Donald Trump, le candidat viscéralement anti-establishment

Donald Trump, le candidat viscéralement anti-establishment

lundi, 11 janvier, 2016 à 12:27

Par Fouad ARIF

Washington – L’entrée politique à Washington est marquée par l’accélération de la campagne des primaires devant désigner les candidats des partis Démocrate et Républicain pour le scrutin présidentiel du 6 novembre 2016, mais aussi et surtout par le phénomène Donald Trump, le magnat de l’immobilier qui caracole allègrement dans les sondages, côté GOP, avec un discours anti-establishment sans concession qui plonge dans le désarroi aussi bien ses adversaires que le landerneau politico-médiatique US.
Populiste à outrance, Trump joue sur la désaffection d’un électorat de droite en colère qui en veut au statu quo et à tout ce qui s’apparente de près ou de loin à Washington, où la vie politique est rythmée par les clivages idéologiques au sein du Congrès, et entre la majorité républicaine dans l’organe législatif et l’Administration du Président Barack Obama.
Dans ce contexte où la classe politique est non seulement jugée coupable d’avoir exacerbé les clivages idéologiques et perverti l’équilibre sacré entre les différentes branches du pouvoir aux Etats-Unis, sur fond de sentiments d’insécurité ayant atteint des dimensions inégalées depuis les attentats du 11 septembre 2001, “The Donald”, comme l’appellent familièrement ses supporters, joue sur ces peurs, ces insécurités économiques et culturelles, voire identitaires.
Il semble avoir trouvé un filon électoral qui le propulse en tête des différentes études d’opinion, à la faveur d’un discours volontairement agressif anti-musulman et anti-hispanique, entre autres, relayé par les grandes chaînes d’information aux Etats-Unis, dans une course effrénée à l’audimat, dans laquelle Trump est considéré comme un “produit porteur”.
Plus ses déclarations sont provocatrices plus il cartonne dans les sondages. Une stratégie à moindre frais car il est le candidat ayant dépensé le moins pour les spots publicitaires qui grèvent les budgets de ses adversaires, qui semblent désemparés tout comme les experts de la vie politique US face à ce phénomène qui ne risque pas de s’évanouir de sitôt. Avant, beaucoup d’observateurs ressassaient l’idée préconçue selon laquelle les têtes de peloton des sondages durant l’automne s’éclipsent immanquablement à l’approche des primaires de l’Iowa et du New Hampshire aux mois de janvier et de février.
Aujourd’hui, la question qui se pose est la suivante : “on voit mal comment Donald Trump ne sera pas le candidat du parti républicain”. En effet, Barry Bennett, ancien directeur de campagne de Ben Carson, concurrent immédiat de Trump, affirme qu’il “devient de plus en plus difficile de voir la nomination du GOP échapper” au milliardaire américain.
“Je suis réaliste et je crois aux chiffres relayés de manière consistante par les différents sondages”, a-t-il tranché dans une déclaration à CNN, en faisant observer qu’il n’a “pas encore vu de véritable stratégie à même d’endiguer le phénomène Trump”. C’est dire l’ampleur du désarroi de ses adversaires.
Ses adversaires sont réduits, pour l’instant, à constater son avance têtue à la tête des différentes études d’opinion même s’il fait peu de cas de la véracité ou la justesse factuelle de ces assertions, ses supporters ne lui tenant pas rigueur outre mesure. De ses promesses fantastiques tout passe, de la construction d’une “belle muraille” tout le long de la frontière sud des Etats-Unis et “aux frais du gouvernement mexicain”, au “bannissement des Musulmans du sol américain, jusqu’à ce qu’on y voit plus clair”.
Cette dernière déclaration a été considérée par ses adversaires républicains et cadors du parti d’Abraham Lincoln comme un affront fait aux Etats-Unis et à ses valeurs fondatrices. Toutefois, les leaders du GOP semblent piégés par Donald Trump, dans la mesure où son discours est de nature à offenser les électeurs républicains modérés, les jeunes et les non-blancs, qui risquent de tourner le dos au candidat du parti lors de l’élection présidentielle.
Ils savent aussi qu’un retour du parti républicain à la Maison Blanche ne sera possible sans l’apport des supporters de Trump. En attendant, le favori des sondages continue de faire campagne avec un cynisme inégalé.

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