Le Canada espère ouvrir un nouveau chapitre avec le voisin américain

Le Canada espère ouvrir un nouveau chapitre avec le voisin américain

mercredi, 20 janvier, 2021 à 10:57

-Par : Khadija Benhaddouch-

Montréal – Depuis la confirmation de la victoire du démocrate Joe Biden qui devient ce mercredi le 46ème président des Etats-Unis, le Canada se dit prêt à ouvrir une nouvelle page de relations plus harmonieuses avec la nouvelle administration américaine et ce en dépit des visées protectionnistes du nouveau locataire de la Maison Blanche.

Le premier ministre Justin Trudeau a été l’un des premiers leaders étrangers à saluer la victoire de Joe Biden, comme il a été le tout premier dirigeant étranger à s’entretenir avec lui au téléphone. «Nous sommes prêts à relever les défis et opportunités auxquels nos deux pays sont confrontés, notamment les changements climatiques et la COVID-19», avait écrit Justin Trudeau sur son compte tweeter.

Le Canada et les États-Unis, qui partagent la plus longue frontière terrestre du monde, sont depuis longtemps des alliés et des importants partenaires commerciaux l’un de l’autre. « C’est la relation économique bilatérale la plus importante du monde », estime l’ambassadrice canadienne à Washington, Kirsten Hillman.

Les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis équivalent à deux milliards de dollars de biens et de services par jour. Toutefois cette relation ne manque pas de générer également un certain nombre de tensions.

Pour Kirsten Hillman, il est normal que surgissent de temps en temps des difficultés entre les deux pays, ajoutant ne pas s’inquiéter de la politique protectionniste d’achat local «Buy American» de Biden et qui pourrait empêcher les entreprises canadiennes de soumissionner sur des projets d’infrastructure américains.

A cet égard, nombreux sont les observateurs qui affirment que sur le plan économique, même si on s’attend à mettre fin à la menace des tarifs sur l’acier et l’aluminium imposés au Canada en 2018, l’arrivée de l’administration Biden ne signifie pas nécessairement davantage de libre-échange entre Ottawa et Washington.

« Le plus important est de souligner les faits qui démontrent que pour les Américains, garder un commerce international libre et équitable entre nos deux pays, c’est la meilleure façon de répondre aux préoccupations économiques qui donnent lieu à cet instinct protectionniste», a souligné la diplomate dans des déclarations à la presse.

Cela a marché dans les négociations de l’ALENA, a-t-elle dit, ajoutant être certaine que cela va marcher encore une fois. «Mais ça va prendre du travail ».

En outre, la collaboration avec la nouvelle administration américaine permettra de stimuler les efforts déployés par le gouvernement fédéral en matière du climat, après que le Canada ait été parfois contraint, au cours des quatre dernières années, de modifier ses propres politiques environnementales pour éviter une concurrence déloyale de la part des entreprises américaines confrontées à une réglementation environnementale moins stricte et des politiques fiscales moins lourdes.

C’est dans cet esprit que l’exécutif canadien considère Biden, qui a promis de réintégrer les États-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat dès son installation à la Maison-Blanche, comme un allié dans la lutte contre les changements climatiques.

« Le Canada est prêt à travailler avec les États-Unis pour créer de bons emplois pour les citoyens des deux côtés de la frontière tout en prenant des mesures ambitieuses pour faire face à la crise climatique », avait tweeté le ministre canadien de l’Environnement, Jonathan Wilkinson.

Tout en affirmant que le président élu «tenterai probablement de rétablir la stabilité, la prévisibilité et le respect nécessaires à une bonne relation commerciale entre le Canada et les États-Unis», l’ex-diplomate et avocat spécialisé en commerce international, Lawrence Herman, affirme que «ce ne sera pas un retour complet à la douceur et à l’harmonie».

En effet, dimanche, à quelques jours de l’investiture du président Biden, des informations relayées par la presse ont indiqué que la nouvelle administration américaine envisagerait d’arrêter le controversé projet Keystone XL dès le premier jour de son mandat.

En réaction, le ministre des Ressources naturelles Seamus O’Regan a affirmé qu’Ottawa continuera à défendre le projet d’oléoduc “Keystone XL” qui relie les champs pétrolifères du pays aux États-Unis.

M. Biden a promis en mai d’annuler le permis présidentiel accordé par Donald Trump en 2017. Évalué à 8 milliards de dollars US, le projet Keystone XL du groupe canadien «TC Energy» vise à transporter plus de 800 mille barils de pétrole par jour, à travers une ligne de 2000 km, entre les champs pétrolifères de l’Alberta (ouest) et les raffineries du golfe du Mexique.

De l’avis des experts, cette décision pourrait être dévastatrice, particulièrement pour l’Ouest canadien et le secteur de l’énergie.

Les deux pays doivent par ailleurs, collaborer sur le dossier de l’immigration et renégocier l’accord sur les tiers pays sûrs qui empêche un migrant qui arrive des États-Unis à un poste frontalier canadien d’y demander l’asile, et vice-versa.

La politique adoptée par l’administration Trump en la matière a conduit à une hausse des demandes d’asile des personnes qui sont entrées clandestinement au Canada.

La nouvelle administration américaine devrait aussi avoir des implications de grande envergure pour la politique étrangère canadienne, notamment les liens avec la Chine, alors que la relation entre Ottawa et Pékin passe par une crise sans précédent depuis l’arrestation à l’aéroport de Vancouver de la directrice financière du géant chinois Huawei, Meng Wanzhou, à la demande des États-Unis qui l’accusent de fraude.

Dix jours plus tard, les Canadiens Michael Kovrig, un ancien diplomate, et Michael Spavor, un homme d’affaires ont été placés en détention en Chine, avant d’être inculpés d’espionnage.

Les autorités américaines accusent la responsable chinoise d’avoir fourni de fausses informations à des banques, afin de violer les sanctions imposées par Washington à l’Iran.

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