Midelt: lorsque le labeur des femmes tisserandes irrigue l’esprit d’altruisme, c’est toute la collectivité qui en sort gagnante

Midelt: lorsque le labeur des femmes tisserandes irrigue l’esprit d’altruisme, c’est toute la collectivité qui en sort gagnante

mardi, 6 mars, 2018 à 11:26

 

Par Mohamed NASSIRI

Errachidia – Le tissage de laine naturelle constitue une activité prégnante dans la province de Midelt, une zone de montagne où la femme s’érige en modèle pour disséminer les valeurs de labeur et d’altruisme.

Fatoum Adala, est l’exemple concret d’une leader qui mobilise son énergie au service de la collectivité pour subvenir aux besoins croissants de sa famille, mettant en évidence le rôle vital de la femme rurale.

Depuis 2009, date de création de la coopérative artisanale “Andaz Nouska” (Espoir de demain) dont elle préside les destinées, Mme Adala (62 ans) ne ménage aucun effort pour améliorer la rentabilité de son unité de production en utilisant toujours des moyens traditionnels comme le cadrage, le rouet et le peigne à tisser la laine.

Membre active de l’association Al Amal (l’Espoir), Mme Adala qui a un niveau scolaire primaire, a commencé à apprendre les ficelles du métier depuis son jeune âge.

“Dés 14 ans, j’ai commencé à travailler comme tisserande de laine car il fallait aider ma famille nombreuse qui vivait dans une zone montagneuse où le thermomètre affiche des températures extrêmes en hiver comme en été”, a-t-elle confié la MAP dans une déclaration à l’occasion de la Journée mondiale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année.

Elle revient également sur le courage, l’abnégation et la persévérance de la femme rurale pour exercer une activité jugée pénible car, dit-elle, il faut contribuer en même temps à l’effort collectif pour nourrir et éduquer les enfants.

Dans le contexte où “nous évoluons avec les spécificités propres au monde rural, la femme a grandement besoin d’assurer son autonomie pour éviter de dépendre des autres”, a-t-elle estimé.

C’est dans cette perspective que notre coopérative qui a élu domicile au quartier Iroumlile dans la commune urbaine de Midelt ne cesse d’œuvrer activement pour consolider l’autonomie financière des membres de la coopérative qui compte 32 adhérentes, dont une vingtaine ne sont pas mariées et quatre divorcées.

Une lecture fine et objective de ces indicateurs socioéconomiques justifie donc la nécessité d’assurer des Activités génératrices de revenu (AGR) au profit de la femme afin d’asseoir une société forte et solidaire, enchaine-t-elle, rappelant que les zones de montagne sont connues depuis belle lurette par le tissage et la broderie de la laine, des activités qui se sont développées au fi du temps grâce à l’élevage pratiqué par les nomades.

La promotion de l’emploi de la femme rurale à travers des AGR constitue le meilleur moyen pour la lutte contre l’oisiveté, l’émancipation féminine et par ricochet le renforcement de la résilience de l’économie de la région Drâa Tafilalet.

Malgré l’intérêt évident de l’apport économique des tisserandes, plusieurs difficultés empêchent le développement de cette activité et ce constat interpelle toutes les parties concernées à apporter des solutions appropriées car in fine l’objectif visé consiste à lutter contre la pauvreté, le chômage des jeunes et à sédentariser la population.

Parmi ces difficultés, la présidente de la coopérative “Andaz Nouska” cite la faiblesse des canaux de commercialisation des produits de terroir, l’exiguïté des ateliers de production et l’accès au financement pour l’acquisition d’équipements modernes.

Parlant de sa réussite professionnelle, Mme Adala a mis en avant la persévérance etla patience qui l’animenttoujours pour offrir aux clients des tapis de très haute qualité, une culture qui promeut l’esprit d’altruisme et d’amour au service du développement.

“Mon objectif est justement de contribuer à changer cette image réductrice de la femme rurale souvent montrée comme une charge sur la famille”, a-t-elle dit.

En parlant de son savoir-faire, Mme Adala martèle avec fierté “Je veux transmettre mon expérience et la partager avec d’autres”, mettant en avant la quintessence du proverbe local qui enseigne cette sagesse: “Ce que je sais, si le garde il pourrit, si je le donne il fleurit”.

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