Disparitions forcées: Déception amère à l’ONU face aux persistantes tergiversations d’Alger

Disparitions forcées: Déception amère à l’ONU face aux persistantes tergiversations d’Alger

vendredi, 4 novembre, 2016 à 12:47

                – Par Abdellah CHAHBOUN –  

 Genève – Les experts des Nations unies ne cachent plus leur profonde déception face aux interminables tergiversations du régime algérien sur le dossier, très embarrassant, des milliers de disparitions forcées depuis plus de deux décennies.

  Dans un rapport soumis au Conseil des droits de l’Homme, le Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées (GTDFI) ne mâche pas ses mots devant le refus persistant des autorités algériennes de lui permettre d’enquêter sur place.

  L’Algérie est l’un des pays où est enregistré un grand nombre de cas de disparition forcée ou involontaire, avec au moins 3.100 cas jusqu’à l’année 2015. “Seuls des pays instables comme l’Irak et le Sri Lanka connaissent des situations plus graves en matière de disparitions forcées”, affirme-t-on auprès du GTDFI.

  Le Groupe de travail a maintes fois fait part ces dernières années de son souhait de se voir accorder l’autorisation de se rendre en Algérie, mais en vain.

  Au total, les experts de l’ONU recensent environ 45.000 plaintes issues de 88 pays, avec des chiffres alarmants concernant l’Irak, l’Algérie et certains pays d’Amérique latine, où des cas de disparitions forcées remontent à plusieurs années déjà.

  “Les 3.100 cas enregistrés en Algérie portent seulement sur les plaintes présentées au mécanisme compétent de l’organisation internationale”, a précisé le groupe de travail lors d’une conférence de presse à l’occasion de sa 108e session.

  Mais pour le collectif associatif algérien “SOS disparus”, le tableau est bien plus sombre : pas moins de 8.000 personnes sont disparues rien qu’entre 1992 et 1998, souvent suite à des actes d’enlèvement orchestrés par les forces de sécurité.

  D’après “SOS disparus”, le dossier des disparitions forcées demeure une source permanente de hantise pour les responsables algériens qui développent même depuis des années une certaine phobie à l’égard des mécanismes internationaux des droits de l’Homme.

  Sa porte-parole Nacera Dutour affirme avoir reçu des intimidations incitant le collectif à abandonner son mouvement pour faire connaître la vérité, au grand dam des nombreuses familles de disparus.

  A en croire les organisations de défense des droits humains, l’Algérie totalise de fait une dizaine de milliers de cas de disparus dont le sort n’a jamais été élucidé, en l’absence de toute collaboration avec les instances compétentes des Nations unies.

  Les autorités avaient déjà refusé en 2014, puis en 2016, les visites d’organes de traités et de procédures spéciales sur la détention arbitraire, les disparitions forcées et la torture entre autres, indique-t-on auprès du collectif.

  Sur la même lignée, Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International se montrent très critiques à l’égard de la persistance du climat d’impunité envers les auteurs des crimes de disparition forcée, d’enlèvement et de torture.

  Les deux organisations pointent du doigt notamment la loi sur la paix et la réconciliation qui continue de fournir un cadre juridique pour l’impunité des auteurs de graves exactions pendant la décennie noire de 1990.

  Pis encore, déplorent-elles, certains proches des victimes qui continuent de réclamer la vérité et la justice ont fait l’objet de surveillance et sont régulièrement convoqués pour interrogatoire par les forces de sécurité. “Il n’y a eu aucune poursuite judiciaire basée sur cette loi à ce jour. Malgré le harcèlement officiel ininterrompu, les associations représentant les droits des disparus ont continué à réclamer la vérité et la justice”, a conclu HRW. 

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