L’hiver austral en Afrique du Sud, une saison particulièrement chaude sur le plan social

L’hiver austral en Afrique du Sud, une saison particulièrement chaude sur le plan social

mercredi, 28 août, 2013 à 11:36

Par Mohamed El Kansouri.

Pretoria – L’hiver austral en Afrique du Sud est une saison particulièrement chaude sur le plan social. Le pays de Nelson Mandela traverse ainsi une turbulente à travers les grèves, car c’est à en cette saison que sont renouvelés les contrats entre employeurs et travailleurs.

Cette année, où l’ombre du drame du site minier de Marikina est loin de s’estomper, la hausse de salaires réclamée par les mineurs peut paraître exorbitante, mais elle s’inscrit dans un contexte d’inégalités des revenus qui la justifie.

La surenchère entre les grands syndicats rivaux des mineurs, Num et Amcu, n’est pas qu’une tactique pour gagner des adhérents, mais le reflet des conditions de vie des mineurs qui n’ont pas encore vu de grandes différences avec ce qu’ils vivaient sous l’apartheid et après l’apartheid. Le Syndicat national des mineurs (NUM)demande une augmentation de 60 pc et l’Association of Mineworkers and Construction Union (AMCU) de 100 pc pour les salaires les plus bas.

Les inégalités de revenus sont telles que les plus pauvres et les plus exploités des travailleurs n’ont plus rien à perdre, ce qui explique en partie la violence qui a déferlé sur le carreau des mines sud-africaines depuis plus d’un an.

Le patronat voudrait aussi jouer sur la compétitivité, en augmentant le nombre annuel des équipes qui pourraient passer de 220 en moyenne actuellement à 300. Dans les mines d’or le dimanche est un jour férié et les mines cessent leurs opérations pendant la période des fêtes de fin d’année et à Pâques pour permettre aux travailleurs migrants de rentrer chez eux. Mais un tel changement a peu de chance d’obtenir l’accord des mineurs qui ont besoin de ces jours de congé pour voir leurs familles.

Des frictions ont eu lieu entre le NUM qui vient de lancer une grève dans le secteur du BTP, où il compte des adhérents, et le NUMSA, son rival dans la métallurgie, qui compte aussi des adhérents parmi les travailleurs du bâtiment, chaque partie accusant l’autre de chasser sur ses terres.

La grève dans ce secteur ne sera pas sans incidence sur la construction de la centrale de la localité de Medupi qui a déjà pris un retard considérable. Le NUM dénonce aussi les appels d’offres truqués pour la construction des infrastructures pour la Coupe du monde de football et pointe du doit pas moins de 15 entreprises.

Les ouvriers du textile et de l’habillement eux aussi menacent de se mettre en grève à l’appel de leur syndicat le SACTWU, les dernières discussions salariales ayant échoué. Le syndicat demande 7 pc d’augmentation du SMIG sans conditions, le patronat accepte ce taux, mais met des conditions.

Le NUM a déjà lancé des grèves dans le secteur minier et demande une augmentation de 60 pc, alors que son nouveau rival l’AMCU exige le doublement des salaires. L’ombre de la tragédie de Marikana est dans toutes les têtes et le climat reste très lourd dans les mines de platine, d’or et de charbon.

L’échec des négociations salariales fait resurgir le spectre des grèves, et devant cette situation le gouvernement sud-africain a mis en garde que les grévistes qui recourraient à la violence subiront la pleine application de la justice.

“Si tous les citoyens ont bien le droit constitutionnel de manifester, ils doivent le faire dans le respect de la loi. Ceux qui enfreignent les lois du pays subiront la pleine application de la justice”, averti le gouvernement.

Lors du 2ème débat annuel sur les mines intitulé Lekgota, mardi à Johannesburg, le vice-président sud-africain, Kgalema Motlanthe, a affirmé que les travailleurs de l’industrie minière ont la responsabilité collective d’oeuvrer ensemble pour résoudre tous les problèmes, soulignant que la responsabilité première du gouvernement est créer un environnement propice au dialogue et permettant de trouver un terrain d’entente et parvenir rapidement à un accord.

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