Projet d’amendement de la constitution au Kenya: le bras-de fer Uhuru-Ruto fait tache d’huile

Projet d’amendement de la constitution au Kenya: le bras-de fer Uhuru-Ruto fait tache d’huile

mardi, 22 décembre, 2020 à 14:08

-Par : Abdelouahed LABRIM-

Nairobi – La ferme opposition du vice-président kényan, William Ruto, au texte d’amendement de la Constitution proposé dans le rapport “Bulding Bridges Initiative” (BBI, Construire les ponts), un projet tant défendu par le chef d’Etat Uhuru Kenyatta, a marqué la scène politique kényane durant cette année au point que certains observateurs y voient le début d’un divorce non déclaré entre les deux hommes forts de la politique de la première économie de l’Afrique de l’Est.

Les relations tendues entre le Président Kenyatta et son adjoint ont fait tache d’huile, les deux hommes s’étant livrés à des rassemblements politiques partout dans le pays pour défendre leurs thèses interposées.

Le rapport BBI, qui devrait être soumis prochainement à référendum n’est au fait que la goutte qui a fait déborder le vase. Les relations entre les deux hommes ayant commencé à être tendues depuis le rapprochement célébrée par la poignée de main entre le président Kenyatta et le chef du Mouvement Démocratique Orange (ODM), Raila Odinga.

Ruto, deuxième homme fort du Pays, a vu dans ce rapprochement “une trahison” de la part d’Uhuru Kenyata qui devrait lui passer le témoin lors des élections 2022.

«Je n’ai pas soutenu Uhuru Kenyatta en étant son colistier lors des présidentielles de 2013 et 2017 pour qu’il soutienne en retour ma candidature en 2022», avait toutefois déclaré Ruto, confirmant ainsi les informations véhiculées par l’ensemble des médias locaux depuis déjà plusieurs mois : ses relations avec le chef de l’État “ne sont plus au beau fixe”.

L’idylle politique entre Ruto et Kenyatta, qui avaient formé le ticket gagnant des deux derniers scrutins présidentiels, semble toucher à sa fin.

Quand Uhuru Kenyatta a lancé une vaste opération anticorruption, les partisans du vice-président y ont perçu une attaque directe à leur endroit. Plusieurs proches de Ruto, soupçonnés d’avoir trempé dans des affaires de détournement de fonds au sein d’agences gouvernementales du secteur de l’énergie, ont été en effet visés.

Paranoïa ou accusations fondées ? Toujours est-il que la rupture paraît inéluctable. L’alliance entre ces deux poids lourds de la vie politique kényane a toujours reposé sur de fragiles fondations. Déjà, lors des négociations qui conduisirent à la création de la coalition Jubilee en 2013, la plupart des observateurs avaient vu dans leur union un mariage de circonstance.

Au lendemain des violences post-électorales qui, en 2007-2008, firent plus de 1 500 morts, Uhuru Kenyatta, issu de l’ethnie kikuyue, et William Ruto, le Kalenjin, tous deux sous le coup de poursuites de la Cour pénale internationale (CPI) pour leur rôle dans cette crise, se rapprochèrent afin de mieux se protéger.

L’accord – tacite – voulait que Kenyatta brigue la présidence en 2013 et se fasse réélire quatre ans plus tard. Ruto, dans le rôle du colistier, devait ensuite disposer du soutien de la coalition pour la présidentielle suivante. Stratégie payante dans un premier temps, puisque les deux hommes bénéficièrent d’un non-lieu à la CPI et que Kenyatta remporta un second mandat en octobre 2017, au terme d’une élection une nouvelle fois chaotique.

La logique des calculs électoraux, qui prévalait depuis près de dix ans, risque fort de voler en éclats. En se réconciliant en mars avec Raila Odinga, son rival à la dernière élection présidentielle, Kenyatta a ramené sur le devant de la scène un autre poids lourd de la politique. Il a également engagé des discussions avec Gideon Moi, Fils de l’ancien président Daniel arap Moi, ce sénateur de l’Ouest, Kalenjin comme Ruto, nourrit lui aussi de grandes ambitions.

Si cette stratégie fonctionne, Kenyatta pourrait mettre le candidat de son choix sur orbite en 2022 et laisser Ruto sur le bord de la route. Pas sûr que ce dernier se laissera faire.

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