Un été européen sous haute surveillance

Un été européen sous haute surveillance

lundi, 8 août, 2016 à 14:00

Par Adil Zaari Jabiri

  Bruxelles – Après les attentats meurtriers de novembre dernier à Paris et ceux de Bruxelles, puis tout récemment, l’attaque au camion-bélier à Nice, l’assassinat d’un prêtre français à Saint-Etienne-du-Rouvray et l’attaque à la machette de deux policières, samedi à Charleroi, l’Europe semble ne pas sortir de la spirale de violence et continue de vivre sous le choc et le risque d’une menace terroriste «imminente» et «vraisemblable».
   Si en France, les autorités ont élevé le niveau de vigilance et prolongé l’état d’urgence, en Belgique, l’organe d’évaluation de la menace terroriste a maintenu l’alerte à son niveau d’il y a huit mois, soit le niveau 3, inférieur d’un degré au niveau maximum de 4 qui appelle des mesures de sécurité plus drastiques, notamment une limitation de la circulation, la fermeture des transports en commun, des écoles et des magasins.
  La Belgique a maintenu la présence de l’armée dans les rues et renforcé le niveau de sécurité dans les zones de police, après l’attaque des deux policières à Charleroi.
  Le Premier ministre Charles Michel, qui a écourté ses vacances suite à cette attaque perpétrée par un algérien de 33 ans en séjour illégal en Belgique depuis 2012, a indiqué que l’attaque de policiers est une nouvelle situation aujourd’hui en Europe, appelant à la vigilance.
  “Nous gardons la tête froide et restons alertes. Nous sommes confrontés à une nouvelle situation ces derniers mois en Europe. Et ce n’est pas uniquement une situation belge, mais bien européenne », a affirmé le chef du gouvernement belge dans une conférence de presse dimanche.
  “Nous avons constaté, notamment avec les attentats en France, que les policiers pouvaient, avec d’autres, être une cible », a dit le Premier ministre.
  M. Michel a réitéré la nécessité de rester alerte face à la menace terroriste.
  «Nous suivrons l’évolution de la situation, heure par heure, jour par jour. Je le répète, le risque zéro n’existe pas”.
   Il a annoncé que le niveau de la menace a été élevé à 2+ concernant la police, avec des mesures supplémentaires pour les commissariats et les agents.
 “Après un événement aussi grave que celui d’hier, nous souhaitons pouvoir tirer des leçons de ce qui s’est passé afin d’adapter en bonne intelligence le contenu des mesures”, a-t-il ajouté.
  Outre les attentats et les actes commis, les colis suspects, des armes factices et les plaisanteries de mauvais goût viennent s’ajouter aux inquiétudes sécuritaires devenues le quotidien de nombreux pays européens comme l’Italie, le Royaume-Uni, l’Espagne, ou l’Allemagne, qui, depuis les attentats de Paris, ont élevé le niveau de sécurité et appellent leurs citoyens à la vigilance sans pour autant sombrer dans la psychose.
  «C’est notre espoir que le pays retrouve bientôt une situation sans militaires dans les rues. Nous devons éviter la panique, ne pas sombrer dans la terreur, c’est le piège qui nous est tendu », dixit Charles Michel.
    A ce climat sécuritaire et ses implications sur la vie quotidienne des citoyens, vient se greffer l’impact économique de la menace sécuritaire, notamment la baisse des recettes touristiques et le coût de la mobilisation des services d’ordre.
   Les dernières attaques terroristes de Bruxelles ont généré un impact négatif sur l’économie du pays estimé à 4 milliards d’euros notamment en matière de consommation de loisirs, de divertissements et de tourisme.
   En France, les analyses économiques font état d’un manque à gagner de 2 milliards d’euros pour l’économie française suite aux attentats de Paris.
  Perçu sous l’angle communautaire, la menace terroriste constitue pour l’Union européenne (UE) un véritable défi.
  Jusqu’à présent, les pays membres de l’UE agissent en ordre dispersé et peinent à trouver une réponse collective à ce phénomène.
  Un sondage Eurobaromètre réalisé par le Parlement européen révèle que 69 pc des Européens estiment que l’action actuelle de l’UE est insuffisante.
  Une lutte commune contre le terrorisme appelle des efforts unis et coordonnés, ressort-il de ce sondage.  
  Lutter contre le financement des groupes terroristes, s’attaquer aux racines du terrorisme et à la question de la radicalisation et renforcer les contrôles aux frontières extérieures sont considérés par les citoyens européens comme les mesures les plus urgentes afin de faire face au terrorisme.
    A rappeler que le parlement européen a adopté en novembre 2015 une résolution sur la prévention de la radicalisation par le biais de l’éducation et de l’inclusion sociale, à appliquer tout particulièrement en milieu carcéral et en ligne.
   Le Parlement travaille actuellement sur une nouvelle directive visant à criminaliser la préparation d’attentats terroristes, comme par exemple le fait de voyager à l’étranger ou de recevoir une formation.
  Il se penche aussi sur un règlement qui propose de contrôler systématiquement les citoyens européens aux frontières extérieures de l’Union européenne.
   Au niveau de la commission européenne, le président Jean Claude Juncker a créé un porte feuille sécurité qui vient s’ajouter à celui des affaires intérieures, mais beaucoup de questions restent posées quant à la capacité de l’UE de donner une réponse collective au phénomène du terrorisme et à coordonner ses positions face à la menace terroriste.  

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