Covid-19, ce virus qui a su nous donner une bonne leçon de vie

Covid-19, ce virus qui a su nous donner une bonne leçon de vie

samedi, 14 novembre, 2020 à 15:49

– Par : Ghita AZZOUZI –

Rabat – Depuis son apparition, le coronavirus a frappé fort, bouleversant l’ordre mondial, plongeant la planète terre dans un désordre sans précédent et une anarchie totale et coûtant la vie à des centaines de milliers de personnes. Cependant, il a su conduire l’humanité à mener une réflexion intérieure permettant d’en tirer un bon nombre de leçons de vie.

Dans une guerre sans merci face à un ennemi invisible et extrêmement puissant, tout un chacun a été livré à soi-même, à sa réalité d’être humain fragile, vulnérable et impuissant. Chaque individu a été conduit à revoir ses priorités et à être reconnaissant pour ce qu’il a et pour ce qu’il est. C’est probablement une épreuve qui changera nos comportements et notre façon de voir les choses.

Depuis le début, cette pandémie nous a mis face à nous même, à l’enfermement, à la stupéfaction, à la peur des conséquences de ce virus, à sa propagation et à l’écoute effrénée des nouvelles et du nombre des cas, a affirmé dans une déclaration à la MAP Dr Aziza Ziou Ziou, psychologue clinicienne.

En réflexe de survie, indique Dr. Ziou Ziou, chaque personne a essayé de trouver un moyen de partager et de découvrir. Ceux qui ont pu vivre la pandémie avec patience et calme ont ressenti le besoin de se retrouver et de faire des activités créatives.

La psychologue a cependant insisté sur la nécessité d’expliquer aux enfants ce qui se passe et pourquoi nous sommes obligés de limiter nos déplacements pour qu’ils puissent eux aussi se l’approprier et le dépasser avec leurs moyens, rappelant qu’ils ont d’énormes potentiels pour le faire à travers le jeu, le dessin, la musique etc…

“La crise sanitaire actuelle va permettre la création d’un nouveau monde puisque l’ancien est caduc et il a montré ses limites”, poursuit la spécialiste, soulignant que cette prise de conscience peut changer notre mode de vie vers un mode de vie plus respectueux de la planète et des créatures qui l’habitent.

“Cette pandémie nous a ramené à notre condition microscopique d’êtres humains. Nous vivons sur une planète que nous avons surexploitée”, explique-t-elle.

Mme Ziou Ziou a en outre fait valoir qu’à l’instar de l’individu, la pensée groupale s’est figée pour un moment. La question de la mort a été plus que jamais présente puisque c’est le sens que nous donnons au confinement : rester chez soi pour ne pas risquer de mourir, sortir devient un danger et notre vie telle que nous la vivions n’est plus qu’un souvenir.

En plus de la distanciation sociale, il y a eu aussi une distanciation émotionnelle puisque même les cortèges funèbres n’étaient plus suivis et les cérémonies joyeuses, les mariages ou les réunions n’avaient plus lieu, regrette-t-elle.

L’être humain est depuis toujours appelé à vivre avec des épidémies de peste, de choléra ou de grippe espagnole. La mort a toujours fait partie de l’histoire de l’humanité, mais à cause ou grâce à l’avancée de la médecine, l’être humain a commencé à symboliquement se croire invincible.

La perte fait partie du processus de la vie et se le rappeler de manière aussi percutante, “c’est justement nous renvoyer humblement à notre condition d’être humain”, relève Dr. Ziou Ziou.

À mesure que le confinement avançait, on a vu la terre guérir et les animaux revivre. “Ça nous renvoie immédiatement vers une gratitude envers cette planète et envers ce qu’elle nous donne”, ajoute-t-elle.

“En voyant les pertes autour de nous, on peut également éprouver de la gratitude pour notre santé, mais cette gratitude ne s’arrête pas à nous. Là où on vit, comment on vit ne nous plonge pas dans des considérations existentielles aliénantes de comment on va vivre demain pour le moment. Il est temps d’être solidaires avec tous ceux qui vivent la crise dans des conditions sociales précaires et douloureuses”, dit-elle.

Évoquant les propos de Boris Cyrulnik, neuropsychiatre français, Mme Ziou Ziou indique que cette crise construira un autre modèle de société. Le fait d’être tous embarqués dans le même bateau peut nous amener à construire de manière plus égale des rapports sociaux plus harmonieux et plus bienveillants.

“Ce qu’on retiendra surtout ce sont les échanges, les partages, les moments de joie, la reconstruction d’un monde virtuel, ainsi que d’avatars divers. Mais pourrions-nous nous voir réellement tels que nous sommes ?”, se demande la psychologue.

Cette crise nous aura permis de compter sur nous avec nous et de pouvoir ressentir et comprendre ce que la liberté de circuler voulait réellement dire, et de se rendre compte que ce que nous avons peut bien être une des bases de notre bonheur, conclut-elle.

Lire aussi

Le CESE participe à deux rencontres au parlement sur les avis du Conseil relatifs au tourisme et au mariage des mineurs

mercredi, 15 mai, 2024 à 23:29

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) prend part, les 20 et 21 mai, à une rencontre à la Chambre des conseillers et une autre à la Chambre des représentants sur les avis du Conseil relatifs au tourisme et au mariage des mineurs.

M. Hilale: L’ambassadeur algérien délaisse ses responsabilités arabes au Conseil de sécurité au profit de son agenda sur le Sahara à Caracas

mercredi, 15 mai, 2024 à 23:23

Répondant aux assertions fallacieuses de l’ambassadeur algérien à l’ONU, Amar Bendjama au sujet de la question du Sahara marocain, lors du séminaire du C24 qui se tient actuellement à Caracas au Venezuela, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale l’a interpellé sur sa présence à Caracas, alors qu’il a mandat du groupe arabe pour défendre ses causes à New York.

Rabat : Signature d’un mémorandum d’entente pour le développement des services à distance en amazigh

mercredi, 15 mai, 2024 à 22:56

Un mémorandum d’entente a été signé, mercredi à Rabat, entre le ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration et une entreprise marocaine de service clients pour développer des services à distance en langue amazighe.