RDC: un Ramadan “chamboulé” pour les Marocains

RDC: un Ramadan “chamboulé” pour les Marocains

mardi, 28 avril, 2020 à 11:12

Par -Driss Belkhadir-

Kinshasa – Contraints de s’accommoder à un nouveau mode de vie imposé par la pandémie de Covid-19, les Marocains de la République démocratique du Congo (RDC) ont dû renoncer à leurs habitudes du Ramadan afin de se protéger de cette épidémie, qui continue de se propager dans un pays où les centres de santé publics manquent cruellement d’équipements et de personnel formé.

Perçu comme une purification spirituelle, mais aussi physique, le jeûne dans les pays à majorité musulmane est également un événement social qui rapproche les pratiquants et les pousse à adopter une conduite imprégnée de générosité, de piété et de convivialité.

Mais, les comportements observés généralement pendant ce mois sacré ne sont pas les bienvenus cette année, vu la mesure de distanciation sociale recommandée parmi d’autres mesures pour se mettre à l’abri de la pandémie de coronavirus, qui fait des ravages dans le monde entier.

Face à la situation, les Marocains établis en RDC se sont trouvés contraints de rompre certaines habitudes et d’adapter leur mode de vie aux circonstances imposées par cette épidémie.

“D’habitude, je vis mon Ramadan à la marocaine, avec famille et amis. Soupe marocaine, chebakia, Sellou et dattes meublent la table de l’Iftar comme au Maroc. Mais avec la situation sanitaire actuelle, il n’y a ni rassemblements, ni prière ni Iftar avec les amis. Chacun tend à rester volontairement cloîtré chez lui”, a indiqué à la MAP Mme Bouchra, enseignante d’anglais à l’école française de Kinshasa, qui vit depuis plus de 12 ans en RDC avec ses deux enfants et son mari, homme d’affaires indien.

Contrairement aux pays comme le Maroc ou l’empreinte du mois sacré est beaucoup plus palpable et impacte le quotidien des gens, en RDC le train quotidien de la vie au Ramadan est le même que durant les autres mois, ce qui peut choquer certains Marocains, notamment ceux qui jeûnent pour la première dans ce pays africain.

“C’est mon premier Ramadan ici. L’atmosphère est complètement différente. C’est triste! J’aurais aimé jeûner au Maroc. Mais malgré l’épidémie, on a décidé de se réunir au moins une fois pour partager un Iftar ensemble entre collègues”, nous a confié Jihan L, responsable dans un hôpital à Kinshasa.

A environ 2300 km de la capitale congolaise, à Lubumbashi, des Marocains qui avaient l’habitude de se retrouver ensemble pour la rupture du jeûne, regrettent que “cette année, l’épidémie de coronavirus ait tout chamboulé”.

“A chaque Ramadan, on se réunissait presque chaque jour pour partager l’Iftar ensemble. Mais cette année, l’épidémie de coronavirus a tout chamboulé. Pas de sorties, pas de prières collectives, pas de rassemblements. Tout le monde est pris de panique, surtout qu’ici, les hôpitaux publics n’ont pas les moyens nécessaires pour prendre en charge les patients”, a déploré Abdelhaq B, responsable d’une société minière, qui vit avec sa femme et son fils depuis plus de six ans dans la ville de Lubumbashi.

Ce sentiment de frustration n’a pas seulement pour cause un changement de pratiques propres au Ramadan, mais également les incertitudes inquiétantes qu’impose la propagation de la pandémie de Covid-19 en RDC, dont le système de santé dégradé a besoin de financements pour être en mesure de faire face au virus.

Actuellement, les cas de Covid-19 constituent un problème majeur en RDC qui est considéré comme l’un des pays les plus exposés d’Afrique, selon l’Unicef.

Dans les centres de santé publics, le personnel formé, les financements, les équipements font gravement défaut et de nombreux établissements n’ont même pas accès à des services d’assainissement et à de l’eau courante, constate la même source.

Pour émousser les effets de l’angoisse générée par le spectre de l’épidémie, les Marocains de la RDC recourent aux nouvelles technologies, particulièrement aux applications de messagerie instantanée. L’ambassade du Maroc à Kinshasa a créé un groupe sur Whatsapp pour les épauler, les aider à partager leurs préoccupations et leur fournir, en temps opportun, toutes les informations nécessaires en cette période de crise sanitaire.

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