L’économie, véritable nerf de la guerre de la campagne électorale pour les présidentielles brésiliennes de 2018

L’économie, véritable nerf de la guerre de la campagne électorale pour les présidentielles brésiliennes de 2018

mercredi, 20 septembre, 2017 à 10:57

 

         — Par Nadia El Hachimi —-

Brasilia – D’ici quelques mois, le Brésil entrera officiellement dans la course présidentielle de 2018 dans une conjoncture marquée par une aggravation brutale des indicateurs sociaux et l’émergence de près de 6 millions de nouveaux pauvres à l’issue d’une crise économique qui a coûté au pays près de 7% du PIB entre 2015 et 2016.

La récession, qui a commencé sous l’administration de l’ex-présidente Dilma Rousseff, a impacté les plus pauvres à des niveaux jamais relevés depuis 1989, en raison d’une baisse des revenus de l’emploi et l’aggravation des inégalités depuis le début de la crise en 2014.

Loin du marasme judiciaire dans lequel s’est enlisée la scène politique actuelle et en l’absence de candidats pouvant clairement réconcilier les partis politiques avec les électeurs, l’économie sera le véritable nerf de la guerre qui définira l’issue des présidentielles brésiliennes de 2018.

Ce scénario est d’ailleurs plus que probable dans la région du Nordeste, fief du Parti des travailleurs (PT, opposition), qui regroupe 27% de l’ensemble des électeurs et qui compte, à elle seule, 11,2% de la population considérée désormais comme pauvre, contre 8,4% en 2014.

En effet, les signes de la reprise économique, susceptibles de se renforcer l’année prochaine, pourraient favoriser le retour, dans la région, de formations politiques traditionnelles comme le parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB) et le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), au prix d’une alliance politique qui décuplera les moyens mis à leur disposition dans la course au Palais du Planalto.

Selon plusieurs analystes politiques, l’amélioration économique dans le Nordeste, à coups de projets socio-économiques et par une révision du programme social Bolsa Família en 2018, pourrait augmenter les chances de candidats du PMDB et bouleverser un retour politique du PT, dont Lula est le porte-voix.

Pour Mauro Paulino, directeur de l’Institut de Datafolha, la reprise économique actuelle devrait influencer l’orientation de la campagne électorale en 2018, qui sera axée sur des problèmes tels que la sécurité sociale et la santé.

“Dans la région, les administrations locales dépendent beaucoup du gouvernement fédéral. Je ne serais donc pas étonné si, en 2018, un candidat soutenu par le président Temer obtienne plus de 60% des voix dans le Nordeste”, explique Alexandre Rands, économiste et président de Datamétrica, un cabinet de conseil à Recife.

Un avis partagé par d’autres experts qui remettent en doute les chances de Lula et de son parti de remporter les présidentielles de 2018 étant donné que contrairement aux victoires remportées en 2006, 2010 et 2014, le PT n’est plus aux commandes de “la machine du gouvernement fédéral”.

Pour Marcus Melo, politologue de l’Université fédérale de Pernambuco, “Lula est devenu très populaire dans le Nordeste en parrainant une plus forte inclusion sociale. Mais tout nouveau titulaire favorisant de meilleures conditions sociales aura un soutien dans la région”.

“Il y a une adhésion rationnelle à toute personne qui assurera une augmentation du bien-être”, fait-il valoir, en estimant que sans financement privé pour le PT dans la course présidentielle de 2018, une alliance probable entre le PMDB et PSDB pourrait être fatale pour le parti de Lula dans le Nordeste et ailleurs.

Cette théorie est battue en brèche par l’économiste Antonio Delfim Netto, qui estime, lui, que la popularité de Lula, crédité de 32,4% des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle, l’emportera si le cacique du PT survit aux procès intentés à son égard par la justice, qui l’a condamné, en première instance, à 9 ans et demi de prison pour corruption.

Dans le Nordeste, historiquement connu comme l’une des régions plus pauvres et les moins bien servies du pays, les ressources et l’économie définiront si cette région restera “luliste” où si elle penchera plutôt du côté du “parti du gouvernement”, en l’occurrence le PMDB.

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