raison des restrictions imposées par les autorités saoudiennes. D’autres optent pour l’étranger. Découvrir le Ramadan sous d’autres cieux, où carrément échapper à la contrainte du jeûne loin du regard de la société ou de la famille.

Des nationaux fidèles à leur pays ont trouvé la bonne formule. Comme cet habitant de Tétouan, Mohcine T, qui a su joindre l’utile à l’agréable. Sa journée de jeûne, il l’a passé au travail. Certains soirs, son épouse prépare le repas de rupture du jeûne qu’ils vont partager avec d’autres familles au bord de la mer. Certaines plages de Tétouan sont munies de projecteurs. La fraîcheur du soir aidant, ils passe d’agréables moments avec les siens, nous assure-t-il.

Certains optent pour la dernière dizaine du mois du Ramadan pour prendre leurs vacances. “Passer la nuit en prières et renouer le matin avec le travail n’est pas chose aisée. C’est pourquoi je prends toujours mes vacances durant cette période du mois du jeûne”, confie Abdelbasset I, un assidu de la mosquée Assuna à Rabat.

Mais pour Mohamed CH, il n’est pas question de partir en vacances pendant le Ramadan !. La raison invoquée est qu’il n’est pas du tout prêt à “sacrifier” ses précieux jours, chômés et payés, alors que tout le monde tire une mine grise à cause du jeûne.

“Pendant le Ramadan, la vie tourne au ralenti. Les gens sont d’une nervosité à fleur de peau et n’attendent que l’occasion pour exploser. Alors que les vacances sont synonymes de vivacité et de joie de vivre, je préfère donc attendre la fin du Ramadan pour profiter pleinement de mon congé amplement mérité”.

Destination le sud de l’Espagne. “Je comptais passer les vacances dans mon pays, dit-il, mais quelle a été grande ma surprise de découvrir que cela allait me revenir doublement plus cher que si je les passais en Espagne”. La décision s’est imposée d’elle-même. De plus, je pourrais profiter de mon séjour en terre ibérique pour procéder à quelques emplettes bénéfiques pour mes enfants et préparer le retour en classes”.

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