Le livre: un objet incontournable permettant de transmettre une vision culturelle par le biais de l’imagination (Keren Benoliel)

Le livre: un objet incontournable permettant de transmettre une vision culturelle par le biais de l’imagination (Keren Benoliel)

lundi, 19 novembre, 2018 à 17:35

Buenos Aires-  Le livre est un objet incontournable et vital qui permet de transmettre une vision culturelle par le biais de l’imagination, d’où son intérêt dans la transmission du savoir et de la culture à l’enfant, a assuré, Keren Benoliel, auteure d’une collection de livres pour enfants intitulée “Lupita et ses amis”.

“L’idée des livres n’est pas simplement d’inviter à la lecture mais plutôt à transmettre une culture (…) Il s’agit d’une idée de transmission comme l’on transmet une histoire familiale et comme celle que j’ai eu de mon histoire marocaine”, a affirmé la journaliste, écrivaine et éditrice française d’origine marocaine, qui était l’invitée, lundi à Buenos Aires, de la rencontre périodique du Pôle de l’Agence Maghreb arabe presse (MAP) en Amérique du Sud.

De l’avis de l’écrivaine au parcours atypique et foisonnant, c’est justement ce rôle de transmission, ainsi que le besoin de partager sa culture multiple et son identité multi-facettes qui l’ont poussée à se lancer dans l’aventure de la littérature infantile après près de 20 ans de carrière dans le journalisme, vocation qu’elle a conjuguée avec de trépidantes activités professionnelles dans l’industrie cinématographique et celle du luxe, dans la mode en particulier.

“Je suis arrivée en Argentine en 2011 pour y passer une année sabbatique et pour découvrir sa culture et j’ai fini par rester et fonder une famille”, raconte Keren, qui s’est mise à écrire pour partager son identité multiculturelle avec ses deux enfants puis avec un jeune lectorat francophone et hispanophone plus large.

A travers le personnage de Lupita, une petite tortue intelligente et drôle, et ses petits amis Stan, Torvic, Artchi, Iris, Rubi et bientôt Leonora, Keren crée un monde de féerie où culture marocaine, française et universelle s’entremêlent donnant naissance à une belle collection trilingue (français, espagnol et anglais) de livres pour enfant, dont le sixième opus est à paraître début décembre.

Pour cette éditrice, qui a vu le jour à Paris en 1976, le choix de proposer une édition trilingue émane de cette idée permanente d’ouverture sur l’autre et de conjugaison des liens interculturels, car, dit-elle, il ne suffit pas simplement de mêler les cultures mais il faut aller au-delà.

Revenant sur la genèse du principal protagoniste de sa collection, Keren, qui a suivi des cours de droit à la Sorbonne puis un cursus de journalisme à l’École Supérieure de Journalisme de Paris, raconte qu’elle s’est inspirée pour le personnage de Lupita d’une petite tortue ramenée par son grand-oncle à la maison de ses grands-parents à Rabat pour tenir compagnie à un cousin, lequel récupérait d’une maladie rare.

De manière surprenante, le jeune garçon fut très vite rétabli, alors la famille de Keren décida de garder la petite tortue et de l’appeler Guérison, car elle avait contribué au rétablissement du jeune cousin.

Petite, lorsque Keren rendait visite à sa famille durant les vacances, Guérison était une camarade de jeux pour elle et ses frères, se rappelle encore l’auteure, en relevant qu’elle n’aurait jamais pu imaginer que trente ans plus tard, la petite tortue deviendrait aussi importante pour elle.

De cette expérience, la directrice artistique gardera un grand amour pour le Maroc, “une terre où tout le monde s’aime et où musulmans, juifs et personnes d’autres confessions cohabitent en harmonie”.

“Les juifs marocains qui ont quitté leur pays gardent toujours cette nostalgie du bien-vivre au Maroc”, a poursuivi cette Parisienne de naissance, Marocaine de cœur.

“Ce qui fait la beauté d’un pays c’est sa population  (…) je suis fière de porter cette culture et c’est avec fierté et joie que je transmettrais ce legs à mes enfants”, a-t-elle ajouté, en mettant en relief  les spécificités “extraordinaires” du Royaume du point de vue historique, géographique et climatique.

De plus, le constant mélange de cultures dans lequel elle a baigné depuis toute petite et qui s’est enrichi au gré de ses voyages, en l’occurrence à New York, où elle a passé près d’une année pour suivre des cours de danse au prestigieux Broadway Dance Center, et vers bien d’autres destinations, lui ont permis de faire mûrir le projet de Lupita et ses amis.

La journaliste ne cache pas que ce fut une expérience ténue, eu égard à la responsabilité qui accompagne l’écriture infantile, et qui consiste en la transmission du savoir et de valeurs universelles à travers un vocabulaire choisi et ludique qui invite à l’interaction entre l’enfant et l’adulte et à la réflexion.

“Grâce à tout ce mélange de culture, j’ai eu cette chance d’avoir pu développer cette série de livres”, a assuré cette amoureuse de littérature, en affirmant qu’elle a gardé la tradition française de l’écriture, laquelle consiste en des textes longs avec un vocabulaire choisi et des situations où l’enfant se reconnaît.

“L’enfant est une éponge. Il a cette capacité d’absorber beaucoup de choses. Dans mes livres j’ai mis le niveau assez haut car je valorise l’enfant et je me dis que c’est plus facile d’aller vers l’effort que vers la facilité”, a-t-elle déclaré, en expliquant la conception artistique de sa collection de livres pour enfants, publiée par sa propre maison d’édition “Quel Toupet!”, créée en 2016.

Et d’ajouter que, plus la base est solide, plus les choses seront plus faciles, en soulignant qu’elle a choisi la voie de l’écriture poétique et lyrique pour transmettre sa culture à ses jeunes lecteurs et à leurs parents.

Cette écriture lyrique, dynamique, peuplée de jeux de mots et très vivante, est fortement présente, selon elle, dans la poésie marocaine, où il y a toujours des enseignements philosophiques sur lesquels il faut réfléchir.

Disponible dans toutes les librairies de Buenos Aires mais aussi à Paris et à New York, la collection “Lupita et ses amis” arrivera prochainement à Londres, mais aussi au Chili, en Uruguay, en Colombie, au Japon et au Maroc.

 

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