Brexit: A l’approche du grand départ, les négociations tournent en rond

Brexit: A l’approche du grand départ, les négociations tournent en rond

lundi, 20 juillet, 2020 à 15:09

Par Nabila Zourara.

Londres – Alors que le monde se bat toujours pour trouver un remède à la crise sanitaire qui a mis à l’arrêt la plupart des économies, le Royaume-Uni est résolu à assurer, coûte que coûte, sa sortie effective de l’Union européenne (UE) à la fin de l’année.

Bien que le pays ait réussi à arracher son divorce du bloc des 27 après plus de 47 ans d’un mariage sans amour, la pandémie du coronavirus est venue compliquer la tâche du gouvernement conservateur de Boris Johnson qui s’est engagé depuis son arrivée au pouvoir à “mettre en oeuvre le Brexit”.

Ainsi, à moins de six mois de fin de la période de transition censée s’achever le 31 décembre, les négociations entre Londres et Bruxelles autour de leur future relation post-Brexit tournent en rond.

Au terme du dernier round de pourparlers physiques tenues pour la première fois après plusieurs semaines de rencontres virtuelles en raison de la pandémie de coronavirus, le constat est sans appel pour les négociateurs européens et britanniques qui font état d’importantes divergences sur différentes questions relatives à leur futur partenariat.

“Depuis le début de ces négociations, notre objectif est de progresser en parallèle sur l’ensemble des sujets de notre future relation et ces sujets sont très nombreux parce que nous avons une vraie ambition pour cette relation”, a ainsi déclaré le négociateur en chef européen, Michel Barnier, déplorant l’absence de “progrès significatifs”.

D’après lui, quatre grands points de blocage font que les discussions s’enlisent entre Londres et Bruxelles, à savoir : la question de la prêche dans les eaux britanniques, les règles de concurrence équitable, les garanties en matière de droits fondamentaux, ainsi que la gouvernance du futur partenariat entre le Royaume-Uni et le bloc des 27.

Les deux parties devaient normalement trancher en ce mois de juillet sur une éventuelle prolongation de la période de transition qui vise à leur permettre de nouer une nouvelle relation en termes de commerce et de sécurité. Mais le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a insisté qu'”il ne compte pas demander d’extension” et que c’est aux Européens de faire des concessions.

Les choses étant ce qu’elles sont, le spectre d’un “no deal” commence à planer dans l’horizon. Face à l’impasse, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a averti qu’il serait impossible de s’accorder sur “tous les aspects” et qu’il faudrait choisir des “priorités”.

Dans ce sens, l’exécutif européen a adopté une nouvelle communication destinée à aider les autorités et les entreprises européennes à se préparer aux chamboulements qui résulteraient d’une sortie désordonnée du Royaume-Uni de l’UE.

Du côté britannique, les entreprises se sont résolues à l’idée de préparer “un no deal”, alors qu’une étude publiée par l’Association Institute of Directors (IoD) montre que près des trois quarts des entreprises ne sont pas prêtes pour le Brexit en raison des perturbations engendrées par la pandémie.

A cet effet, le gouvernement britannique a lancé la semaine dernière une grande campagne d’information, baptisée «Check, change and go » (« Vérifiez, changez et allez-y ! »), afin de préparer les Britanniques à la réalité d’un Brexit resté jusqu’à présent largement théorique.

Cette étape majeure dans l’histoire britannique, impliquerait, sans surprise, des coûts et des démarches inédites pour les particuliers et les entreprises, mais aussi des barrières significatives à l’entrée pour les candidats à l’immigration au Royaume-Uni.

En même temps, le gouvernement britannique a révélé ses projets pour la sortie effective de l’UE, dont une enveloppe budgétaire de 705 millions de livres sterling (768 millions d’euros) dédiée au renforcement des frontières britanniques dès la fin de la période de transition, le 31 décembre 2020.

Cette enveloppe permettrait de s’assurer que les “nouvelles frontières” du pays soient prêtes dès que le Royaume-Uni “reprendra le contrôle”, avait expliqué le ministre d’Etat et l’homme fort du gouvernement, Michael Gove, poursuivant que la publication de ce plan représente une “étape importante qui donne aux entreprises la certitude et la direction dont elles ont besoin pour se préparer”.

En outre, les perspectives d’une sortie sans accord se confirment davantage après la décision du gouvernement britannique d’écarter officiellement la possibilité de rejoindre le programme de vaccination de l’UE contre le coronavirus, alors que les chercheurs de l’Université d’Oxford travaillent d’arrache-pied pour réussir les essais du premier vaccin britannique anti-Covid-19.

Dans une lettre adressée à l’exécutif européen, l’ambassadeur britannique auprès de l’UE, Tim Barrow, a relevé que la Commission “a confirmé qu’il n’est pas possible pour le Royaume-Uni de poursuivre en parallèle des négociations avec des fournisseurs potentiels de vaccins”, ajoutant que Londres n’aura pas non plus son mot à dire sur les conditions d’acquisition des vaccins, notamment “le prix, le volume et le calendrier de livraison”.

Cette décision a toutefois suscité l’indignation des députés de l’opposition, qui estiment que le gouvernement “hésite à collaborer avec l’UE sur des projets après le Brexit”.

Le Royaume-Uni a formellement quitté l’UE le 31 janvier, pour entrer dans une période de transition, prévue jusqu’à fin décembre 2020, durant laquelle le pays continue d’appliquer, jusqu’à la fin de l’année, les normes de l’UE.

Si Londres et Bruxelles ne parviennent pas à se mettre d’accord sur leurs relations futures d’ici la fin de l’année, seules les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avec leurs droits de douane élevés, s’appliqueraient à partir de janvier 2021 aux relations commerciales entre les deux parties.

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