Le temps d’un festival, Sidi Ifni s’offre un moment de liesse et de promotion

Le temps d’un festival, Sidi Ifni s’offre un moment de liesse et de promotion

jeudi, 4 juillet, 2013 à 11:37

Par Houcine Maimouni

Sidi Ifni – La ville de Sidi Ifni s’est offerte une période de liesse collective, le temps d’un festival dit Kawafel qui, pour sa 4ème édition (29 juin/3 juillet), aura réussi le pari de mettre sous les projecteurs les multiples facettes d’une région plus que jamais engagée sur la voie du développement socioéconomique global du pays. 


“Mentir est un pêché punissable par Allah. Durant ce festival, tout va bien et dans le meilleur des mondes”, explique le propriétaire d’un bureau de tabacs et journaux approché par la MAP, assurant que “à 23h durant toute l’année, tu ne trouveras pas âme qui bouge”.

Loin des clichés longtemps associés à des événements malencontreux ayant défrayé la chronique, la petite bourgade d’Ifni de naguère, actuellement capitale des tribus des Aït Bâamrane, s’applique doucement mais sûrement à émerger du lot de ses multiples tracas pour renouer avec son histoire, son identité de ville-carrefour des civilisations.

“C’est la première visite que je me rends à Sidi Ifni. Au départ, j’avais des appréhensions au vu de ce qu’on raconte dans la presse sur cette ville. Je découvre, à ma grande surprise, une ville douce et accueillante et une population des plus hospitalières”, témoigne Siham, une jeune casablancaise pour une “visite de prospection de deux jours qui m’a retenue pendant bientôt une semaine”.

Erigée en chef-lieu d’une jeune province créée en 2009 sur une superficie de 3790 km, avec une population totale (recensement de 1994) d’à peu près 128 mille personnes, dont plus de 81 PC sont des ruraux, Sidi Ifni semble se chercher une vocation typique où le substrat identitaire est particulièrement tenace au vu des valeureux sacrifices consentis par les tribus des Aït Bâamrane.

Et c’est précisément dans cette optique que s’inscrit le festival Kawafel (Caravanes, tout un symbole !), explique à la MAP Houcine Boufime, directeur de cette manifestation qui coïncide, cette année, avec le 44ème anniversaire de la récupération de Sidi Ifni et de son retour au giron de la Patrie (30 juin 1969).

Lors d’un meeting populaire et d’une journée d’information, organisée lundi dernier à Sidi Ifni, le Haut-commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération El Mostafa El Ktiri s’est particulièrement appesanti sur la symbolique de cet anniversaire qui, en marquant le retrait des forces coloniales, célèbre aussi la persévérance, le courage et la bravoure légendaire dont ont constamment fait montre les tribus d’Aït Bâamrane, le dernier bastion de résistance à céder après d’âpres et douloureuses batailles, en 1934.

Pour les organisateurs de Kawafel, le choix du thème de cette 4ème édition “valorisation des produits de terroir dans le cadre du Plan Maroc vert, levier essentiel de l’économie locale”, participe au même combat visant à placer les potentialités locales au cœur de toute problématique de développement.

“La région d’Aït Bâamrane et la province de Sidi Ifni disposent d’importants produits de terroir (cactus, miel et argan) et nous voudrions attirer l’attention des décideurs à rompre avec les méthodes élémentaires de commercialisation de ces produits”, relève encore M. Boufime.

Expression de cette volonté d’arrimer la région au processus du développement global du Royaume, les participants à une journée d’étude sur “la valorisation et commercialisation des produits de terroir”, organisée dans le cadre de ce festival, ont appelé à davantage d’intérêt pour ces filières de production pour leur permettre une meilleure visibilité dans la perspective de mieux les intégrer dans le nœud des échanges commerciaux à l’export.

S’ils ont recommandé une série de mesures pour les autres filières de production , ils ont particulièrement mis l’accent sur l’impératif de valoriser le cactus, le produit-phare de la région des Aït Bâamrane, notamment à travers la création d’une interprofession nationale des producteurs, l’intensification des efforts en matière de formation, de plantation et de cueillette, la reconsidération du cactus en tant qu’arbre fruitier, outre la multiplication des échanges, des expériences et des séjours de formation au Maroc et à l’étranger.

Connue par l’étendue des plantations de cactus comme pour la qualité de ses fruits, dont les plus célèbres sont “Aissa”, “Moussa” et “Achafri”, Aït Bâamrane dispose d’une unité industrielle de conditionnement et de transformation de cactus à Sidi Ifni, une installation construite et équipée dans le cadre du Plan Maroc vert (PMV).

Cette structure est destinée à valoriser les produits de cactus et à faciliter leur écoulement au Maroc comme à l’étranger, notamment en France, Espagne, Italie et au Canada, à travers des procédés de conditionnement permettant de préserver leur qualité et d’augmenter leur plus-value.

C’est dire combien ce festival de Kawafel tient à ce que, aux côtés de ses produits de terroir, la ville d’Ifni et la province, toujours aussi fière de son identité aux multiples apports, aspire à faire valoir ses attraits uniques avec à la clé, pour les amateurs de bonne chair, un art culinaire exquis, particulièrement entretenu à la faveur des captures des sardines, soles, dorades, thons et autres espèces courbines.

Pour les amateurs de surf, la province fait valoir ses rivages vierges de Mirleft, Lagzira, Plage Blanche ou encore de Sidi Ouarzig, alors que les nostalgiques, plus portés sur la quiétude et le calme, auront à cœur joie de revisiter des pièces- maîtresses d’art-déco en plein centre-ville qui, à certains égards, rappellent les constructions de La Havane des années 30.

A ce propos précisément, Abdallah Bouaggou, président de la commune de Mirleft, connue pourtant dans le monde entier, assure mal comprendre l’engouement des touristes étrangers pour cette plage, contre le peu de cas qu’en ont fait les visiteurs nationaux.

Dans l’entretemps, le festival Kawafel aura, pour sa 4ème édition qui a clos ses travaux mercredi soir, remis autrement sur la sellette une province et ses multiples potentialités, à la faveur d’une palette d’activités culturelles, socioéconomiques et ludiques d’une grande diversité.

“Nous avons enregistré un taux de plus de 100 PC de remplissage dans tous les hôtels et appartements meublés de la ville, tant est si bien que Kawafel interpelle désormais la mobilisation d’infrastructures dignes des prochaines éditions de cette manifestation”, dira en conclusion le directeur du festival.

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